[ÉDITO] Macron en Nouvelle-Calédonie : peut pas s’empêcher d’attaquer Le Pen !

macron nouvelle calédonie

Donc, voyage éclair d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie. Est-ce à dire qu'il aura fait des étincelles ? Visiblement pas. La magie du verbe macronien n’a pas si bien fonctionné que ça. En effet, si le Président a pu s’entretenir, dans un premier temps, avec les « loyalistes », dont Sonia Backès, présidente de l’Assemblée de la province Sud de l’archipel et, accessoirement, ancienne secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté dans le gouvernement Borne, puis avec l’ensemble des composantes des partis indépendantistes, il n’a pas réussi à les mettre ensemble autour de la table. N’est pas Michel Rocard qui veut, diront les méchantes langues.

Pas de calibre 49.3 face aux émeutiers

Des méchantes langues qui feront aussi remarquer que ce n’est pas l’A330 présidentiel que Macron aurait dû prendre, mais un Canadair, en bon pompier pyromane ou plutôt pyromane pompier qu’il aura été dans ce drame. N’oublions pas que, la semaine dernière, il était toujours favorable à une convocation du Congrès, fin juin, pour voter la loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Une semaine plus tard et sur place, le Président promet qu’il ne passera pas en force. Pas de calibre 49.3 face aux émeutiers. De toute façon, il n’est pas certain que les trois cinquièmes du Parlement voteraient la réforme constitutionnelle dans le contexte actuel. On ne mégotera pas sur le coût de l’opération aéroportée présidentielle à 17.000 kilomètres de la métropole. Il fallait, à l’évidence, affirmer, réaffirmer le rôle de l’État français sur l’archipel. « L’objectif, c’est le retour au calme, à l’ordre, dans les meilleurs délais », a déclaré Macron. Ce n’est pas du de Gaulle ni du Mitterrand, mais c’est le minimum que l’on était en droit d’attendre de la part d'un chef de l’État, alors que l’on évoque déjà le coût faramineux des dégâts : la chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie parle d'un milliard. C’était le coût des émeutes de l’été 2023 en métropole. Cela commence à faire cher, tout ça. In fine, les assurés et les contribuables (souvent les mêmes) régleront la facture.

Avec Macron, les réussites sont personnelles, les échecs sont collectifs

Dans la conférence de presse qu’Emmanuel Macron a donnée à l’issue de ces consultations, on retiendra deux passages. Du Macron pur sucre. D’abord : « Nous n’avons pas suffisamment repensé les jours d’après. » Verbiage macronien. Il nous a fait les « jours heureux, voici donc « les jours d’après ». Après quoi ? Après les accords de Nouméa qui datent de 1998 : ça, c’était sous Chirac. Mais aussi après les trois référendums de 2018, 2020 et 2021 : et ça, c’était sous Macron. Mais on connaît ce mot de Michel Audiard dans la bouche de Jean Gabin : « Les bénéfices, ça se divise ; la réclusion, ça s'additionne. » Avec Macron, les réussites sont personnelles, les échecs sont collectifs. D’où le « nous » qui, en l’occurrence, n’est pas trop de majesté. Bref, ce n’est jamais de sa faute.

Deuxième passage remarquable de cette conférence de presse : interrogé sur l’apparent changement de pied de Marine Le Pen qui, la semaine dernière, se demandait s’il ne fallait pas envisager un nouveau référendum dans quarante ans, Emmanuel Macron n’a pas pu s’empêcher de se rabaisser au rang de chef de parti qu’il est toujours depuis sept ans. « Je n’ai pas pour habitude de commenter les changements de ton de madame Le Pen. » Tout en s’empressant de faire son petit commentaire : « Parce qu’ils sont quotidiens et sur tous les sujets, qu’il s’agisse de la sortie de l’euro, de la politique agricole commune comme de la Nouvelle-Calédonie et sans doute, demain, de Mayotte. » Ce à quoi Marine Le Pen a répondu : « Non, "ça ne devient pas difficile". Vous avez rendu les choses difficiles par une gestion calamiteuse de ce dossier. Nuance », en ajoutant : « Pourtant, nous vous avions prévenu, il y a deux mois, de ce qui allait se passer, et vous n’en avez tenu aucun compte. »

Quoi qu'il en soit, pas d'effet « Waouh » après cette équipée calédonienne du Président. Une équipée nécessaire, mais sans doute pas suffisante pour régler la crise et, accessoirement, pour tenter de reprendre la main dans la campagne des européennes qu'il n'a, à l'évidence, pas oubliée...

