Circulaire de rentrée 2020 : un conditionnement idéologique en marche
La rentrée scolaire en France sera placée sous la haute surveillance de la « circulaire de rentrée 2020 », publiée le 10 juillet dernier au Bulletin officiel de l’Éducation nationale.
La première phrase donne le ton de directives incantatoires et ambiguës : « L'École de la République œuvre à l'accomplissement des élèves par l'élévation du niveau général… » Ce vœu pieux est démenti par l’effondrement évident du niveau général de la population française.
Surtout, il manifeste sans le dire ouvertement la volonté délibérée de niveler la société vers le bas – principe érigé en politique générale de la France – afin de créer l’illusion d’une égalité de niveau entre les meilleurs et les moins bons, qui ne trompe que ces derniers. C’est le choix de la médiocrité et de l’égalitarisme injuste et contre-productif, insulte à l’intelligence, contre celui de l’élitisme, c’est-à-dire l’élévation et la reconnaissance des meilleurs par leurs talents et leurs mérites dans tous les domaines, pour le bénéfice souhaité et partagé de tous.
En 2012, la presse dominante célébrait le point d’achèvement du slogan du ministre PS de l’Éducation Jean-Pierre Chevènement, proclamé trente ans auparavant, d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. « C'est même 85 % d'une génération qui est aujourd'hui à ce niveau d'études, quand l'an dernier on était encore à 79,1 % », claironnait alors Le Monde.
Or, personne n’est dupe et chacun peut constater, aujourd’hui, combien il aura fallu abaisser le niveau du bac pour réaliser cette imposture. Le niveau général moyen des étudiants (dé)formés à « l’École de la République », affligeant, se répercute et s’aggrave dans les études supérieures qui déversent sur le marché du travail des promotions de diplômés généralistes et mal dégrossis, frustrés car inadaptés au marché de l’emploi.
C’est ainsi que l’académicien Alain Finkielkraut déclarait avec lucidité, en 2014 : « À l’heure du bac pour tous et de l’université de masse, le présent et l’ignorance font loi. […] Le principe humanitaire d’égalitarisme qui régit l’Éducation nationale a chassé l’exigence humaniste. L’émulation républicaine a cédé la place à l’ignorance démocratique. »
La phrase introductive de la circulaire de rentrée 2020 se termine par « leur bien-être et la justice sociale ». Plutôt que ces deux termes ambigus et invasifs, on attend de l’École qu’elle apprenne à nos enfants à acquérir des méthodes individuelles et collectives de travail productif et créatif, à assimiler des connaissances, à révéler des talents, à penser librement. C’est tout le contraire qui s’est passé, ces dernières décennies, dont témoignent le contenu sans cesse appauvri des livres scolaires, des programmes au contenu non scalaire selon des méthodes non spiralaires, source de futures colères.
Cette circulaire énonce une suite d’incantations pour un monde merveilleux et harmonieux de Bisounours que dément quotidiennement et avec violence la situation réelle de la société française, en phase d’implosion civile alimentée, justement, par la baisse du niveau d’éducation générale de la population française de souche, confrontée à des populations immigrées en proportion croissante, indifférentes ou hostiles à la culture française. Par l’effet d’une politique prétendument inclusive, qui exclut la majorité et sape les fondements de la société.
Les perles de communication institutionnelle contenues dans ce document, suite indigeste d’adjectifs indéfinis et de poncifs infantilisants à la mode progressiste, conforme au diktat multiculturaliste, sont trop nombreuses pour les rapporter ici. Le lecteur appréciera ce texte fourre-tout et ultra-défensif qui vise à l’évidence à désamorcer les critiques et à couvrir les autorités politiques. C’est bien de pratiquer la pensée positive ; c’est mieux si elle est bien orientée et agissante.
Le message caché de cette circulaire, c’est « Circulez, y a rien à voir ».
Ainsi, c’est la vision intégrale de la société qui est à revoir en remettant à l’endroit les valeurs profondes, qui ne se démodent pas. La majorité des Français de souche et de culture savent encore de quoi il s’agit et ne se laisseront pas déraciner.
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