[ANIMAUX] Des animaux décorés ce 11 novembre : une noble tradition des armées

© Facebook Police nationale
© Facebook Police nationale

Ce 11 novembre, dans la cour de la caserne de la Garde républicaine, quatre chevaux ont été décorés de la médaille de bronze de la défense nationale pour leur participation aux Jeux olympiques. Ce sont, paraît-il, les premiers chevaux français décorés. « Pendant la guerre de 14, un cheval l'a été », rectifie, auprès de BV, Jean-Michel Derex, historien militaire et environnementaliste, qui relève que « la France est restée en retrait par rapport aux pays anglo-saxons qui décorent beaucoup leurs animaux, qui érigent des monuments aux animaux morts pour leur patrie ».

Et Moustache, alors ? Ce grand barbet né en Normandie est un héros de l’épopée napoléonienne, à qui le général Lannes remit une médaille sur laquelle était gravé, à l’avers : « Il perdit une jambe à la bataille d’Austerlitz et sauva le drapeau de son régiment. » Au revers : « Moustache, chien français ; qu’il soit partout respecté et chéri comme un brave. » J.-M. Derex corrige : « Moustache a été honoré, mais il n’a pas reçu stricto sensu une médaille militaire. »

Une spécificité anglo-saxonne

Lord Roberts et Vonolel arborant leurs décorations.

Quelques décennies plus tard, le cheval Vonolel, lui, reçut une authentique médaille, celle de la campagne d’Afghanistan qu’accrocha à sa martingale la reine Victoria. Vonolel avait fait avec Lord Roberts la fameuse et décisive marche de Kaboul à Kandahar (1880). Le chef militaire disait de lui : « Pendant les 22 années où il était en ma possession, il a parcouru avec moi plus de 80.400 kilomètres et n'a jamais été malade ni fâché. » À Dublin, le Royal Hospital Kilmainham abrite toujours la pierre tombale de Vonolel.

Comment expliquer cette différence culturelle majeure entre pays latins et pays anglo-saxons ? « La protection des animaux est d’origine anglo-saxonne », rappelle J.-M. Derex. Il cite ce fait significatif: « En 14-18, les hôpitaux vétérinaires anglo-saxons sont dirigés par des vétérinaires ; les hôpitaux vétérinaires français sont dirigés par des officiers qui ont sous leurs ordres des vétérinaires. Dans les faits, cela change tout. »

Lors de la Première Guerre mondiale, ce furent surtout les pigeons, essentiels aux transmissions, qui furent honorés. Jean-Michel Derex a écrit l’histoire de Vaillant (aux Éditions Pierre de Taillac), qui reçut une citation à l’ordre de la nation et un ruban aux couleurs de la Légion d’honneur. Le pigeon américain Cher-Ami se distingua dans la forêt de l’Argonne, en juillet 1918, y laissant même une patte. Le général Pershing lui remit la croix de guerre américaine.

La prestigieuse « Dickin medal »

Autre différence signalée par J.-M. Derex à BV : « En France, les animaux ne reçoivent pas une médaille spécialement créée pour eux, contrairement à ce qui se passe au Royaume-Uni. » C’est la célèbre « Dickin Medal », remise aux animaux valeureux par l’association anglaise People's Dispensary for Sick Animals. Elle a décoré majoritairement des chiens, des pigeons et des chevaux - et un unique chat, Simon, héros des mers de Chine. La « Dickin Medal » porte cette devise au parfum français : « For Gallantry » (« pour la bravoure »).

L’une des récentes médaillées de la Dickin est la malinoise Diesel, membre du RAID et morte en mission lors de l’assaut de Saint-Denis consécutif aux attentats du Bataclan. « Diesel est un récipiendaire vraiment méritant, déclara Jan McLoughlin, le directeur du PDSA. Ses actes courageux ont contribué à protéger la vie humaine face à un danger imminent et nous sommes très fiers de lui rendre hommage de cette manière. »

Tels sont les animaux, amis des bons jours comme des mauvais, aux côtés des hommes lorsqu’il s’agit de se surpasser, voire de se sacrifier. On ferait un épais recueil en recensant les héros à quatre pattes qui ont fait preuve de courage et d’abnégation. Il instruirait les grands mais aussi les enfants, car ceux-ci aimant et les animaux et les hauts faits, il y a là de fort belles histoires à raconter et à transmettre.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

8 commentaires

  1. Deux histoires magnifiques à lire. Le collier rouge de Rufin et parmi l’histoire des chiens pendant la Grande Guerre, celle de Stubby chien sergent.

  2. Promenez-vous sur youtube et allez visionner les nombreuses vidéos consacrées aux chiens policiers ou chiens sauveteurs (pompiers) à qui ces grands enfants d’Amerloques rendent les honneurs, les accompagnant en convoi à l’établissement où quelques vieux serviteurs perclus, aveugles, sont euthanasiés, puis accompagnés par la police du comté, les différentes compagnies, les porte-drapeaux, jusqu’au cimetière où un carré spécial leur est réservé ! C’est risible tellement ils en font trop (j’ai oublié le bag-pipe, de rigueur), mais ils font pour « les leurs » ce que nous ne savons pas faire, pas même pour nos soldats du feu et soldats qui bénéfient d’une cérémonie d’adieu… en champ clos (caserne, Invalides). Un défilé de superbes camions de pompiers chamarrés au U.S.A. fait plus pour faire naître des vocations que la vente de calendriers comme chez nous !

  3. Il y a eu aussi, il y a quelques années sur une plage méditerranéenne un Terre neuve qui est mort d’épuisement après avoir sauvé du naufrage plusieurs personnes.

    • Ils pourraient même obtenir des postes à l’Élysée ; ils feraient peut-être mieux. Un aboiement, « je suis contre le jugement de MLP, deux, je suis pour… Un aboiement, je suis contre les impôts qui s’accumulent… deux pour… Un aboiement, je suis pour un référendum, pas la peine d’aboyer deux fois… Un « miaou » on décide des droits de douane, les bonnes croquettes françaises, c’est important.

  4. la medaille de la defense nationale cree par charles hernu etait la medaille du service militare on l appelais en rigolant la hernu cross

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois