Bah ! Les masques…

Masque

On ne sait plus trop où donner de la respiration ! Comme le capitaine Haddock qui se demandait s’il devait dormir la barbe au-dessus ou en dessous du drap, je m’interroge : « Dois-je expirer devant ou derrière le masque ? »

La parole officielle ne m’aide pas beaucoup ! « Le port du masque par la population non malade n’ayant pas voyagé dans les zones à risque n’est pas recommandé car son efficacité n’est pas démontrée », dit le ministre Véran. Cette courte phrase est pleine de non-enseignements.

Premièrement, ce sont les malades qui doivent porter le masque alors que, bêtement, je croyais que c’était également les gens sains, pour ne pas être infectés. Pourtant, je ne serais pas choqué qu’il faille porter le masque pour éviter à la fois d’émettre des postillons – ces « intempéries du langage », comme dirait Jules Renard – et d’en recevoir. Pourquoi, alors, excepter les gens sains ?

Deuxième enseignement : « Son efficacité n’est pas démontrée. » L’efficacité de quoi ? Du masque ? Ou de son port ? Pour qui ? Les malades ? Les pas malades ? Au bout du compte, on ne sait plus trop si et quand on doit se masquer ! Pourquoi, alors, toute cette agitation autour des masques ?

Troisième enseignement : ne pas confondre les gens qui viennent de zones à risque, et qui ont donc voyagé, avec les gens qui n’ont pas voyagé mais qui côtoient des gens qui viennent de zones à risque ! Vous suivez ? Aller chercher le virus là-bas, c’est grave ! Le côtoyer ici, ce n’est pas grave. C’est au nom de ce beau principe que l’on a reçu, pour un match de foot, trois mille Italiens venant d’une zone fortement contaminée. Comprenne qui pourra !

On nous explique que, dans un espace ouvert, ce n’est pas grave, contrairement aux espaces fermés ou confinés. C’est-à-dire, en clair, que le virus s’évapore à l’air libre ! C’est vrai, cela ? Et puis, à propos d’espaces confinés, que fait-on avec les RER bondés ? Réponse du gouvernement sur le site dédié : « ». Mouais !... Et les 5.000 personnes ? Et… ?

J’arrête de brocarder. Il est extrêmement difficile de « gérer » une épidémie et ceux qui s’en occupent jour et nuit ont tout mon respect et ma gratitude.

Il y a quand même un point qui me grattouille : tout le monde, sur ce sujet, réclame « la transparence ». Or, la transparence permet uniquement de voir, à travers la vitre, ce qui est d’ordinaire caché : cela ne garantit en rien la vérité.

Sur le coronavirus, j’aimerais que l’on me dise la vérité et je me fiche bien que l’on soit « transparent » ou pas.

Ainsi, comment être certain que ce que l’on nous dit sur l’inefficacité des masques n’est pas la simple conséquence de leur pénurie ? Pour ne pas affoler les populations ? Le syndrome Tchernobyl, en quelque sorte.

Nos dirigeants ne sont pas responsables de l’éclosion du virus. Ils n’ont donc pas à craindre un reproche de cette nature. Alors, rien ne doit les empêcher de nous dire la vérité.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 19/03/2020 à 10:54.
Yannik Chauvin
Yannik Chauvin
Docteur en droit, écrivain, compositeur

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