Avec Darmanin, la campagne, ça va bien se passer

darmanin

L’ambiance était tendue, ce jour-là, au Château. Le patron avait la tête des mauvais jours. C’était Gérald et sa prestation ratée chez Apolline qui en était la cause.

La sentence était tombée : « Bad buzz » ! Au pire moment. Alors qu’il faut donner un grand coup de barre à droite. L’électorat filloniste se fait la malle. On le retrouve chez Zemmour et, plus grave, chez Pécresse. En un mois, IPSOS le confirme : les 31 % qui disaient, début janvier, qu’ils allaient voter pour Macron ne sont plus que 22 %, début février.

Pour colmater la fuite, il faut donc en remettre une couche sur la sécurité et l’immigration. Faire dans le martial et pas dans le malotru.

Tout était pourtant bien planifié.

Une semaine avant, justement, Macron était à Tourcoing, le fief de son ministre de l'Intérieur, pour évoquer son projet de refonte de l’espace Schengen : les menaces terroristes « nous imposent de prendre des mesures plus radicales. De reprendre en main le contrôle de nos frontières. »

Après ça, Toulouse, prévu en mars, avec un discours en hommage aux victimes du terroriste Mohammed Merah. Mais « on n’est pas encore tout à fait sûr », indiquait l’entourage du Président à L’Express : « Le déplacement pourrait être annulé si un autre candidat décidait de se rendre sur place au même moment. »

C’est ça, la stratégie électorale. Le lacrymal, ça paye, mais pas question de partager l’affiche avec un candidat de série B quand on est une star de blockbuster. Question d’image.

Et puis, en mars aussi, juste avant le premier tour, un beau projet de loi d’orientation pour la sécurité. Quinze milliards d'euros sur cinq ans ! Qui dit mieux ? Alors, Pécresse, Zemmour et tutti quanti, au tapis. C’est Manu qui rafle la mise.

Donc, avec cette belle séquence sécuritaire, autant dire que les mufleries de Gérald, c’est pas le moment.

Il faut reconnaître qu’il est pas du genre à mâcher ses mots.

Tenez, revenons cinq ans en arrière. À cette époque, il est encore maire de Tourcoing et secrétaire général adjoint de LR. Pendant la campagne présidentielle, il dégaine dans le journal L'Opinion. Sa cible ? Un candidat : un « bobopopuliste », un « démagogue », un « caméléon » qui « ne sort jamais de l’ambiguïté ».

Un type qui dit « je suis contre le système » alors qu’il est un « pur produit du système ». Solennel, il met en garde l’électeur : « Loin d’être le remède d’un pays malade, il sera au contraire son poison définitif. » Vous reconnaissez le portrait ? Emmanuel Macron, bien sûr.

Bon, Emmanuel n'a pas été rancunier, sur ce coup-là. Il a flairé l'homme aux idées larges, capable de se remettre en question si on lui présente bien l'affaire.

Et il a vu juste. Depuis qu'on lui a donné un poste de ministre, il a réussi à dépasser ses préjugés à propos de son nouveau patron : « Il n'y a pas un Français qui pense qu'il n'a pas été un bon président de la République », déclarait-il récemment. Voilà, comme d'habitude, de l'objectivité, de la sincérité. Il est comme ça, Gérald, un peu sanguin au départ mais, à la fin, c'est le cœur qui parle. Son côté méditerranéen.

D’ailleurs, il est très fier de ses origines, avec son grand-père qui a été tirailleur algérien. Un atout pour Macron qui en a fait un de ses meilleurs VRP auprès des communautés. Le 8 février dernier, Darmanin donnait une interview à SaphirNews, site d'information généraliste sur l'actualité des musulmans. Il se vantait du fait que c’était « la première fois qu’un petit-fils de musulman [était] au ministère de l'Intérieur » et qu’il avait été « maire d'une ville très populaire qui compte autant de mosquées que d'églises ».

Et puis, encore le cœur qui s’exprimait : « J'ai un amour immodéré pour le Maghreb. J'ai l'impression de me sentir chez moi... »

Seulement, le patron avait donné des consignes : les mots doux, ça suffit pas, à deux mois des élections. Maintenant, on passe en mode arrosage automatique. No limits!

