CPAC : Trump en croisade contre la gauche radicale pour 2024

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Du 24 au 27 février dernier s’est tenu le CPAC (Conservative Political Action Conference), réunion annuelle des conservateurs américains, à Orlando, en Floride. La présence attendue, un an après son éviction de la Maison-Blanche, de Donald Trump n’est sans doute pas pour rien dans la grande affluence constatée.

Samedi dernier, son discours d’une heure et demie avait en effet de quoi ragaillardir les troupes, du moins celles des nostalgiques de l’ère MAGA (Make America Great Again). L’ancien président a profité de ce moment seul sur scène pour livrer sa vision politique pour 2024, dans la continuité de son premier mandat.

Et il faut avouer que (au risque de décevoir ?), niveau communication, rien n’a changé. Trump reprend exactement le package de sa campagne de 2016 : musique d’entrée des meetings – « God Bless the USA », de Lee Greenwood -, mêmes phrases chocs, même clôture de discours (« We will make America powerful again, We will make America wealthy again […] strong again […] proud again […] safe again […] great again !). Certes, ça fait le « job ». Un sondage conduit lors de cet événement révèle que cinquante-huit pour cent des participants choisiraient Donald Trump lors de la primaire républicaine de 2024.

Comme il l’avait fait dans son discours à l’ONU en 2019, où il fustigeait les mondialistes, Donald Trump a orienté son discours en attaque contre la gauche radicale qu’il rassemble sous le vocable de « socialiste, mondialiste, marxiste et communiste. » Pour lui, cette gauche radicale est actuellement mise à jour, et ce n’est pas beau à voir. Elle lui paraît faible et bien pathétique face à la majorité silencieuse que représente le mouvement patriote.

Aussi, sur le conflit avec l’Ukraine, Donald Trump reste un héritier de la ligne américaine entretenant une sempiternelle animosité envers la Russie. Peut-être est-ce aussi stratégique de sa part, pour faire un pied de nez aux démocrates ayant lancé les fausses informations sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016. Le républicain juge ainsi le président Zelensky « courageux ». Et d’ajouter : « Rien de tout cela ne serait arrivé si l’élection n’avait pas été volée et si j’étais à la Maison-Blanche. » « Sous Bush Jr., la Russie a pris la Géorgie. Sous Obama, la Russie a annexé la Crimée. Sous Biden, la Russie a envahi l’Ukraine. Je suis le seul président américain du XXIe siècle sous qui la Russie n’a pas envahi un autre pays. »

De retour dans son agora – lui qui est banni des réseaux sociaux -, l’ancien président en a donc profité pour régler ses comptes. Tout y est passé : l’affaire de corruption des Biden fils et père avec la famille du maire de Moscou (à hauteur de 3,5 millions de dollars), le changement climatique, la clôture du projet d’oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, les villes tenues par des démocrates partant à vau-l’eau (New York, Los Angeles, Chicago, Philadelphie…), la censure des Big Tech (et le succès annoncé de son Truth Social), son entier soutien aux convois de la liberté canadiens ainsi, bien sûr, que la tyrannie woke et l’enseignement de la théorie critique de la race à l’école.

Enfin, il n’a pas non plus oublié son adversaire favorite, Hillary Clinton, dont le ministère de la Justice vient de révéler qu’elle a non seulement espionné la campagne de Trump en 2016 mais également la Maison-Blanche durant sa présidence. Évidemment, l’affaire est éclipsée par l’actualité internationale, tout comme les allégations de fraudes lors des élections de 2020. Sur ce dernier point, Trump nous promet des révélations d’ici trois semaines…

Force est de constater que le discours de l'ancien président tranchait avec celui tenu par son successeur, quelques jours plus tard, le 1er mars, sur l’état de l’Union. Quand on pouvait noter la repartie et la mémoire très vive du magnat de l’immobilier, citant les noms de dizaines de personnes, Joe Biden confondait l’Ukraine avec l’Iran... validant l’analyse de Trump sur l’image du pays à l’international.

Gaëlle Baudry
Gaëlle Baudry
Chroniqueuse à BV, spécialiste des Etats-Unis, consultante indépendante

Vos commentaires

9 commentaires

  1. Vive Trump en USA et vive Zemmour en France, pour que la paix revienne. Et si elle revient entre temps, ce sera avec le wokisme (LGBT, Transgenre, GPA, avortement de plus en plus tard, programmes scolaires complètement loufoques, abaissement…). L’Orthodoxie des Russes de Poutine n’en veulent pas…

  2. Le retour de Trump est la meilleure chose qui puisse arriver aux américains, et par ricochet à la terre entière même si, et heureusement si, il faudra parfois se battre contre certaines de ses idées. Mais au moins c’est un vrai chef d’Etat, comme l’est Vladimir Poutine, et non des carpettes lamentables que sont certains aujourd’hui aux USA et en France.

  3. Certains Français savaient bien qu’il fallait garder Donald Trump à la Maison Blanche, mais que sommes nous devant les médias inféodés, les magouilles de l’internet, et la mauvaise foi de certains.

  4. Les USA (et par capillarité le Canada) ont besoin de ce type de personnage qui représente la lutte contre les perversions woke, bisounours et collectivistes qui cherchent à envahir le monde en transformant l’homme en mouton décérébré et en coupant les racines des peuples.

  5. Il est exact que les états-uniens ont beaucoup perdu avec l’élection de la momie socialiste pro-guerre.
    Mr Trump malgré son style fût un des meilleurs présidents et sans aucun doute contre l’obama jouant juste dans la com et son sourire dentifrice

  6. Il fait preuve d’intelligence en ne clivant pas sur le Président Zelensky mais de plus,ses relations sinon amicales mais au mieux respectueuses avec Vladimir Poutine auraient favorablement influencé les décisions de celui-ci,pour le moins.

  7. Très intelligente analyse descriptive Gaëlle Baudry, merci. Zemmour parle presque comme Trump à la différence que Z ne hait pas la Russie mais le « chacun chez-soi et les poules seront bien gardées » est commun aux trois hommes (j’ajoute Poutine) est le seul garant d’une paix mondiale dans le respect de chacun bien armé. Notre « gaston la gaffe » a largement démontré son incompétence, un banquier reste un banquier.

  8. Fidèle à lui même , Trump fait toujours du Trump , à l ‘ image de ses convictions , et c ‘est ce que demande une bonne partie des Américains ;
    Il y a fort à parier qu ‘ il aurait sans doute mieux géré le problème Russo-Ukrainien que Sleepy Joe , qui n ‘ a fait que l ‘ envenimer ;
    Pour l ‘ instant , nous attendons avec impatience l ‘ impact de ses révélations concernant la fraude dont il a été victime …

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