L’essayiste à succès (¡Adios, America!) avait fanatiquement soutenu Trump pendant sa campagne électorale. Elle s’était illustrée à la télévision dès les élections primaires républicaines en affirmant, sous les fous rires des journalistes, que Trump serait le prochain président. Elle avait insolemment dit à Trump qu’il commettait une grave erreur d’installer sa fille et son gendre à la Maison-Blanche : deux symboles du mondialisme. Puis, récemment, elle a émis des doutes sur la sincérité du président quant à sa politique d’immigration, en particulier sur la frontière sud.

Survient l’affaire du livre Fire and Fury de Michael Wolff. Un livre qui provoque une hyper-réaction (haineuse et probablement jalouse) de Trump contre Steve Bannon. Un livre dont l’insinuation centrale présente un Trump atteint de troubles mentaux. De là à invoquer le 25e amendement de la Constitution et le révoquer…

Mais le populisme est mort : l’establishment républicain (qui ne sera pas gêné par Bannon lors des prochaines législatives) soutient donc mordicus son nouveau poulain, George W. Trump.

Le président a présidé, le 9 janvier en direct devant les caméras, une réunion bipartisane de parlementaires sur le thème de l’immigration sud-américaine, concluant publiquement qu’il entérinerait la décision de tous les participants présents quant à l’amnistie de 800.000 « enfants » (beaucoup sont maintenant adultes) d’immigrants illégaux. Si l’on considère que 100 % des démocrates et bien des républicains sont pour l’importation massive de populations sud-américaines, la suite est claire : Trump va lâcher sur le sujet qui l’a fait élire et « amnistier » sans contreparties (un budget pour financer le mur, suppression du rapprochement familial élargi [pour un immigrant, de 12 à 20 nouveaux entrés, et ainsi de suite, suppression de la loterie à visas…]).

Réaction immédiate sur Fox News des chroniqueurs Tucker Carlson ("À quoi ça a servi, de voter pour Trump ?") et Laura Ingraham ("Attention, ne vous coupez-pas de votre base et de vos promesses !"). Mais – in cauda venenum – le pire est venu d’Ann Coulter. Le 10 janvier, elle se livre, dans The Daily Caller, à un assassinat impitoyable ("It turns out Bannon was Trump’s brain"). Elle affirme :

Afin de prouver qu’il n’était pas sénile, Trump a organisé une réunion télévisée […] Il a ensuite vendu sa base, apparaissant encore plus sénile […] Lors d’une demi-douzaine d’échanges […] il a démontré qu’il n’avait aucune idée de ce que disaient les gens […] et disait oui à tout.

Coulter cite les échanges. Puis elle livre le résultat :

À gauche ils sont contents. Ils croient toujours que Trump est un imbécile. À droite, ils sont mécontents et pensent à leur tour que Trump est un imbécile.

Trump a senti le danger. Il a corrigé le tir par tweet et, furieux de voir la discussion d’un groupe du sénat lui proposer, depuis, d’élargir les amnisties pour ceux qui sont venus de pays dysfonctionnels, il a lâché des mots sur ces pays, probablement calculés afin de rassurer sa base. Pour se trouver ensuite pris dans un nouveau maelström racial, avec pour risque l’arrêt des services publics dès le 19 janvier, faute d’accord budgétaire. Bref, la Reconquista est au coin de la rue. Juste retour des choses ? Un vrai « merdier », quoi… comme à Hawaï !

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15 janvier 2018 à 21:07

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