Le projet de loi sanitaire « passe sanitaire/vaccin obligatoire » a été adopté en première lecture par 117 voix pour, 86 contre, soit environ 35 % des députés. C’est cohérent avec la désaffection dont ont témoigné les Français lors des dernières élections, sauf que là, il s’agit de personnes élues pour représenter toute la nation et payées pour ça. Lorsqu’un texte est aussi critique en matière de liberté, d’égalité et de fraternité, le citoyen lambda s’attendrait à un effort exceptionnel de ses élus, par exemple rester massivement dans l’Hémicycle jusqu’à 5 h 00 du matin pour voter. Encore raté.

Chacun des absents connaît ses propres motivations, il est bien possible que des députés de la majorité trop lâches aient souhaité se soustraire à la discipline de groupe pour que leurs noms ne soient pas associés à cette loi. C’est juste abject. S’ils ont des problèmes avec ce texte destructeur, qu’ils fassent comme la courageuse Martine Wonner et assument leurs convictions. Pour ceux qui sont hostiles à ce texte et qui n’étaient pas présents, qu’il leur soit rappelé que Dieu vomit les tièdes.

Le gouvernement a refusé d'exclure les bureaux de vote du dispositif du passe sanitaire, l’amendement Joachim Son-Forget qui proposait de le rétablir ayant été rejeté. Mais le taux d’abstention, en France, n’est pas assez préoccupant pour douter que nos scrutins soient sincères et que les citoyens demeurent égaux.

Le texte initial prévoyait l’interdiction à tous ceux qui ne détiennent pas un passe sanitaire d’accéder à un hôpital ou un établissement de soins, hormis en cas d’urgence. Le vote d’un amendement, jeudi, avait fait sauter cette restriction abjecte. Le gouvernement a fait revoter cet amendement, qui a été rejeté. L’électrocardiogramme d’effort ou la chimiothérapie seront désormais réservés aux seuls détenteurs du passe sanitaire. L’hôpital qui pallie comme il peut la pénurie de spécialistes refusera du monde à l’entrée, non sur des critères de capacité, mais sur des critères de soumission à des diktats sanitaires.

Petit aparté : l’Église catholique a inventé l’hôpital, celui qui accueille et soigne chacun sans restriction ni discrimination, et elle dispose donc d’un droit moral imprescriptible sur le concept. Elle s’est fendue d’un communiqué lénifiant qui reprend un mensonge d’État (la vaccination serait LA solution). Elle suppose hardiment qu’il existerait un contrôle du Parlement sur le gouvernement ainsi que des contre-pouvoirs. Et elle se défausse et renonce à clamer haut et fort qu’il est criminel de priver de l’accès à l’hôpital quelqu’un qui en aurait besoin parce qu’il ne serait pas assez soumis.

Ministres, fonctionnaires, députés, après toutes vos trahisons, tous vos mensonges, faire confiance à votre politique sanitaire relève de la bêtise ou de la cécité. Des Français voyants et pensants seront poussés au chômage et à l’exclusion sociale et ne s’en remettront pas. Certains ne pourront plus être soignés. Le temps des lavages de mains est passé. Trahis par ceux qui nous gouvernent ou nous représentent, il nous faut retourner dans la rue.

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23 juillet 2021 à 20:58

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