Aux armes, retraités, le contrôle de QR code est arrivé !

En Vendée, les retraités sont appelés à contrôler les QR codes. Mirador non fourni. À l'appel du syndicat de l'hôtellerie et de la restauration de Vendée, Nicole n'a pas hésité une seconde. Oui, elle ira contrôler les passes sanitaires de la clientèle à l'entrée des bars et des restaurants. Bénévolement. Quand le devoir appelle les retraités, elle en est. Barda sur l'épaule, elle partira rejoindre le front du contrôle généralisé. Donnera de sa personne. Prendra la température des entrants s'il le faut, les fouillera pour vérifier qu'ils ne cachent pas un clandestin non vacciné qui tente une intrusion en zone occupée.

BFM se fend d'un reportage sur l'héroïne, RMC accourt pour l'interviewer, La Dépêche du Midi se dépêche d'en parler, La Voix du Nord, du sud et du nord-ouest exultent. Un exemple pour tous les concernés du troisième âge.

Une trentaine de Nicole auraient déjà répondu présent à la mobilisation de Tarek Tarrouche, le président du syndicat vendéen. « C’est une sorte de provocation qui a du sens. On n’a pas les moyens de faire ce qu’on nous demande, il est temps de nous aider à le faire », explique le responsable.

« C'est tout à fait gratifiant, je peux rendre service, je sers à quelque chose. » Devant la caméra de BFM, une vocation est née. Nicole ira partout où elle peut servir. S'il faut faire barrage de son corps devant les manifestations anti-passe sanitaire, eh bien, ma foi… À la guerre comme à la guerre. Garder les geôles où seront enfermés les récalcitrants au vaccin. Elle peut aussi. Tenir le gars pendant qu'on le pique… Bref, en Vendée se dessine un courant 3e âge multifonctions, au service de l'autorité macronienne. À cette nouvelle tendance pourrait bientôt s'opposer la mouvance du retraité rebelle qui distrait Nicole pendant que les clients entrent dans l'établissement. Lui compter fleurette puis l'inviter à un thé dansant serait de nature à créer une faille dans la procédure. Nicole n'est pas de marbre.

Derrière le comptoir du bar-restaurant où va officier la combattante, le patron se frotte les mains. « Du personnel à ce prix-là, pensez donc… On en redemande ! » Pas les moyens d'installer un mirador. À l'heure du coup de feu, la brave bénévole repoussera le résistant affamé à mains nues. Lui jettera quelques restes de la veille, un os à ronger, un bout de lard… le filtrage de la clientèle n'exclut pas un peu d'humanité. Pour peu que la vaisselle ait pris du retard… En lui demandant gentiment… Le syndicat n'a pas dit qu'il était interdit de râper des carottes entre deux contrôles de QR code.

« On n'a pas les moyens de payer une personne en plus… », confirme l'aubergiste. « On peut pas augmenter les menus de 2 ou 3 euros pour payer quelqu'un... » L'idée d'un menu « spécial vacciné » avec deux frites et un œuf dur fait son chemin. Le ministère de la Santé proposera, d'ici la fin de la semaine, le concept de restaurant où l'on ne mange pas. L'ingénieuse formule devrait permettre de financer une brigade armée jusqu'aux dents sur le pas de la porte. QR code exigé !

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04 août 2021 à 19:21

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