Concert de Booba : ils sont entrés de force dans le Stade de France et ils n’étaient pas anglais !

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C’est curieux mais, cette fois, on n’a pas entendu Gérald Darmanin. Pourtant, notre ministre de l’Intérieur est prompt à trouver des explications à tout et des justifications au reste. Cette fois, silence. Il doit être occupé à traquer l’imam Iquioussen. Néanmoins, on aimerait bien savoir ce qu’il a à dire de cette nouvelle bousculade au Stade de France.

C’était samedi soir. Le rappeur Booba « rassemblait 80.000 fans pour un concert historique marquant l’apogée de sa carrière », écrit Le Figaro. Un concert « à guichets fermés », paraît-il. Alors, des mécontents les ont fait rouvrir, ces guichets, de force, renouvelant ainsi a minima l’opération du 28 mai dernier, quand des hordes de détrousseurs étaient tombées sur les spectateurs venus assister à la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool.

Et puisque ça a marché en mai, pourquoi ne pas recommencer en septembre ?

Moins nombreux mais tout aussi déterminés, une soixantaine de personnes ont forcé le passage. Selon un témoin que l’on a pu entendre sur les chaînes d’infos et dont Le Figaro reprend les propos, « une soixantaine de jeunes hommes habillés en noir et qui n'avaient pas de billet pour assister au concert » sont partis à l’assaut des portes de sécurité. Selon un scénario bien rodé, « ils ont compté jusqu'à trois, puis ils ont foncé. Il y avait un ou deux policiers et peut-être six agents, mais ils ont été pris de court et les individus étaient beaucoup trop nombreux. Dans la file, il y a eu un mouvement de panique, tout le monde s'est écarté, c'était très violent. Les gens étaient choqués. »

Résultat : les spectateurs qui, eux, avaient un billet, se sont retrouvés piégés. En effet, dit ce témoin, « quand les policiers ont fini par arriver, c'était trop tard, mais ils ont quand même fermé les grilles et nous ont demandé de reculer. Ensuite, on a dû attendre trois quarts d'heure avant de pouvoir enfin entrer. Quand je me suis assis à ma place, l'intro du concert était déjà passée, on est entrés très en retard. »

Sans doute dotée des mêmes lunettes que le ministre de l’Intérieur, la préfecture de police de Paris n’a vu qu’une vingtaine d’individus et en a expulsé dix-huit, sans toutefois interpeller quiconque ! Les fauteurs de troubles sont pourtant aisément identifiables sur les vidéos de surveillance, mais encore faudrait-il avoir la volonté de sévir.

Invité, dimanche soir, sur le plateau de CNews, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, faisait la plus juste analyse de cet événement : « Ce n’est pas un problème de sécurisation du Stade de France, c’est un problème de sécurisation de Saint-Denis et d’une partie de ses habitants qui ont décidé de faire assaut sur le stade dès qu’il y a un événement qui les intéresse. » Ce qui, une fois de plus, laisse présager le pire pour les prochains Jeux olympiques…

Il est, dès lors, intéressant de se pencher sur l’histoire de ce stade, une initiative de la droite la plus BCBG.

C’est en effet Édouard Balladur, Premier ministre, qui, avec le soutien d’un Chirac alors maire de Paris, en a décidé l’implantation à Saint-Denis quand les socialistes (Michel Rocard) voulaient, eux, le construire à Melun-Sénart. Le maire Patrick Braouezec (PC) accepta, à la condition que cela permette d'accélérer le projet urbain lancé sur ce quartier : création de deux stations de RER, couverture de l'autoroute A1 et naissance d'un nouveau quartier d'affaires. Saint-Denis devait devenir l’étoile qui brille au firmament de la start-up nation… On apprend ainsi dans l’historique que « le Stade de France a aussi noué différents accords avec des associations qui ont souvent un but éducatif, afin de mieux s'intégrer à son environnement. Il permet à de jeunes enfants d’avoir accès à la culture, aux loisirs. » Sans doute pourquoi les grands frères estiment légitime de se l’approprier et d'entrer gratos.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Pas une question de localisation du Stade, mais plutôt de faune qui y entre en force ! Le déplacer à Melun-Sénart n’y aurait rien changé. L’interview d’un spectateur passée hier sur Cnews n’a pas été interrompue à temps; celui-ci a eu le temps de dire que les ‘sauvages » entrés en force s’appropriaient certaines places en « bousculant les hommes et giflant les femmes ». Quand va-t-on éduquer de force cette lie dont la nature est sans équivoque selon les extraits de film pris sur les évènements… Darmanin va nous inventer des Inuits, ou des Danois cette fois ?!?

    • De moi aussi, et je m’en porte très bien. Je pense que les « spectateurs » sans billet auraient été moins nombreux et moins agressifs pour un spectacle plus civilisé.

