Commission d’enquête après Sainte-Soline : le RN veut entendre Marine Tondelier

Photo BV. Après la manifestation de Sainte-Soline le 25 mars 2023.
Photo BV. Après la manifestation de Sainte-Soline le 25 mars 2023.

L’onde de choc des dévastations répandues par les gros bras de l’extrême gauche n'est pas morte. Ce 23 mai s’est tenue la première séance de la commission d’enquête parlementaire destinée à enquêter « sur la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action des groupuscules auteurs de violences à l’occasion des manifestations et rassemblements intervenus entre le 16 mars et le 3 mai 2023, ainsi que sur le déroulement de ces manifestations et rassemblements ». Dans le viseur, la manifestation interdite ultra-violente du 25 mars à Sainte Soline, dans les Deux-Sèvres, en opposition au projet de méga-bassine d’irrigation. Ce gentil pique-nique vert-rouge s’était soldé par 47 blessés chez les policiers et sept chez les manifestants, selon le procureur de la République (200 blessés côté manifestants, selon les… manifestants).

Ce déchaînement de violence inédit sera-t-il enfin analysé et pris au sérieux, au moins au niveau parlementaire ? La commission d’enquête rassemble, par définition, les représentants de toutes les tendances de l’Assemblée. Ainsi, le LFI écologiste Aymeric Caron en partage-t-il la vice-présidence avec la RN Edwige Diaz, le MoDem Emmanuel Mandon et le Renaissance Ludovic Mendes, tous placés sous la présidence du LR Patrick Hetzel.

Responsabilités édulcorées

Mais les travaux ne sont pas encore lancés que le RN tire déjà la sonnette d’alarme. Pour la première réunion, « l’ordre du jour prévoyait qu’il serait procédé à la nomination du bureau, à la désignation du rapporteur et à des échanges de vues sur l’organisation des travaux de la commission », rappellent, dans un communiqué, les cinq députés RN de la commission. Surprise : ils découvrent que l’agenda est déjà chargé de plusieurs auditions de représentants d’institutions. « J’ai pu constater que le planning est chargé d’institutionnels nommés par le pouvoir et proches de Darmanin », nous confirme Edwige Diaz, qui redoute que les faits et les responsabilités ne soient « édulcorés » dans le rapport final. De leur côté, ceux qui ont appuyé de tout leur poids politique ces inadmissibles débordements - les élus de la NUPES -, curieusement, ne voient pas la moindre utilité à cette commission. Et dénoncent par avance un tribunal caché… On a connu meilleurs joueurs !

La question est pourtant essentielle. Quelle a été l’implication dans cette manifestation, grave du point de vue de la loi et de l’ordre public, de ce mouvement politique représenté à l'Assemblée ? Quels sont ses liens avec les associations organisatrices ? Les députés NUPES semblent plus à l’aise pour monter en épingle l'épouvantable danger d’une extrême droite fantasmée que pour balayer devant leur porte. Ils doivent s’expliquer.

Les macronistes, eux, cherchent d’abord à se disculper : les violences d’extrême gauche ne datent pas d’hier et éclatent aussi dans d’autres pays, disent-ils. Une façon de noyer cet épisode inadmissible dans l’espace géographique européen et dans le temps. Derrière ces manœuvres, chacun joue la montre. Car la commission a devant elle six mois, pas plus. Or, la trêve estivale approche. Les auditions doivent être terminées d’ici à fin juillet.

Le RN veut entendre Marine Tondelier

Pour éviter que les macronistes et la NUPES ne filent à travers les mailles du filet (« soucieux d’éviter que cette commission d’enquête restitue un rapport édulcoré voire incomplet ou politiquement orienté », écrivent les députés RN), ces derniers réclament la présence de plusieurs personnalités clairement impliquées. Au premier chef, la patronne des Verts Marine Tondelier, présente à Sainte-Soline et auteur de ce mot délicieux sur la responsabilité des forces de l’ordre…

Les députés RN veulent aussi entendre le député EELV David Cormand, présent sur place comme sa consœur, le 25 mars. Ce même député qui s’étonnait « d’une telle débauche de moyens de police ».

