Lors du débat sur BFM TV, la fureur sur la sortie ou non de l’euro et de l’Europe l’a emporté sur les affaires ou la pêche aux voix musulmanes. Pour les uns, tel Emmanuel Macron, sortir de l’euro conduit directement à l’apocalypse : ruine des épargnants, des retraités, des salariés et même des assistés ! Ce serait détruire notre économie, renchérir le coût de la vie et faire exploser le nombre de chômeurs.

La défense du Front national est simple : c’est l’Europe telle qu’elle a été construite par et pour les financiers qui nous ruine. Pour redresser notre économie, il faut en retrouver la maîtrise. Il faut sortir de la tutelle de Bruxelles. Regardez l’Angleterre, elle nous montre la voie.

Seulement, voilà, des pays comme l’Allemagne et la Hollande s’en sortent plutôt bien avec les mêmes contraintes. Quant à l’Angleterre, elle n’est pas encore sortie de l’Europe. Il faudra attendre deux ans pour y voir plus clair.

Alors, euro ou pas euro, fruit de la passion ou de la raison ?

Il y a un petit hic dans ces raisonnements : la ruine de la France, ce n’est pas demain, c’est aujourd’hui. Parce que le problème occulté est la dette, et une dette colossale : avec 2.150 milliards d’euros, soit 37.000 € par Français (et par ménage imposable, imaginez !), la survie du pays est tout simplement à la merci d’une hausse des taux. La grande majorité des Français ne se rendent pas compte que le niveau de leurs retraites, leurs salaires, leurs allocations est dans les mains de financiers internationaux, des fonds de pension, des Bourses qui n’ont pas d’états d’âme et dont le social n’est pas vraiment la priorité.

Bah, nous ne rembourserons jamais, nous disent ces inconscients ! Bien vu, sauf que nous ne sommes plus à l’époque de Philippe le Bel. Et que nos prêteurs ne sont pas les Templiers. Impossible de mettre nos prêteurs internationaux sur un bûcher pour brûler nos créances. Demain, si les taux s’envolent, ces prêteurs resteront-ils les bras croisés ? Que nenni. Et ce ne sont pas les manifestations de rue, les effigies brûlées en place de la République, les casseurs et les indigènes cagoulés qui les arrêteront.

Alors ? Deux solutions : mettre la tête sous la couette et continuer à vivre sur le volcan comme si de rien n’était, ou avaler la potion amère de l’Euroxit. Plus on attendra, plus l’effet sera dévastateur : guerre ou révolution, au choix.
Au fait, et cette fameuse dette, pourquoi continue-t-elle d’augmenter ? Si elle n’existait pasj, la question de l’euro ou l’Euroxit ne se poserait pas. Mais qui est prêt aux sacrifices pour rétablir nos comptes ?

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06 avril 2017 à 19:28

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