[ANIMAUX] Quand la cause animaliste vire à l’éco-terrorisme

éco-terroriste DANIEL ANDREAS SAN DIEGO

Une récompense de 250.000 dollars : c’est ce que promettait le FBI pour toute information permettant d’appréhender l’éco-terroriste Daniel Andreas San Diego. Arrêté, ce lundi, au pays de Galles, l’homme était en cavale depuis 2003. Sur la fiche de signalement, le FBI signalait que le terroriste était vegan et armé.

Pour la Justice américaine, Daniel Andreas San Diego est impliqué dans des attentats en Californie, menés au nom de la cause animaliste et revendiqués par le groupe « Revolutionary Cells - Animal Liberation Brigade » (RCALB, Cellules révolutionnaires - Brigade de libération animale). En août-septembre 2003, des bombes avaient explosé à Emeryville, au siège de Chiron, une société de biotechnologie, et à Shaklee, dans les locaux de la société Pleasanton, qui fabrique des compléments nutritionnels. Les RCALB reprochaient à Pleasanton d’être en affaires avec une entreprise liée à l’expérimentation animale.

Les messages de revendication étaient clairs : « C’est la fin du jeu pour les tueurs d’animaux […] Il n’y aura pas de quartier, pas de demi-mesure. Vous pourrez peut-être protéger vos bâtiments, mais pouvez-vous protéger les maisons de chaque employé ? » « Vous ne savez jamais quand votre maison, voire votre voiture, pourraient exploser… » S’étant aperçu qu’il était surveillé par la police, Daniel Andreas San Diego avait pris la poudre d’escampette. Il avait été placé sur la liste des « terroristes les plus recherchés » en 2009.

2006: « Animal Enterprise Terrorism Act »

La France n’a pas connu d’attentats écolos ou antispécistes, contrairement à l’Angleterre et aux États-Unis où, des années 1970 au début des années 2000, des groupes extrémistes ont frappé à de multiples reprises. En 2004, un expert du FBI estimait que ces groupes avaient « commis plus de 1.100 actes criminels aux États-Unis depuis 1976, entraînant des dommages estimés au bas mot à environ 110 millions de dollars ».

Des séries se sont inspirées de cet activisme. Dans la saison 6 de Desperate Housewives (2009-2010), le personnage de Patrick Logan est un éco-terroriste en cavale. À cette date, les choses s’étaient calmées, après que le Congrès avait voté la loi de 2006 (Animal Enterprise Terrorism Act) qui punit le terrorisme à l’encontre des entreprises privées, des institutions universitaires liées d’une façon ou une autre aux animaux, des zoos, des animaleries, des cirques, des rodéos, des foires agricoles…

La France « compréhensive »

Épargnée, la France n’en est cependant plus à l’activisme bon enfant de Brigitte Bardot défendant les bébés phoques, à la fin des années 70. Bien des actions, comme celles des antispécistes et vegan contre les bouchers en 2018, celles qui perturbent les chasses à courre ou comme l’incendie tout récent d’une entreprise BTP en Vendée, tomberaient sous le coup de la loi américaine qui sanctionne les destructions de bien comme les atteintes aux personnes au sens large (y compris « harcèlement ou intimidation »).

Avec la culture de l’excuse qui régit les esprits en France, on serait plus enclin à « comprendre » certaines actions, comme si poser des bombes ou incendier était un geste politique anodin relevant de la simple désobéissance civile. Le terme éco-terrorisme est critiqué : créé par « l’extrême droite » et l’industrie, il relèverait de la stigmatisation… De son côté, le discours antispéciste inverse les rôles, nommant « terroristes » ceux qu’il accuse de maltraiter les animaux. La violence est alors justifiée par les fauteurs, note Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, puisque s'exerçant « à l’encontre de personnes coupables ».

La violence ! Daniel Andreas San Diego portait comme tatouages, selon la fiche du FBI, une colline en feu sur le sternum, avec la devise « Il suffit d'une étincelle », ses flancs s’ornant de bâtiments incendiés et effondrés. Il semble que, pour cet activiste animaliste, la destruction ait eu plus d’importance que les animaux eux-mêmes.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/11/2024 à 21:22.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

9 commentaires

  1. En France… Pas tout à fait exact pour le domaine de la recherche animale. Les 3 derniers attentats (bombes incendiaires contre des entreprises basées en région lyonnaise) date de 2009-2010. Sans compter le ciblage de quelques personnes engagées dans la recherche qui ont des visites à domicile et des tags sur leurs maisons.
    Ces dernières années, il est noté une recrudescence des actes illégaux (infraction, vol d’animaux). Pas encore d’actes de terrorisme, mais il suffit de si peu.

  2. en france nous avons également le collectif AVA qui perturbe, parfois violemment les chasses a courre, et L214 dont la spécialité semble etre de s interesser aux entreprises …. mis a part leurs modes d action inadmissibles on peut constater que ces groupes , donc  » l amour des animaux » est le credo sont particulièrement discrets sur les abattages confessionnels….comme si leur motivation était plutot de s attaquer aux modes de vie et aux traditions Françaises….

    • Je me permets de vous dire que vous êtes mal renseigné(e) sur L214. Je suis adhérente et je participe régulièrement aux actions pacifiques pour demander l’arrêt de l’élevage industriel. Et pour votre info, L214 a révélé dernièrement des conditions atroces dans un abattoir, où les animaux étaient découpés encore vivants ! Le Préfet, depuis, a fait fermer cet abattoir, preuve que le signalement était juste ! Quant aux égorgements halal, ils sont également dénoncés par cette association. Mais, la volonté politique est de défendre tout ce qui touche à la religion musulmane et il est plus qu’ardu de se faire entendre ! Par ailleurs, je déplore que les actions des associations de défense soient critiquées quand autant de maltraitances envers les animaux, notamment l’expérimentation animale, n’émeuvent pas plus que ça. Prenez donc la peine de consulter les sites, peut-être que les photos de primates, et de leur terrible sort, vont convaincront du bien fondé de nos alertes.

  3. Je suis contre la maltraitance pour tout être vivant, que ce soit une crevette, qu’on plonge dans l’eau bouillante, un fétus que l’on extirpe vivant des entrailles de ce qui aurait du être sa mère, ou d’une salade qui parait-il stresse à l’approche du couteau qui va la couper. Ceci étant dit, il ne faut pas pousser trop loin ce raisonnement car alors on crève de faim et surtout ne pas utiliser la violence pour faire passer ses opinions, si nobles soient elles, si tant est qu’elles le soient.

  4. « La France n’a pas connu d’attentats écolos ou antispécistes » !!
    Et les dégradations, tags, bris de vitrines sur moult boucheries charcuteries c’est quoi ? De gentilles manifestations d’un désaccord profond entre braves gens ? Ah bien entendu, ces « courageux » antispécistes se garderont bien de dégrader des boucheries hallal, ou de faire des actions « punitives contre les abattoirs dans lesquels les égorgements ritualistes se font sans étourdissement des animaux, mais bon !!

  5. En France nous n’avons rien a envier a ces abrutis là. ce qui se passe viendra tôt ou tard chez nous, une vieille habitude, nous en avons déjà les prémisses. Les écolos seraient capables de nous imposer leur vue sur notre société par la contrainte et la privation de libertés. Encore un coup du nouveau front populaire dont il font parti et disparaitraient sans lui avec les communistes voir même les socialistes que les Français ne veulent plus.

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