Dirigée par Alain de Benoist, philosophe et historien des idées bien connu, et Guillaume Travers, professeur d’économie et contempteur conséquent du libéralisme techno-capitaliste, l’ouvrage, qui n’est pas une histoire de la littérature, se veut un guide de lecture des grandes œuvres de fictions européennes. Tout entier consacré à l’imaginaire littéraire européen, il ne recense pas moins de quatre cents œuvres présentées et analysées par des auteurs aussi divers et talentueux que François Bousquet, Xavier Eman, Bruno Favrit, Olivier Maulin, Olivier Rey, Rémi Soulié, Michel d’Urance et bien d’autres.

Pendant, en littérature, de La Bibliothèque du jeune Européen, sa devancière entièrement consacrée aux essais philosophiques, scientifiques ou politiques, ce nouvel ouvrage collectif démontre, s’il en était besoin, que loin de rendre dément, la littérature, notamment européenne, a participé, au même titre que la musique, la sculpture ou la peinture, du génie quintessentiel de l’Europe.

Les auteurs de ce remarquable compendium se sont attachés à « mettre en valeur une sensibilité esthétique spécifiquement européenne », attendu, affirment De Benoist et Travers, que « ce n’est qu’en se réappropriant ce patrimoine littéraire et artistique que les Européens peuvent espérer quelque renouveau culturel », ajoutant que « l’identité d’un peuple ou d’une civilisation, en effet, ne sauraient se réduire à des discours ou des traits superficiels ; c’est aussi un être-au-monde, un univers esthétique, un rapport au style et à la beauté, une sensibilité et des émotions propres, dont il convient en permanence d’entretenir et d’enrichir la flamme ».

Aux heures funestes de la « cancel culture » et du « wokisme », il devient plus que salutaire de s’abreuver sans modération aux sources d’un patrimoine littéraire que d’aucuns, ignares forcenés ou imbéciles hystériques – les deux allant souvent de pair –, s’évertuent à bannir au nom d’un présent triomphant dont ils se trouvent fiers d’ériger les antivaleurs nihilistes, naturalistes et matérialistes en étalons d’un progrès soi-disant émancipateur devenu synonyme d’une innommable  barbarie.

Le lecteur européen, jeune et moins jeune, se voit offrir l’occasion de découvrir ou de redécouvrir un véritable viatique de l’imaginaire que l’école républicaine n’est plus capable, depuis longtemps, d’enseigner et de transmettre. Amer, Alain de Benoist observe qu’« un adolescent moyen connaît davantage de marques commerciales que d’œuvres littéraires, de slogans publicitaires que de vers classiques ». N’attendons pas la fin des temps, elle est déjà là…

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15 décembre 2021 à 10:19

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