Dites, au fait, des Benjamin Ledig, vous en avez beaucoup, des comme ça ?
Encore un « sujet de société » qui, pour être abordé avec un minimum de sérénité, doit d’abord faire l’objet de la plus grande prudence, d’un très long et filandreux préambule, de circonvolutions - chaque mot pouvant être pesé au terrible trébuchet de la ixophobiemétrie* -, pour dire, bien évidemment, que l’on condamne avec la plus grande fermeté les menaces dont fait l’objet ce pauvre garçon, etc. Mais de quoi, de qui parlons-nous ? De « l’affaire Benjamin Ledig ». Ce « jeune influenceur » (l’adjectif « jeune » est fourni en kit avec le néologisme) qui a filmé avec son petit copain et publié sur TikToK et Instagram leurs trémoussements plus que provocateurs et suggestifs devant un crucifix dans l’église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris, la semaine dernière. L’influenceur était même allé jusqu’à mimer une fellation. La séquence a, depuis, été supprimée des réseaux sociaux.
C’était, paraît-il, pour dénoncer l’homophobie, avait expliqué le garçon, vendredi dernier, chez Hanouna : « Depuis que je suis sur les réseaux, ça fait deux ans que je reçois très souvent des messages de gens qui me disent que je devrais rentrer dans le droit chemin, que Dieu devrait me guider. On va très souvent faire appel à la religion parce que j'ai des relations avec des hommes ou parce que je m'habille avec des vêtements féminins. Et là, j'avais envie de faire un affront à toutes ces réflexions que j'avais. » On comprend tout de suite mieux, si c’est pour une œuvre ! Le jeune homme devait passer, comme ça, devant l’église Saint-Paul-Saint-Louis quand il s’est dit « Tiens, ça va être bon pour elle ! » La faute à pas de bol. Ça aurait pu être l’église Saint-Truc ou la chapelle Sainte-Machine, voire même la mosquée du quartier ou la synagogue du coin, non ? Oui, mais non.
Il fallait s’en douter, la publication de la vidéo de Benjamin fut l’objet de nombreuses réactions : « une déferlante d’insultes et menaces de mort », comme on peut lire un peu partout. Ce qui a pour conséquence, ipso facto, de quasiment absoudre Benjamin de sa déferlante de sottise (on est poli). Et puis, vous savez, il y a le fameux « droit au blasphème », a plaidé son avocat, toujours chez Hanouna. On a envie de demander à cet avocat si, dans le monceau de lois qui s’empilent sur les rayons du Journal officiel de la République française, il n’existe pas aussi, quelque part, bien caché, un petit alinéa qui « sanctuariserait » tout simplement le droit de ne pas se faire emmerder par les autres. Car après tout (et même avant tout !), les églises – comme les mosquées, les temples bouddhistes, les synagogues – sont faites pour que les gens viennent y prier et non s'y trémousser comme des Chippendales, un samedi soir de fièvre au Fucking Blue Boy. C’est pas plus compliqué que ça, nous semblait-il. Il semblerait pourtant que si. Cela dit, le garçon n’est pas bien méchant. La preuve ? « Mon but n’a jamais été de blesser qui que ce soit… Tout cela, ça ne fait pas de moi une méchante personne. Je ne suis pas quelqu’un qui veut faire du mal à quelqu’un, qui veut rabaisser qui que ce soit. » C’est apparemment raté, mais bon…
Le week-end passe là-dessus et, paraît-il, le jeune homme et sa famille vivent désormais un enfer. C’est bien connu, l’escalade de la terreur n’a d’égale que l’escalade de la connerie (le mot est lâché, mais impossible d’en trouver un autre). Mardi soir, donc, retour chez Hanouna, juge de paix près le tribunal médiatique. Et là, c’est le coup de théâtre, la nouvelle figure emblématique de la lutte contre l'homophobie révèle : « En fait, je n’ai pas fait cette vidéo pour combattre l’homophobie, comme je l’ai dit vendredi dernier. On m’avait simplement demandé de dire ça pour expliquer pourquoi j’avais fait ça. Et alors, j’ai raconté cette histoire d’homophobie mais c’est faux. » Qui ça, « on » ? On aimerait savoir. Bref, c'est en France, en 2022. Dites, au fait, on en a beaucoup, des Benjamin Ledig ? Là aussi, on aimerait savoir, histoire de voir s'il faut tirer l'échelle tout de suite ou attendre un peu.
* Ixophobiemétrie : néologisme que l'auteur de ces lignes vient d'inventer. La ixophobiemétrie est la science qui consiste à mesurer le degré de phobie pour telle ou telle chose de la part de telle personne, telle idée ou tel écrit. Par exemple, Jean-Michel Aphatie est capable d'établir sur facture la xénophobiemétrie de Zemmour ou Le Pen en deux phrases, trois mouvements.
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Un vert manteau de mosquées
52 commentaires
Lorsque la boite crânienne est occupée par un pois chiche il ne faut pas trop en demander à l’intéressé. Qui plus est, s’il souhaite ne pas paraître ce qu’il est, rester dans l’anonymat, qu’il se fonde dans la population sans excentricités. Mais ne n’est peut-être pas la force de ceux qui se rangent dans le lobby LGBTOQ, des exhibitionnistes notoires.
si nous voulons donner un exemple à notre jeunesse, prenons donc argent comptant les élucubrations de ce jeune homme
comme disait le regretté Le Luron « avec une tête comme ça il ferait mieux d’attaquer ses parents en justice »
« Mon but n’a jamais été de blesser qui que ce soit … » prétend ce petit c… ! Si , il a blessé des cathos … Pourquoi n’est -il pas allé dans une mosquée ? Hein ? Dans une mosquée , ça aurait peut-être eu une autre gueule … Il se serait retrouvé tel Mila !!! Et il ferait moins le fier chez Hanouna … (JB , 83 ans , athée , agnostique , laïque , jadis bouffeur de curé , mais sans scandale )
C’est un pleutre, un couard. Pourquoi dans une église ? Qu’il ose donc faire la même chose dans une mosquée ce décadent
Ce ne sont même plus des escadrons c’est un corp d’armée. Pardon monsieur Audiard
« En fait, je n’ai pas fait cette vidéo pour combattre l’homophobie, comme je l’ai dit vendredi dernier. On m’avait simplement demandé de dire ça pour expliquer pourquoi j’avais fait ça. Et alors, j’ai raconté cette histoire d’homophobie mais c’est faux. »
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Alors pourquoi il l’a fait?
Par connerie, OK! Mais encore? Influenceur ou plutôt influencé?
ixophobiemétrie ou xénophobimétrie? faudrait savoir, l’Académie est perplexe. Pour déchetterie, elle a tranché: ce sera déchèterie, puisque beaucoup ont adopté cette orthographe fautive (tu parles d’une raison!), mais comme la règle de doublement de la consonne entre deux voyelles, et celle de l’euphonie (on prononce déché et non déchè, et donc pas davantage déchèterie) imposent logiquement déchetterie, L’Académie estime finalement qu’on écrira le mot comme on veut.
assez de reparler de cet idiot fini ! il y a plus grave dans la vie actuelle !
Je voudrais simplement compléter mon commentaire sur la contraception chimique et ses éventuelles conséquences sur les tares humaines (de comportement ou autres) que l’on peut relever ces dernières jusqu’à un très haut niveau de responsabilités. Je ne nomme personne mais suivez mon regard.