Ils aimeraient entendre encore l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et, surtout, écouter les explications des associations qui ont appelé ou organisé ces scènes de guerre. Les Français ont vu ces manifestants armés de matraques avancer en tortue derrière leur bouclier. Ils ont vu plusieurs véhicules de police partir en fumée. Les députés RN aimeraient ainsi inviter à s'expliquer les représentants d’Attac, d’Extinction Rebellion et des fameux Soulèvements de la Terre dont les consignes données aux manifestants avaient fait scandale. Ces Soulèvements de la Terre que Darmanin a promis de dissoudre - seule décision prise après ces scène de guerre en France - et qui prolongent paisiblement leur activité.

L'enjeu est lourd. La commission doit permettre de dissiper l’épais rideau de fumée et de lacrymogène entretenu par la NUPES sur ses responsabilités et de mettre les macronistes au pied du mur sur leur mission de maintien de l'ordre et leur inaction totale vis-à-vis des groupes d'extrême gauche violents.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Ce sera un excellent moment de Rencontres Républicaines….Mieux, plus divertissant que toute pièce de Théâtre de la meilleure tragi-comédie donnée à guichet fermé…
    Des élu(e)s présents dans une manifestation avec autant de dégâts, de blessés, c’est un scandale….Mais il est vrai que de parler de ce sujet était assez habile pour e plus parler de Retraite….

  2. Il est normal et logique que la « semeuse de vent » récolte enfin la « tempête ». Déjà que ces écolos déjantés ont dû avaler leur chapeau sur le nucléaire, ils essaient de trouver un autre cheval de bataille.

  3. Cette Tondelier c’est qui? encore une écolo de plateau! bornée, même mon âne est plus intelligent que cette écolo de pacotille.

  4. C’est certain, tout ce boulot d’écoute non prévu au programme initial, c’en et trop pour cet Aymeric Caron qui n’y est pas habitué.
    Quoiqu’il en soit ça risque d’être explosif.

  5. On peut se demander pourquoi il n’a pas été possible de faire respecter l’interdiction de manifester à Sainte Soline.
    La configuration agricole de ce lieu rendait pourtant le contrôle des accès assez facile à réaliser, il n’y a pas 50 routes qui mènent à ce terrain, mais seulement quelques chemins agricoles.
    De là à penser que cette manifestation a servi à parler d’autre-chose que de la réforme des retraites pendant quelques jours…

  6. C’est chef de parti et ça ne sait même pas parler français. L’emploi de la double négation dit le contraire de ce qu’elle a voulu exprimer… « il N’y aurait eu NI…NI… » signifie bien que meme en l’absence des forces de l’ordre, ils se seraient quand même livrés à leurs exactions habituelles. Ce qui est tout à fait normal, puisque c’est pour cela qu’ils y vont.

    • J’ai pas fait de grandes études mais j’avais remarqué la faute. Notre député est-t-elle allé à l’école buissonnière?
      Ah ces écolos.

    • Je vois que je ne suis pas la seule à relever les fautes de français et de vocabulaire. On continue?

  7. Cette matinale de CNews à Saint Soline restera en ma mémoire. Voire en directe des drapeaux EELV défiler devant d’immenses fumées noir venant de véhicules de Police incendiés, çà ne peux s’oublier. De champs agricoles dévastés pour dénoncer la construction de mégas-bassines alors que nous allons subir de grandes sécheresses prévisibles tout en sachant que cette eau retourne fatalement là ou elle a été prise sans quoi elle retournerait inévitablement directement à la mer. Saint Soline à été un coup médiatique de la Nupes désastreusement écologiquement et en cette matière, ces idéologues feraient bien mieux d’aller voir la pollution dans certains pays, tel par exemple d’Afrique pour y pratiquer leurs dévotions, habitant de ces pays que la survie passe bien avant la pollution, c’est certains que ce serait moins médiatique d’où leur désintérêt.

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