Le Conseil d’État a encore frappé : la crèche de Béziers est déclarée illégale !
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L’honneur est sauf ! Le Conseil d’État vient de rejeter le pourvoi de la ville de Béziers contre l’arrêt de la cour administrative d’appel de Marseille, qui avait déclaré illégale l’installation d’une crèche dans le hall de la mairie. Au nom de la laïcité, cette religion séculière qui s’est autoproclamée seule autorisée à gouverner nos âmes, les « sages » du Palais-Royal ont tranché. Les crèches sont interdites dans l'espace public, "sauf si des circonstances particulières montrent que cette installation présente un caractère culturel, artistique ou festif".
Il est vrai que de telles installations ont de quoi effrayer. Elles imposent aux administrés une représentation qu’ils n’ont pas envie de voir, enfin, pas tous. Celle d’un père et d’une mère veillant sur un enfant endormi, entourés de bergers, de moutons, d’un âne et d’un bœuf, dans une étable. La violence de la scène est insupportable. Elle se double d’une absence totale de commentaire. Rien. La cruauté brute d’une religion imposée.
Pensons à tous ceux qui seront, à leur tour, choqués par les illuminations urbaines, par le sapin érigé en centre-ville, paré de mille ampoules ; à tous ceux qui ne supporteront pas les guirlandes tendues entre les façades, cette étoile qu’on retrouve partout, parfois délicieusement kitsch ; à tous ceux qui subiront la lancinante mélodie des boîtes à musique jouant en boucle "Merry Christmas" ; à ces enfants, traumatisés par les vitrines des grands magasins, sur les boulevards parisiens. Vite, interdisons ! Sanctionnons ! Poursuivons les pères Noël à la barbe cotonneuse ! Annulons toutes les manifestations festives ; plus encore, si elles sont spontanées, parce qu’elles procèdent d’un esprit embrumé par la superstition !
Refusons le réveillon, la traditionnelle dinde aux marrons, la bûche et les cadeaux. Abrogeons cette stupide journée du 25 décembre, fériée on ne sait pourquoi. Faisons-en un jour comme les autres.
Bien sûr, quelques pisse-froid, plus chrétiens que les autres, soutiendront que cette décision est logique, et que Robert Ménard, comme d’autres édiles, n’a cherché que la provocation en installant cette crèche. Ils ne manqueront pas de le traiter d’athée pieux, cette belle expression par laquelle ils se font juges de la foi de leurs frères, un peu comme le faisaient certains, il y a 2.000 ans, qu’on appelait pharisiens. Évidemment, d’autres hurleront au respect de la loi de 1905. Bande de débiles…
Comment ne voient-ils pas que personne, en 2017, et depuis bien longtemps, ne souhaite imposer sa foi chrétienne à quiconque ? Comment ne comprennent-ils pas que notre pays, notre culture, notre société, notre droit sont pétris de christianisme, dont justement Noël est le moment fondateur ? Comment n’admettent-ils pas que, par tradition, notre pays déchristianisé célèbre Noël, et que personne, ou presque, n’est choqué par le rappel imagé de cette scène ?
En réalité, ils ne comprennent plus rien. En arrière-plan, une poignée de bouffeurs de curés que le mystère de l’Incarnation effraye, comme s’ils n’étaient attirés que par le côté obscur de la force. Et tout ce que notre pays compte de responsables politiques ou judiciaires, sidérés par la crainte des premiers, est devenu incapable de penser sainement. Bien entendu, ils ne manqueront pas de fêter Noël en famille. Mais, terrorisés à l’idée de passer pour de mauvais républicains, ils ne peuvent pas concevoir une solution de bon sens, d’apaisement. La France est et doit rester laïque. Voici comment on rallume de vieilles guerres. En oubliant celles, bien réelles, qui font rage dans le monde islamique, et bientôt chez nous. On verra alors ces beaux esprits se précipiter à Notre-Dame, comme le firent politiciens francs-maçons de 1940, pour implorer le ciel de sauver la France. La scène ne manquera pas de piquant…
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Crèches de Noël
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