[Chronique] Un État européen supranational à marche forcée

A view of different flags of the European Union Members during a debate on Poland's challenge to the supremacy of EU laws at the European Parliament, in Strasbourg

Le 22 novembre dernier, le Parlement européen a adopté à une courte majorité (291 voix pour, 274 contre, 44 abstentions) une résolution pour la révision des traités européens qui, si elle était suivie d’effet, transformerait l’Union européenne en État supranational et réduirait à peu de chose la liberté des États membres.

De façon symbolique mais explicite, la Commission européenne serait baptisée « exécutif européen » et le processus de nomination du président de la Commission serait inversé par rapport à ce qu’il est aujourd’hui. Le Parlement européen en aurait la responsabilité et les États membres n’auraient qu’un pouvoir d’approbation. De surcroît, ce président choisirait les membres de son collège en fonction de ses préférences politiques. Il s’agirait de transformer la Commission en véritable gouvernement politique et les États seraient dépouillés de leur liberté de choix des membres de la Commission. Il lui serait en outre octroyé une nouvelle compétence exclusive en matière d’environnement, de biodiversité et de négociations climatiques. Or, nous connaissons les risques du totalitarisme climatique lancé sur le plan mondial et dont l’Union européenne se fait un instrument docile.

Pour parachever le dépouillement des pouvoirs des États, le vote à l’unanimité au sein du Conseil de l’Union européenne serait réduit à la portion congrue, ce qui reviendrait à priver les États de la possibilité de refuser des mesures contraires à leurs intérêts vitaux.

Comme de juste, les députés au Parlement européen de la majorité présidentielle du groupe Renew ont voté cette résolution. Rien que de très logique, le président de la République ignore ce que signifient les termes « souveraineté nationale » et préfère vaticiner à propos d’une illusoire souveraineté européenne qui se traduit par l’alignement sur les États-Unis. Au demeurant, sait-il réellement ce qu’est la France, lui qui ignorait qu’il existât une culture française et avait dû apprendre à aimer les Français !

Dans la précipitation, les députés macronistes de l’Assemblée nationale ont fait adopter, le 29 novembre, une résolution relative aux suites de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’esprit de la résolution du Parlement européen. Le texte est intéressant par ce qu’il révèle au-delà de certains aspects techniques.

D’abord une forme d’inquiétude devant la contestation populaire du mode de fonctionnement actuel d’une Union européenne dévoyée, ce que révèle la rédaction d’un des considérants qui indique qu’il convient de « surmonter la contestation actuelle du modèle institutionnel européen » et de faire obstacle « à la remise en cause de la primauté du droit de l’Union ».

Ensuite, la volonté de liquider au plus vite les dispositions institutionnelles qui permettent encore aux États membres de défendre leurs intérêts vitaux, en évitant de consulter le peuple. Ainsi le point 7 préconise-t-il de recourir « aux clauses passerelles pour permettre le passage de l’unanimité à la majorité qualifiée dans le processus décisionnel du Conseil de l’UE ». En pratique, il s’agit de mettre fin au « droit de veto » d’un État membre quand il considère qu’un texte nuit gravement à ses intérêts. Encore faut-il souligner que dans nombre de compétences, la règle est déjà celle de la majorité qualifiée. Il s’agit en fait, grâce à cette clause, de modifier les règles de prise de décision sans passer par la révision des traités. Ce que préconise le point 8, afin de mettre fin « au système actuel fondé sur l’unanimité et à y substituer la majorité qualifiée dans tous les domaines des politiques européennes, à l’exception des décisions concernant l’admission de nouveaux membres ». Ainsi propose-t-on de brader le dernier rempart des souverainetés nationales. Curieux empressement de la part de représentants supposés du peuple souverain. Sans surprise, les députés LR, supposés être les héritiers du gaullisme, se sont courageusement abstenus ! Vraiment, ce parti ne sert plus à rien.

La souveraineté est à la nation ce que la liberté est à l’homme. Une personne qui n’est plus libre est soit prisonnière soit esclave. Il en va de même pour les nations. Les élections européennes qui viennent doivent être l’occasion d’un sursaut de ceux qui ne veulent pas voir mourir la liberté française. La précipitation des euro-frénétiques n’est que le signe de la panique qui les étreint devant le réveil des peuples.

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

40 commentaires

  1. L’adoption de cette résolution est extrêmement inquiétante. Macron est ses partisans sont des eurolâtres inconditionnels qui ne croient plus à l’existence de la France, renient son histoire, se couchent devant l’Islam et ne se voient, au mieux, que comme des défenseurs d’une Union Européenne qui aurait une influence significative dans le monde, alors que les faits démontrent qu’il n’en est rien (cf les événements concernant l’Ukraine comme Israël). Il est impératif de faire barrage aux macronistes ou assimilés aux prochaines élections européennes.

  2. Si cet Empire Européen abouti on peut craindre le pire dans les années à venir. Car l’Europe n’est pas les Etats Unis d’Amérique U.S…Les U.S.A. ont très vite fait leur Constitution des Etats, c’est un pays jeune, parmi les plus jeunes. Les Nations d’Europe sont de culture ancienne et même avec des différences sur des millénaires. Une Histoire très chargée, en guerres de religions, de conquête; des Nations apaisées depuis et qui se gèrent en Marché Commun, qui peut suivant ceux qui le veulent évoluer…Le véto, dans le mensonge sera terrible.
    A travers les Siècles, les Millénaires, Tous les Empires se sont effondrés, et même les U.S.A. ont perdu de leur hégémonie. Etre Politicien enfermé dans un idéal pour plus de Pouvoir débouchera sur une catastrophe. Les va t’en guerre libertaire Covid vont gérer un Empire ! ! !

  3.  » transformerait l’Union européenne en État supranational et réduirait à peu de chose la liberté des États membres. » Je prend ça comme de l’humour noir. Dans une Europe dirigée par Washington, par l’intermédiaire de Soros et le dispatching de Berlin, où sont les libertés des états membres? J’ai beau chercher…

  4. Je n’ai pas voté pour le Président actuellement élu au pouvoir « exécutif » car je savais déjà avant que cela n’arrive, la direction que prendrait l’europe « dictatoriale ». Quand est ce que la FRANCE retrouvera son indépendance totale et complète ? Quand ? Car sinon tout sera détruit par les envahisseurs de tout bord…..

  5. Macron a la manœuvre avec Ursula afin de se préparer son boulot de dans 3 ans comme disait Chirac dans les Guignols.
    Une bande d’incapables qui ruine la France. Rendez-vous aux élections européennes l’année prochaine afin de virer tout ces malfaisants !

  6. n’oubliez pas vous français qui comme moi croyez en notre pays qu’est la France, que derrière les manigances de Renaissance ce cache le macron qui se rêve d’être le premier président de l’Europe et non de l’UE, cumuler les privations de liberté dans notre pays et être encore manipuler par celui qui nous fait perdre 10 milliards d’euros par mois, surtout pas, ce serait la double peine, compenser en impôts la dette colossale de la France et payer l’impôt européen qu’il envisage de créer.

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