Emmanuel Macron et Pap Ndiaye : encore et toujours Marseille !

MACRON NDIAYE

Ce jeudi 2 juin, Emmanuel Macron était à Marseille : à une semaine du premier tour des élections législatives, les hasards du calendrier, bien entendu... Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, était de la virée : hasard de la diversité, sans doute, aussi. Objectif officiel de cette visite : faire la promotion de « l’école du futur ». Pour cela, ils se sont rendus à l’école maternelle et primaire Menpenti, dans le 10e arrondissement de la cité phocéenne, l’une des 59 écoles qui expérimentent un dispositif lancé en septembre dernier dans le cadre du plan baptisé en toute simplicité « Marseille en grand ». C’est donc une énième visite du Président Macron, sa « ville de cœur », comme il est convenu, désormais, de la qualifier dans la geste macronienne. Les vacances de Macron à Marseille, en 2017, Macron, fan de l’OM, Macron rencontrant, « par hasard », Jean-Luc Mélenchon dans les rues de Marseille en 2018...

Mélenchon, justement, si on en parlait. Le patron des Insoumis est arrivé en tête à Marseille au premier tour de l’élection présidentielle : 31,12 % des suffrages exprimés, contre 22,62 % pour Emmanuel Macron et 20,89 % pour Marine Le Pen. Au second tour, le candidat-Président l’a emporté avec 59,84 %, contre 40,16 % pour la candidate du Rassemblement national. Et si l’on fait un zoom sur un arrondissement des fameux quartiers nord de Marseille, le 14e par exemple, que constate-t-on ? Que Jean-Luc Mélenchon a obtenu au premier tour 49,41 %, quand Marine Le Pen totalisait 21,21 % et Emmanuel Macron 14,91 %. Au second tour, celui-ci se rattrapait avec un score plus que confortable : 60,06 %. Et l’on dit que Mélenchon est le premier opposant à Emmanuel Macron… Et si l’on compare avec l’avant-dernière élection présidentielle, on constate que dans cet arrondissement, Mélenchon a progressé, non seulement en pourcentage (23 % en 2017, presque 50 % en 2022 !), mais que, dans le même temps, il a gagné un nombre considérable d’électeurs : près de 2.000. Ce n'est pas anodin. Il se passe donc quelque chose à Marseille qui doit être de l’ordre du Grand Remplacement électoral.

Et l'on ne peut donc imaginer qu’un Emmanuel Macron, qui connaît bien sa carte électorale, ne vienne à Marseille que par pur hasard et pour son seul amour de l’OM et son plaisir à parcourir les cours de récréation. Certes, le sociologue Jean Viard, ancien conseiller municipal marseillais dans la liste de Jean-Noël Guérini et candidat LREM malheureux dans le Vaucluse aux législatives de 2017, souligne que « Marseille est une ville canaille » et que « Macron aime son côté rebelle ». La canaille devient donc tendance. Un jour viendra, peut-être, ou ce sera la racaille. D’ailleurs, ça rime.

Mais revenons au but premier de cette visite : promouvoir « l’école du futur ». Encore un mot-valise qui veut tout et rien dire. Qui ne mange pas de pain, comme on dit. Accompagné du ministre-symbole de la diversité qu’est désormais Pap Ndiaye, le message est clair. Le message est clair que la priorité, pour Emmanuel Macron, est désormais une certaine France. Celle que l'on peut résumer dans un autre mot-valise employé par Macron pour qualifier Marseille : « ville-monde ». On parlera peut-être, bientôt, d'une « France-monde », histoire d'habiller de jolis atours l'immigration massive et son cortège de bienfaits sociaux, sociétaux et... électoraux. En creux, la priorité d'Emmanuel Macron ne semble pas être cette France rurale où l’on ferme des classes, comme le dénonçait, le 22 février dernier à la tribune de l’Assemblée nationale, il y a trois mois, il y a une éternité, un certain Damien Abad, alors député LR : « Votre politique de suppression des salles de classe sacrifie les départements ruraux, comme le département de l'Ain, sur l’autel d’une vision comptable de l’école. Il faut corriger cette carte scolaire ! » Une vision comptable : c'est-à-dire ? De la carte scolaire à la carte électorale...

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Macron doit trouver que le niveau des petits français est excellent, aller recruter un maitre conférence, même pas professeur à 56 ans. Quel choix ! Politique politique et en même temps, hop un petit coup de déconstruction du pays pour ces cons de français.

  2. Marseille première ville du Maghreb au sud de la France .Et si Macron emmenait toutes ces populations avec lui sur un bateau pour aller ouvrir de belles écoles au bled .Il leur rendrait un grand service et à nous aussi .

    • ça rappelle ce sketch des « inconnus » où, à la question: quelle est la première ville arabe que les coureurs du Paris-Dakar traversent, le candidat répondait: Marseille!

