Baisse inquiétante du taux de vaccination infantile dans le monde
Le 15 juillet dernier, l'OMS et l’UNICEF ont publié des données inquiétantes sur la baisse de la vaccination des enfants dans le monde, un recul qu’ils attribuent à l’épidémie de Covid. Leurs statistiques se basent sur les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche ou la polio qui font office de marqueur en termes de couverture vaccinale à l'intérieur d'un pays. Ces informations ont été reprises par de nombreux quotidiens, ces derniers jours.
La proportion d'enfants ayant reçu les trois doses de ces vaccins est tombée de 86 %, en 2019, à seulement 81 %, en 2021, alors que jusqu'à présent, on observait une courbe ascendante. « Il s'agit d'une alerte rouge pour la santé des enfants. Nous assistons à la plus forte baisse ininterrompue de la vaccination en une génération », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l'UNICEF, dans ce communiqué.
Il n'y a, d'ailleurs, pas que la protection contre la diphtérie, la polio ou le tétanos qui est en baisse ; les vaccins contre la rougeole ou le papillomavirus ont également subi d'importantes diminutions. Au cours de l'année écoulée, l'UNICEF a observé des flambées épidémiques de rougeole et de poliomyélite qui aurait pu être évitées. Pour la rougeole, la couverture par la première dose de vaccin est tombé à 81 % en 2021, niveau le plus bas depuis 2008.
Comment expliquer cette chute ?
On peut, bien sûr, évoquer la pandémie de Covid-19 qui a mobilisé les autorités sanitaires au détriment des autres pathologies. On pouvait espérer que l'année 2021 verrait une remontée du pourcentage d'enfants vaccinés, mais il n'en a rien été, et le taux de vaccination a continué à chuter. Cela est d'autant plus inquiétant que le recul de ces taux de vaccination intervient dans le contexte d'une hausse rapide des taux de malnutrition sévère et, comme le rappellent l'OMS et l'UNICEF : « Un enfant souffrant de malnutrition voit déjà son immunité affaiblie et les vaccinations manquées peuvent signifier que les maladies infantiles courantes deviennent rapidement mortelles pour eux. »
Mais la pandémie de Covid n'explique pas tout, le communiqué évoque également l'augmentation du nombre d'enfants vivant dans des environnements fragiles ou en proie à des conflits, ce qui rend l'accès à la vaccination difficile, des perturbations dans les services et dans la chaîne d'approvisionnement et des mesures de confinement qui ont limité l'accès aux services de vaccination.
À cela, il faut également ajouter des données psychologiques, souvent basées sur de fausses informations ou des informations biaisées qui induisent une méfiance vis-à-vis des vaccins dans la population. Il faut se souvenir qu'en France, en 2009 sous le ministère Bachelot, la gestion déplorable de la vaccination contre la grippe H1N1 a entraîné pendant plusieurs années une défiance vis-à-vis des vaccins, que les médecins ont eu beaucoup de mal à contrecarrer.
Il est encore trop tôt pour savoir si la vaccination forcée contre le coronavirus avec un vaccin relativement peu efficace, et à la durée d'action très limitée (sans parler des effets secondaires encore très mal connus), ne va pas porter un coup supplémentaire à la défiance que bien des gens ont vis-à-vis des vaccins en général. Ce serait bien sûr très regrettable, car les vaccins imposés aux enfants et nourrissons sont connus et injectés depuis de nombreuses années et ont un rapport bénéfice-risque très nettement en faveur du bénéfice pour le sujet vacciné.
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