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Macron , comme à son habitude a été méprisant , il a comparé La Nouvelle Calédonie au Far West , n’a pu s’empêcher de critiquer le RN ( il ne comprend ou ne veut pas comprendre le nationaliste des 70 % des Français ) mais aucune parole apaisante , aucune marque de sympathie pour ce territoire du bout du Monde , il n’a en fait écouté et entendu que les macroniens ! aucune parole forte pour renvoyer chez eux ceux venus d’Azerbaïdjan !
    En conclusion , un voyage pour rien , mais pas de solution !!!

  2. Ce n’est pas le Far West Monsieur Macron , mais la guerre civile et la guerre ethnique comme tout bientôt en France .

  3. Il prend systématiquement le contre pied de MLP et si elle n’avait pas demandé de nouveau référendum, c’est lui qui l’aurait fait. Donc finement joué de la oart du RN ?
    On sait ce qu’il fait des référendum depuis Notre Dame des Landes …

  4. Macron montre encore là sa grande intelligence hélàs mortiphère pour la France. J’irai bien entendu voter mais pour Marion.

  5. Macron a battu un record. En une journée il a serré 876 mains de Forces de l’Ordre. Il y retourne dans un mois pour essayer d’améliorer son score et d’arriver à franchir le cap des 900 mains serrées dans la journée. Et dans un mois on lui fera voir un ou deux Kanaks, car cette fois-ci il n’en a pas vu.

  6. En tous cas, si mon entreprise avait été saccagée de la sorte et pour ces raisons, je prends le fric de l’assurance si elle paie et je me tire en laissant le soin aux incendiaires de se débrouiller

  7. muet en métropole mais à 17000 kms de là il se sent des ailes pour dire des mensonges, sauf s’il est bloqué en 2017, il en est encore à ce que marine sorte de l’euro, c’est dire s’il a du retard, et puis panne sèche, en fait il a fait 34000 kms pour aller dire aux kanaks que marine Le pen voulait sortir de l’euro, c’est dire s’il prend ces gens pour des pauvres ères, encore une fois il s’est ridiculisé, mais il semble que c’est sa marque de fabrique, il n’a pas rendu hommage aux assassinés que sont les agents pénitentiaires mais il aura tout fait pour être à la finale de la coupe de France de foot où son copain du Qatar qui finance le terrorisme sera là puisqu’il est accessoirement président du PSG, beaucoup plus important que la mort des agents de l’état.

  8. L’intervention de Marine Le Pen est passée trop inaperçue. Il faut préciser que, grâce à Alain Descombels, un personnage influent en Nouvelle-Calédonie et ami proche de Marine Le Pen, elle a pu s’entretenir avec les Kanak indépendantistes bien avant le projet de loi. Le 19 mars, elle a personnellement appelé Gérald Darmanin pour le mettre en garde et lui faire part des fortes réticences du camp indépendantiste. Comme il est bien connu que « madame Le Pen ne dit que des c… », personne n’en a tenu compte. Alors pourquoi donc a-t-elle voté pour le projet de loi ? Parce qu’elle a toujours voulu une Calédonie française, mais au terme d’un accord global, comme le précisait le texte. Macron a voulu « exister en faisant passer sa loi de manière autoritaire, comme il en a l’habitude. On voit le résultat : 7 morts, dont un après son départ, l’économie de l’île en cendres et un brasier qui va s’amplifier.

  9. Le spécialiste du coup d’éclat permanent, l’individu à l’égo boursouflé capable de dire quelque chose et son contraire dans une même conversation. Un incapable bien parti pour réussir sa mission : tirer la France vers le fond !

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