Donc Gérald n’y est pas allé par quatre chemins quand on l’a interrogé sur le problème du financement des mosquées : « Vous savez, il y a beaucoup d'argent disponible pour l’islam et pour les religions en général. Il y a beaucoup de possibilités ! »

Voilà, « quoi qu’il en coûte ». La présidentielle, ça n’a pas de prix. Formidable Gérald Darmanin ! Avec lui, la campagne, ça va bien se passer.

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Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Traître à son parti, maintenant muffle de la pire espèce, espérons ne plus jamais le revoir en politique dès mai 2022.

  2. Article écrit avec humour. J’apprécie, mais apprécierai encore plus si la situation n’était pas si grave…..au cas où les citoyen(ne)s décideraient de remettre Macron sur le Trône….Je ne crois pas aussi loin de 1 000 d’Histoire qu’un Roi ou Président ait autant menti, dit tout et son contraire, avec autant d’arrogance, de brutalité…..Cela se comprend, IL fait parti de la mouvance des frères mondialistes…Leur Idéal avant tout. La France c’est trop petit pour eux, une commune comme une autr

  3.  » Il y a beaucoup d’argent disponible pour l’islam  » …. Et donc pour les mosquées… Merci pour l’info….
    Pendant ce temps là un bon nombre d’églises ne sont pas entretenues par manque de moyens… Et sont pillées et vandalisées dans l’indifférence généralisée ! Honte à ces pouvoirs publics !

  4. Un homme politique véreux qui se prostitue autant auprès de Macron comme cireur de bottes, qu’auprès des musulmans pour défendre leur cause et leurs méfaits
    Personnage perfide à mettre aux oubliettes ou bien à renvoyer sans passeport Français dans le pays d’origine de son grand père tant glorifié.

  5. Le maire également à LR à l’époque , a fait des déclarations du même tonneau sur macron ce qui n’empêchent pas ces deux félons d’avoir intégrer le spécialiste du  » en même temps quoi qu’il en coûte  » . Etonnez vous après çà , que personne ne croit plus en ces  » spécialistes  » de l’embrouille et du mensonge , seule le poste les intéresse pas la France .

  6. S’il aime tant le maghreb qu’il y aille définitivement ! Incompétent mais aux ordres. Et ceux qu’il doit donner aux flics non piqués d’arracher les drapeaux français aux gueux qui osent lutter contre la dictature du « pass » non sanitaire sont ignobles

  7. En clair, c’est un politique professionnel. Aujourd’hui il fait les yeux doux aux musulmans et demain il imposera le voilà pour toutes les femmes, partout. C’est un bon serviteur quelque soit le pouvoir en place.

  8. « Bébé-cadum » en vadrouille dans les médias de la bienpensante …pourvu qu’un(e) journaliste ne lui pose pas une question dérangeante comme ça pourrait être le cas chez CNEWS.
    Cet amateur révèle l’amplitude de ses faiblesses au fur et à mesure de ses déplacements.
    Il est plus que temps qu’il dégage.

  9. Darmanin, c’est l’exemple type de ce qu’on a pas envie d’être.
    C’est vrai que macron a du flair pour les trouver ces casseroles.

  10. La situation est désespérée pour Macron et Darmanin le sait. Il ne reste plus qu’à invoquer le risque de guerre mondiale pour tenter d’être élu.

  11. De qui parlez vous ? Nous avons un ministre de l’intérieur ? Sans doute est il un insignifiant sinon nous le saurions …des mots toujours des mots ..et j’oubliais des blindés dans Paris ….et un drapeau piétiné …

    • sans parler des centaines de véhicules bloqués hier après midi dans les environs de Fontainebleau, j’étais sur place

  12. Quand je pense qu’il y a plus de 20% de français prêts à revoter pour ce ramassis de nullités, cela parachève le déclassement de la France.
    Ne vaut-elle pas mieux que ça ?
    Réveillons nous ! Ce sont les élections de la dernière chance !

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