Un début d'émeute rapidement maîtrisée a eu lieu, mardi matin, à la prison de Grasse (Alpes-Maritimes). Cyril Huet, secrétaire adjoint du Syndicat des surveillants pénitentiaires, répond aux questions de Boulevard Voltaire au sujet de cet incident, des règles de confinement posées par le gouvernement en milieu carcéral et des conséquences sur les détenus, leurs familles et le personnel des prisons.

Vous êtes responsable régional du syndicat des surveillants pénitentiaire en région PACA. Ce matin à la prison de Grasse, une émeute a eu lieu. Que s’est-il passé ?

D’après les informations que nous avons pu avoir et de ce qui est relayé sur les réseaux sociaux, quelques détenus sont sortis d’une cour de promenade et d’autres détenus sont sortis d’une deuxième cour. Un surveillant surveillait la promenade dans une guérite et a été extrait immédiatement, puisque les détenus ont mis le feu à cette guérite. Ils ont été interpellés très rapidement par les forces de l’ordre. Il n’y a as eu de blessés et tout est rentré dans l’ordre rapidement.

En période d’épidémie de coronavirus, quelle politique applique l’administration pénitentiaire ?
Va t-on confiner les prisonniers et interdire les visites au parloir ?

Ce n’est pas l’administration pénitentiaire qui a pris les décisions, mais le gouvernement. Les familles de détenus ne pourront pas circuler avec des attestations prétextant une visite au parloir. Cela ne rentre pas dans les mesures prévues. Les visiteurs et le personnel extérieur à la prison ne pourront pas rentrer. Le but est de limiter toutes les allées et venues qui ne font pas partie du personnel et de vraiment maintenir l’ordre et la sécurité. Certaines promenades seront maintenues, tout en faisant des petits groupes selon les établissements. Ce sont les chefs d’établissements qui décident de ce genre de chose. Ils ont tous conscience de ce qui se passe et jouent tous le jeu. On essaie de faire le moins de rassemblements possible. On va essayer de combattre ce virus de cette manière. Pour le moment, nous avons de la chance, nous n’avons pas de cas avéré dans notre région. On a eu des doutes et des suspicions qui n’ont pas été contrôlés positifs.

Y a t-il un risque que ce qui s’est passé à Grasse se reproduise dans d’autres établissements pénitentiaire ?

Oui. Le risque zéro n’existe pas. Ce qui vient de se passer peut donner des idées aux détenus. Des moyens ont été mis en place pour lutter contre cela.

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17 mars 2020 à 20:09

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