Un policier jette à terre un drapeau tricolore : acte manqué ou prémonitoire ?

drapeau tricolore

La scène, filmée par Aymeric Couchourel pour Boulevard Voltaire, ne dure que quelques secondes. Elle se déroule ce samedi 12 février après-midi, en plein Paris. Des policiers arrachent le drapeau français à un automobiliste, manifestant du Convoi de la liberté, et le jettent à terre. On doit être à quelques centaines de mètres, à peine, de l’Arc de Triomphe, là même où Macron décida que le drapeau européen flotterait, seul, sous l’arche sacrée, le 1er janvier 2022, pour inaugurer son règne de pacotille en tant que président du Conseil de l’Union européenne. Tout un symbole !

(Images Aymeric Couchourel)

Ce manifestant, sans doute un « Français moyen », vivant en zone périurbaine ou rurale, est monté à la capitale avec sa bagnole. Que n’a-t-il pas fait ? La Ville Lumière, ces grandes avenues hausmanniennes, ce n’est pas pour lui. Lui, ce qu’on lui demande, c’est, déjà, de faire un petit effort pour la planète : par exemple en allant au boulot à vélo ou à trottinette. Mieux : en prenant les transports en commun. Son boulot, l’école des gamins, le judo pour son garçon, la danse pour sa fille sont à quinze bornes ? Faudrait peut-être voir à trouver un logement plus près. La maison individuelle est un « non-sens écologique », qu’il a dit, le ministre Wargon. Bon, s’il ne peut pas faire autrement que de prendre sa voiture, au moins qu’il se contente de faire le strict nécessaire : le boulot (on l’a dit), l’école, la zone commerciale le samedi après-midi, point barre. Si, à la rigueur, une ou deux fois par an, on veut bien qu’il sorte de sa réserve de Gaulois pour en rejoindre une autre, au camping, par exemple, histoire de faire marcher le commerce. Mais monter à la capitale, vous n’y pensez pas ! Faut laisser ça aux racailles de banlieue, les soirs de match, et aux Black Blocs qui font l'objet de toute la sévérité que l'on sait de la part du pouvoir.

Apparemment, ce manifestant est aussi un patriote. En tout cas, il doit le revendiquer, même si, comme l'a affirmé le ministre Beaune, avec la morgue qui le caractérise, ce convoi est celui « de la honte et de l’égoïsme », et que ces gens « ne sont pas des patriotes » mais « des irresponsables ». Cet automobiliste, qui n’agite pas le drapeau rouge ou le drapeau noir mais le drapeau tricolore, au fond, représente tout ce qu'on peut détester en Macronie. Et brandir le drapeau tricolore, semble-t-il, deviendrait donc un acte séditieux. Le policier qui a arraché ce misérable petit drapeau et l’a jeté par terre est probablement, lui aussi, un bon patriote et il n’a sans doute pas saisi la portée symbolique de son geste. Irons-nous jusqu’à dire que cet agent public a commis un outrage au drapeau tricolore, une contravention de 5e catégorie punie d’une amende ? On laissera les juristes en juger…

Cela dit, notre souveraineté étant en grande partie transférée ailleurs, on peut à juste titre se demander à quoi rime encore ce pavoisement tricolore de nos bâtiments officiels, ce maintien d’une fiction à travers ce symbole bleu blanc rouge qui permet à un président de la République de s’imaginer souverain alors qu’il n’est plus qu’un super préfet. Ce pauvre drapeau arraché des mains d’un « gueux » et jeté sur le pavé parisien par un policier n'est peut-être, finalement, que l'allégorie en miniature de ce qui se passe pour notre pays.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/02/2022 à 9:53.
Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

116 commentaires

  1. Comment est il possible que des français continuent de fermer les yeux, de ne pas voir ce qui se passe, de ne pas réaliser que nous ne sommes plus en démocratie.
    Et Macron est toujours à 25% !
    Pour eux qui se font encore des illusions, le passe ne va pas être supprimé mais seulement suspendu.
    Il sera réactivé selon le bon vouloir du Président et de son envie de nous emmerder.

  2. Parait-il que des responsables de la fonction publique ont dû embaucher des «  »racailles «  » parmi des policiers parce qu’il n’y a plus beaucoup de volontaires soit disant en ce moment pour ce métier Non, pour moi, ces policiers ont fait ce geste comme on dit, dans le feu de l’action sans penser à la suite mais voilà, ça passe mal

  3. Le fait n’est pas nouveau. Je me rappelle que, lors d’une manifestation contre le mariage homosexuel, des forces de l’ordre (gendarmes ou policiers ?) avaient ordonné à un colonel (retraité ?) de ranger son drapeau tricolore pour ne pas déclencher de violences, donc trouble à l’ordre public

  4. Tous ces manifestants veulent manifester le ras-le-bol du Pass vaccinale mais aussi de toutes les augmentations que nous subissons et qui dégrade leur pouvoir d’achat et aussi de tous les mensonges du gouvernement et des médias qui les soutiennent les servent
    croyez-moi partager leur ferveur leur joie arrête d’être ensemble et leurs espoirs et tu es vraiment un moment de retrouver la vie d’avant covid concession d’être français la plupart était non violent les forces de l’ordre pas elle

  5. Un fonctionnaire qui jette l’emblême nationale à terre, si près des martyrs de 14-18, doit être banni à vie de France. Y aura-t-il des députés et des sénateurs assez courageux pour exiger cette déchéance ? Français, souvenez-vous en pour les prochaines législatives !
    Ce policier faisiat-il parti de la célèbre garde rapprochée de macron (200 CRS) qui ont « carte blanche »

  6. Quand cela arrive dans les stades personne ne dit rien et personne n’a rien dit lorsqu’a nos frais on change la couleur bleue du drapeau au gré du goût des locataires élyséens.
    Cet incident montre le degré de mépris des symboles l’ignorance des valeurs et le peu de sens patriotique jusque dans les rangs de fonctionnaires chargés de faire respecter les institutions.

  7. Quand on voit ce genre de choses, on comprend mieux pourquoi Christine Boutin a été aspergée de gaz lacrymogène naguère : c’est parce qu’elle arborait une écharpe tricolore. On ne s’étonne plus de voir les cimetières et l’Arc de Triomphe profansé et d’autant plus Notre Dame ou d’autres cathédrales en feu. L’exemple vient de haut.

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