Censure : le pot de fer RN contre le pot de terre Barnier
Que s’est-il passé dans l’ombre ? Quelle voix souffle à l’oreille de Michel Barnier et de son gouvernement ? Laurent Saint-Martin, le ministre chargé du Budget et des Comptes publics, a jugé bon, dimanche matin, d’ouvrir la boîte à gifles. Pour lui, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (le fameux PLFSS) ne peut plus être modifié. On a vu plus malin, pour huiler les rouages… Message reçu cinq sur cinq, ce dimanche, par le RN. « Par entêtement et par sectarisme, la minorité gouvernementale met donc fin au cycle des négociations au risque de provoquer sa censure », tranche Bardella, sur X. Le gouvernement a lâché un peu de lest en renonçant à l’augmentation des taxes sur l’électricité : très peu, trop peu, considère le RN. Pour Marine Le Pen, « il y a des chances qu’on tire les conséquences de ce comportement extrêmement fermé et sectaire », a-t-elle déclaré, dimanche 1er décembre, à l’AFP, laissant une ouverture… de plus en plus étroite.
Le pompier Barnier en appelle aux incendiaires macronistes
Un accord de dernière minute semble donc toujours possible, ce lundi, sans quoi le gouvernement tentera donc de faire passer le budget en l’état à l’aide de l’article 49.3 qui ouvrira à un vote de censure. Si le RN baisse effectivement le pouce, joignant ses voix au NFP, Michel Barnier aura quelques jours pour scotcher ses cartons.
En attendant, Barnier et Le Pen ont, chacun, intérêt à expliquer à leurs troupes comment ils ont fait plier l’autre. Le RN doit montrer ce qu’il a arraché de haute lutte, façon scalps accrochés à la ceinture. Marine Le Pen refuse de donner le spectacle de l’impuissance - elle le doit à ses électeurs. De son côté, le Premier ministre a tout à perdre, dans ce bras de fer, et il le sait, à commencer par son mandat à Matignon. Dans Le Parisien, le ministre macroniste Saint-Martin (rapporteur général du budget à l'Assemblée de 2020 à 2022) s’attache à sonner le tocsin : « L’absence de budget, c’est perdant sur le choc financier sur les marchés, c’est perdant sur la capacité à protéger le pouvoir d’achat de nos concitoyens et c’est perdant pour le redressement des comptes. » Sauf que sept ans de macronisme dûment budgétés ont conduit le pays à une extrême fragilité sur les marchés, à un pouvoir d’achat en berne et à des comptes en ruine. Le pompier Barnier préfère faire appel aux incendiaires macronistes pour éteindre le feu. Cherchez l'erreur.
“L’absence de budget, c’est perdant sur le choc financier sur les marchés, c’est perdant sur la capacité à protéger le pouvoir d’achat de nos concitoyens et c’est perdant pour le redressement des comptes.”
Laurent St Martin à lire !
@le_Parisien https://t.co/vGBv7pCgJL— Roland Lescure (@RolandLescure) November 30, 2024
Ceux qui gouvernent la France avec tant de succès depuis des décennies n'ont apparemment pas perdu le goût du pouvoir absolu. Résultat : le RN imposera peut-être, ce lundi, pour la première fois, sa volonté au pouvoir en mettant brutalement fin au mandat Barnier. Le parti de Marine Le Pen n’est pas encore un faiseur de rois mais il peut montrer qu’il a les moyens de se poser en « défaiseur de rois ». Une majorité de ses électeurs lui reprocheraient de ne pas user du pouvoir qu'ils lui ont donné.
Car chaque jour qui passe montre que le roi Macron est nu. Isolé, enseveli sous une impopularité rarement atteinte sous la Ve République, réduit à tirer la couverture de la reconstruction de Notre-Dame pour espérer gratter quelques points de popularité, Macron entraîne dans sa chute un gouvernement qui ne veut pas choisir. Les Français le constatent : dans le gouvernement Barnier, le courage et le conformisme macroniste sont aux proportions du pâté d’alouette : très peu de courage – celui de Retailleau et du ministre délégué de la Réussite scolaire Alexandre Portier font exception – et beaucoup de hausses d'impôts, dans le sillage de Macron.
Sexe des anges quand la ville brûle
À l’heure où Trump promet de tailler à la hache dans l’État profond, où l’Argentin Xavier Milei coupe à la tronçonneuse dans les effectifs des fonctionnaires, où Meloni tranche dans le vif sur l’immigration, les pudeurs molles de Barnier ont des allures de conversations sur le sexe des anges quand la ville brûle. Un exemple ? Le Sénat, tout acquis à Michel Barnier, a refusé comme un seul homme une économie de 5 milliards d’euros en taillant dans le budget pharaonique que versera la France à l’Europe en 2025 : plus de 23 milliards d’euros (la France ne percevra, en retour, sur cette somme, qu’une dizaine de milliards).
Barnier joue avec les Français, avec le compte à rebours du vote du budget ce lundi, avec une partie de la représentation nationale, avec la grandeur et le destin de la France et de ses habitants pour faire vivre encore un peu l’Atlantide : ce centrisme européen et mondialisant qu’incarne si bien Emmanuel Macron et que les Français, comme de nombreux peuples, refusent. On ne joue pas impunément et indéfiniment avec le feu dans un contexte politique et économique inflammable.
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Un vert manteau de mosquées
96 commentaires
le pompier pyromane m d r
Après avoir délibérément ignoré le résultat du Rn aux dernières élections législatives, voilà que Retailleau y va de dénoncé l’acoquinement de RN et de LFI, vous n’avez que ce que vous mérité après avoir largement soutenu Macron, alias le « génie » de la finance qui a ainsi que ses prédécesseurs ruiné le pays.
Vous allez voir que ces larves politiciennes vont mettre tout ce qui nous arrive sur le dos de Marine le Pen.
un gouvernement qui ne sait qu’augmenter les impots pour redresser les finances mérite de sauter !!!
pour en arriver là les boeufs-votants ont fait le maximum, préférant la coalition hurlante d’extreme gauche au RN suivant les « conseils » de Mélenchon le minable et d’ Attal le serpent. Alors oui le RN a raison d etre fidele à ses engagements devant ses electeurs. Pour les « autres » : Vae victis. Et que Macron se barre avec sa clique, c’est un risque mais une question d’hygiene politique ; sa clique pue.
Le gros problème de la FRANCE et des FRANCAIS , c’est Macron ! Qu’attendent – ils les FRANCAIS pour le virer ? Il a mis les finances de la FRANCE dans un tel état que nous sommes en faillite . Et maintenant c’est nous qui devons payer les erreurs des « Mozart » de la finance en étant taxé de plus en plus ! Et lui continue a jouer le fanfaron ;et Lemaire se planque en SUISSE !
En fait Barnier est sous la coupe des Macronistes, qui ont fait et continuent de faire, en dépit d’avoir perdu cent députés aux législatives, comme si eux seuls existaient. Faut d’avoir su se démarquer d’un parti et d’un président dont la France ne veut guère plus, Barnier va sauter car il est trop faible, comme LR qui s’est éventée de sa droite au fil des années. La censure est pour Barnier, et autant sinon plus, pour la Macronie.
Macron est à la République Française ce que le moteur purtech 1,2 L est à Stellantis . Il y’a 7 ou 8 ans il fallait acheter Peugeot ou Citroen équipés du fabuleux moteur révolutionnaire, comme il fallait voter macron , le fabuleux Mozart de la finance tant attendu . En fait Une énorme arnaque dans les 2 cas , Tavares et macron seront poussés vers la sortie avec quand même , pour les 2 , des millions d’euros en poche