Julien Sanchez : « N’en déplaise à la Libre Pensée, on est en France, on a des traditions à respecter, comme celles d’honorer les saints patrons ! »
Les gendarmes du Gard pourront finalement célébrer leur sainte patronne, sainte Geneviève, pendant leurs heures de service. Ainsi en a décidé le tribunal administratif, malgré la plainte de l'association la Libre Pensée.
La même qui a obtenu gain de cause en faisant condamner Robert Ménard et Julien Sanchez pour avoir érigé des crèches dans leurs mairies. Celle de Bruno Retailleau, installée au conseil départemental de Vendée, n'avait en revanche pas posé de problème...
Quelles leçons retirer de ces démêlés judiciaires ? Réponse de Julien Sanchez, maire de Beaucaire (Gard), au micro de Boulevard Voltaire.
Les gendarmes du Gard pourront célébrer leur sainte patronne, Sainte-Geneviève pendant leurs heures de service. Le tribunal administratif a rejeté la demande de La Libre Pensée du Gard qui s’indignait du fait que le corps de gendarmerie de la République honore une sainte catholique. On imagine que vous saluez cette décision.
Encore heureux. Nous sommes en France et en France nous avons des saints patrons et des saintes patronnes. N’en déplaise à la libre pensée et à d’autres. Dans ma commune, ma sainte patronne est Sainte Marie-Madeleine. Chaque année, on fait une procession en son honneur. Nos gendarmes ont eux aussi leur sainte patronne qu’ils honorent. Il était assez aberrant qu’une association avec toujours les mêmes grincheux trouve à redire à cela. Nous sommes en France, nous avons des traditions et il faut les respecter. Le tribunal administratif a dit tout simplement que c’était une tradition et qu’il fallait la maintenir.
Les gendarmes peuvent-ils célébrer Sainte-Geneviève d’un côté et le maire de Beaucaire a-t-il le droit d’installer une crèche de Noël, symbole culturel dans sa mairie ?
Là encore, on voit bien le pouvoir donné à ces associations qui sont des groupuscules avec parfois trois adhérents. On donne un pouvoir absolu à des personnes qui remettent en cause nos traditions, notre histoire et notre patrimoine. Dans ce cas-là, la justice a effectivement jugé différemment. Nous sommes allés en appel et nous allons devant le Conseil d’État. Je ne désespère pas d’obtenir l’autorisation de pouvoir faire cette crèche. Nous la faisons d’ailleurs chaque année et nous continuerons à la faire de toute façon. Nous sommes en Provence et la crèche provençale est culturelle et festive. Nous répondons donc à tous les critères du conseil d’État. On nous fait simplement un procès d’intention parce que je suis membre du Rassemblement national. Il y a donc une présomption de culpabilité et de traditionalisme. Je dis simplement que cette crèche est culturelle et festive. C’est une exposition et nous remplissons tous les critères pour l’exposer. Quant aux libres penseurs, puisqu’ils aiment beaucoup les singes, je les invite à aller à Sainte-Anne, c’est encore là qu’ils seront le mieux et nous aurons une prière pour eux.
Lorsqu’on regarde les précédents judiciaires à l’égard des crèches, on s’aperçoit que cela avait commencé en 2014 avec l’élection de Robert Ménard. Robert Ménard et vous avez été condamnés pour ces histoires de crèches. Au conseil départemental de Vendée, Bruno Retailleau avait installé une crèche dans le hall du conseil départemental et avait gagné en justice. Nous avons donc le droit de mettre une crèche dans le hall d’un conseil départemental, mais pas dans une mairie. Cette décision de justice varie selon le tribunal dans lequel le jugement se fait. Comment expliquer cette incapacité devant la justice à avoir une opinion unanime sur cette question ?
Je pense qu’ils regardent l’étiquette politique du maire concerné. Selon moi, c’est la seule explication. Dans certains cas, c’est autorisé et dans d’autres, non. Il y a donc deux poids deux mesures. On regarde l’étiquette politique du maire et on se dit que celui-là a une présomption de culpabilité. Ils ne sont pas venus voir ma crèche et ont jugé que c’était une atteinte à la laïcité. J’utilise toujours les voies de droit et nous sommes en train de finaliser le dépôt de plainte contre l’État pour discrimination. On ne peut pas comprendre que dans certains cas le préfet décide de poursuivre et que dans d’autres communes, le préfet décide de ne pas poursuivre. Soit on poursuit partout, soit on ne poursuit nulle part, mais on ne peut pas uniquement poursuivre un maire du Rassemblement national. Cela s’appelle de la discrimination. Nous avons déjà fait condamner une présidente de région pour cela. S’il faut faire condamner l’État, nous le ferons.
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