Djihadistes français : le gouvernement face au principe de réalité
Le principe de réalité rattrape toujours les gouvernements. Le nôtre n’y échappe pas, face à la question des djihadistes « français » retenus prisonniers en Syrie ou en Irak, et les propos tenus ces derniers temps par divers responsables politiques ou judiciaires en apportent la preuve.
En premier lieu le ministre des Armées, qui affirmait il y a quelques jours n’éprouver aucun état d’âme à l’idée que ces ressortissants français soient jugés par les pouvoirs locaux qui les détiennent. Une déclaration réitérée et assumée. Puis, sur RTL, le procureur de Paris, François Molins, dont la position est similaire :
[Les personnes prisonnières] ont commis des exactions contre des civils, rejoint une organisation qui a appelé au djihad armé contre la France et été arrêtées dans le cadre d'un conflit armé […] Il faut retourner la question. Si l'on avait des terroristes étrangers qui venaient commettre des attentats sur notre sol, est-ce qu'on ne souhaiterait pas les juger? Si elles ont participé à une organisation terroriste, l'État, là-bas, n'est-il pas légitime pour les juger ?
Mardi 23 janvier, France Info a diffusé plusieurs fois dans la journée un reportage sur les tribunaux kurdes en charge du jugement de ces prisonniers, et la radio d’État s’est montrée très bienveillante envers ces juridictions.
Ainsi, la consigne est passée : un obscur technocrate titré ministre des Armées, le procureur de Paris, la principale source de propagande radiophonique, tout cela démontre la volonté du pouvoir de faire passer un message clair. Il ne veut pas entendre parler du retour de ces guerriers en France.
Le gouvernement n’a pas toujours été aussi clair, et de nombreux propos parfois contradictoires ont été tenus ces derniers mois, jusqu’au sommet de l’État puisque Emmanuel Macron avait évoqué des décisions "au cas par cas". Là encore, le principe de réalité a sans doute joué. Parce qu’il apparaît impossible de traiter au "cas par cas" la situation de ces personnes, ce qui impliquerait un traitement différencié et, sans doute, l’évaluation de leur degré de liberté lorsqu’elles ont quitté la France pour rejoindre le Moyen-Orient. Mission impossible.
Une autre constante a sans doute joué : le pouvoir a pris conscience de la dangerosité de ces individus, et sait que s’ils reviennent sur le sol français, ils seront incontrôlables. En prison, ils ne feront qu’accroître la pression islamiste. En liberté, ils ne se convertiront pas aux bienfaits de la démocratie libérale laïque. Autant de risques de contamination, d’attentats, de complicités.
Félicitons-nous de cette position ferme : elle est de l’intérêt de la France et des Français. Et que ces individus restent où ils sont. Leurs larmes de crocodile ne trompent personne. En pleurnichant leurs regrets, leur effroi, leur soudaine conversion ou leur amour de la France qu’ils conchiaient jusqu’à prendre connaissance des geôles orientales, ils ne trompent que les imbéciles toujours prompts à s’émouvoir envers les opprimés.
En l’espèce, leurs victimes hurlent à la justice. Massacrés, pillés, violés, brûlés vifs, décapités, amputés, déchiquetés crient vengeance. Boucliers humains, otages, prisonniers, expulsés, déportés, convertis de force crient vengeance. Que la justice, qu’elle soit kurde, syrienne ou irakienne, passe sur ces hommes qui, après avoir renié leur terre d’adoption, ont combattu pour que s’étende à toute la terre la loi islamiste.
Bon débarras.
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