  2. Ce phénomène a peut-être été organisé par le fameux Booba lui-même. Rendez-vous compte de la publicité gratuite faite : » on se bat pour venir me voir ! ». Et tous les journaux (même BV) tombent dans le panneau ! (celà ressemble au scandale de l’attentat de l’Observatoire !)

  3. Saint Denis doit se retourner le dans sa tombe. Son nom est devenu synonyme d’un lieu où déferle la racaille que les pouvoirs publics ne peuvent ou ne veulent maîtriser.
    Une telle construction symbole de l’ex France a coûté très cher. C’est devenu un lieu de rassemblement pour les racailles afin de profiter chaque fois de spectacles et de se garnir les poches en detroussant les touristes. Au lieu de déboulonner les statues de Napoléon il vaudrait mieux fermer définitivement ce stade et le transformer en prison.

    • J’imagine que ce n’a pas dû être facile pour la police d’aller denicher les fraudeurs aux milieu des fans, vu leur profil.
      St Denis, ça n’est pas là que se construit la piscine olympique ? Le village des athlètes ?
      Il va y avoir du sport en 2024… avec de nouvelles disciplines.

    • Saint Denis, c’était surtout un martyr décapité. Devenu sans le vouloir un symbole fort pour tout notre gouvernement de canards sans tête.

  4. LE 9-3 étant un territoire détaché de la république il devrait comme le Kosovo demander son indépendance et la protection de l’ONU. Mais en contre partie il nous faudra instaurer une frontière matérielle, un passeport obligatoire etc.
    Il va de soit que toute aide de la France à ce nouvel état sera supprimée comme nous l’avons fait pour la Guinée lors se son indépendance

    • Attention aux dégâts collatéraux. Il suffirait que l’Otan soit alerté pour que tout le département soit noyé sous les bombes, comme la Serbie en son temps.

  5. Normal, les services publics sont dans un état de déliquescence total (hôpital, police, éducation nationale, justice) ! Il n’y a plus d’Etat ! À force de répéter qu’ils ne risquent rien, ils sont encouragés !

  6. L’entrée en force par groupes entiers sera une méthode à la mode. Il y a quelques temps vu dans un JT une séquence ou un groupe de malfrats est entré dans un magasin de vêtements cuir s’est servi abondamment et parti avec le butin devant les employés médusés n’osant pas s’interposer. Alors tous les commerces peuvent subir ces pressions.

  7. Je complète mon début de commentaire : je disais donc, comme d’habitude les politiques et les médias « comme il faut », ne parlent pas de cette affaire ou alors en décortiquant mot à mot les mesures à prendre pour éviter des récidives analogues pour les prochains JO ou manifestations semblables. Mais personne n’aborde le fond du problème qui est la racaille et les seules solutions pragmatiques, c’est à dire la triquer avant de la virer. Et les seuls responsables de cela seront les gouvernements successifs qui ont refusé d’ouvrir les yeux avant.

  8. Mais si les JO de 2024 étaient un vrai fiasco je serais Heu-Reux! ce truc là n’est devenu qu’une manifestation politique en faveur de « Moa » le meilleur! Qui regarde encore les JO? certains regardent certaines compétitions , mais pour les autres? Moi je ne connais pas un passionné du lancer de javelot, se passionner pour un compétition d’aviron! et vous?
    les JO sont morts, vive les JO!

  9. Je propose en plus de l’allocation de rentrée scolaire – qui sert à tout sauf à acheter des fournitures – une allocation « Stade de France  » spéciale Seine St Denis.

    • Vous faites du café du commerce. Ça plaît.
      La prime de rentrée scolaire soulagé aussi les budgets des familles. Cette prime est de toute façon la bienvenue pour les commerçants qui sont en même temps très critiques. Ne boudons pas notre plaisir. L’état en récupère immédiatement une partie par la TVA etc.

      • Belle leçon d’économie : alors comme ça l’état s’enrichit en donnant de l’argent dont il reprend une partie ?

      • C’est gagnant gagnant pas pour tout le monde ! Tout ce remu ménage pour écouter un type taper sur la France et dire des insanités pour plaire à certaines populations d’importation et à autres petits blancs fragiles qui se révèlent être tout à l fois , un peu schizos , masos et paranos à l’image d’une certaine France qui se renie ! Si je peux vous rappelez quelques phrase du Booba en question ? Je ne le ferai pas parce que c’est de la pornographie verbale ! Mais sur la France il y en a quelques-unes pas piquées des hannetons comme disaient mes parents !

      • Alors faisons plus simple donnons l’allocation à l’Etablissement scolaire, certains sont obligés de fournir – malgré l’allocation versée – un complément… Chiche ?

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