  3. L’école du Futur et non de l’Avenir. Encore une officialisation du franglais, singerie du « future » anglais. En bon français, le Futur est une conjugaison, à ne pas confondre avec Avenir. En l’occurrence, on devrait dire « école de l’avenir ». Si nous persistons, nous n’aurons plus d’avenir !

  4. J’ai le souvenir dans mon enfance du Maréchal Pétain, caressant les cheveux des enfants des écoles. Je me souviens de la même image avec Saddam Hussein en Irak. Nous avons maintenant Macron et le Pap à Marseille. Espérons que cela lui portera plus chance qu’aux précédents !

  5. tiens, vous avez oublié , dans vos présentations des résultats marseillais, le score du Zemmour qui a affaibli le camp populiste de 10% et a permis à Mélenchon et Macron de « triompher » ….Un hasard, sans doute….

    • Intéressant. MLP serait donc encore populiste? elle est pour l’Europe, considère que l’islam est compatible avec la République, son programme économique est calqué sur celui de Mélenchon… comme populiste on fait nettement mieux…

  6. Rappel de cette phrase d’un intellectuel algérien (dont je ne retrouve pas le nom) :
    « Les Français voient leur pays filer au tout-à-l’égout, mais sont contents de ne pas voter FN »

    • « La France ne comprend toujours pas ce à quoi elle est confrontée » Boualem Sansal. Est à lui que vous pensiez ?

  7. Sont-ils allés se recueillir devant l’école où est tombé le médecin militaire Gervaise qui venait chercher ses enfants à la sortie des classes. Non, sans doute pas, après tout, si son grand remplacement passe en mode turbo avec une disparition accélérée des blancs, ce n’est pas lui qui s’en plaindra, et surtout pas son acolyte, bien entendu.

    • vous n’y pensez pas, se recueillir pour un blanc, père de famille, militaire et chrétien quel scandal sur la place publique marseillaise. un impuissant a la tête de l’état, hélas les français ont voté contre les patriotes

  8. Tant qu a subir le vivre ensemble imposé par nos élites je prendrais mes devant dès l année prochaine à ma retraite de misère après une vie de labeur. Ne pouvant vivre décemment dans mon propre pays auquel j ai versé ma contribution,je m expatrierais vers une destination , où par choix ,je baignerai dans l exotisme avec un pouvoir d achat multiplié par 3. Ici il n y a plus rien à espérer.

    • Quel courage! après avoir profité des avantages, vous allez ailleurs, vous laisser se démerder seuls ceux qui veulent se battre pour sauver ce qui peut l’être encore!
      Je vois que la France peut compter sur vous. Preuve de ce que notre pays a enfanter sans le vouloir, merci encore on se passera de vous, mais on s’en rappellera!

      • Se battre ? Qui se bat en France ? Pour qui ont « veauté » les Forces de l’Intérieur ?
        Aucun espoir dans ce qu’est devenue la France. Traiter de lâches ceux qui ont choisi de partir masque probablement trouille, veulerie, petit conformisme.
        Chaque élection démontre que ceux qui se sont expatriés ont eu raison.
        Que les jeunes générations fassent preuve de combativité au lieu de bêler comme des moutons qu’ils sont (à 80%).

    • Partir ailleurs? Avec une retraite  » de misère » ?? Par quels moyens (financiers), le voyage, le déménagement? Il y a un loup, là : les vrais retraités  » sacrifiés » sont coincés sur place dans leur petit 4 pièces in-rénovable ! Pas de petits-enfants ? c’est de la désertion et de l’égoisme..Sauf si c’est pour emmener TOUTE la famille en Finlande ( cher)) ou en Pologne. Les Hongrois n’accepteront pas plus les  » étrangers » que ne le font les Basques et les Corses…

  9. Revoici sa Seigneurie. Elle avait disparue. Un petit épisode pour son Europe chérie, une apparition dans le Nord où il ne daignait même pas s’abaisser à commenter les mensonges du petit marquis de l’intérieur. Retour dans le terrier. Il en ressort à Marseille, accompagné de son nouveau jouet sensé attraper des voix à gauche et sosi officiel de Malcom X. Marseille, ville-canaille. Normal alors que le chantre de la République des copains et des coquins y revienne régulièrement.

  10. Marseille ne peut qu’inspirer notre Président dans son projet multiculturel pour la France
    C’est une ville fantôme composée de communautés qui vivent côte à côte sans se rencontrer, de la vieille bourgeoisie protestante à la mafia comorienne en passant par toutes les ethnies du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne, avec l’OM pour seul étendard
    Sorti du « Vallon des Auffes » et des rares « pointus » qui y sont amarrés, le Marseille de Pagnol a disparu au profit d’un port sale et sans âme

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