Allez, Mediapart l’a tenté : l’affaire Benalla, c’est… du racisme !
Il manquait, à cette affaire Benalla, la niaiserie de la vision antiraciste au flot de commentaires qui ont envahi la sphère médiatique. Mediapart vient combler cette lacune en ouvrant ses colonnes au développement de l’argument que personne n’avait encore osé avancer : le racisme. « Benalla a tous ces ennuis parce qu’il a un nom marocain. » Amis demeurés, bienvenue chez Edwy Plenel.
Dans un style qui n’est pas sans rappeler la maladresse d’un devoir de 3e, l’auteur aligne tous les poncifs trouvés ici et là dans le grenier d’Harlem Désir. « Ah, s’il s’était agi d’un Blanc qui tape sur un Arabe, on n’aurait pas fait toute cette histoire, ma pauvre dame. » La dimension politique de l’affaire, l’acte d’un proche de Macron, la promotion éclair et injustifiée du personnage sont autant d’éléments passés allègrement à la trappe au profit de la bonne vieille rengaine victimaire chère au gauchiste fort dépourvu quand la réalité fut venue. Air connu, comptine de cour de récréation chantée également par Anne Hidalgo qui se pense critiquée parce qu’elle est une fââââmme.
Mais revenons à ce pauvre article de Mediapart écrit par un certain Rachid Barbouch, ici moqué en raison de la consonance maghrébine de son patronyme. Est-il besoin de le préciser ?
Une manie épouvantable confirmée par l’intéressé : "Le patronyme Benalla, très fréquent au Maroc, ne m'est pas étranger, un nom à dormir dehors ou en prison", précise le chroniqueur, qui connaît ses classiques. Les prisons sont pleines de détenus qui ont été condamnés en raison de leur nom de famille. Une évidence heureusement dénoncée par Rachid, l’un des rares rescapés de ces rafles odieuses. Caché dans le grenier d’Harlem Désir, il a pu échapper, jusqu’à présent, à ces arrestations massives, mais pour combien de temps encore ?
Ce « Jean Moulin » du cliché d’occasion est un perfectionniste. Aucun lieu commun, aucune ironie pour punk à chien ne doit être oubliée. Après raclage en profondeur d’un vieux fond de tiroir de Julien Dray, il sasse et ressasse son interprétation borgne de l’événement : "C'aurait été un Blanc qui tabasse un autre Blanc, ou Blanc qui tape un Arabe, ou un Arabe qui tabasse un autre Arabe, un Black qui tabasse un autre Black, ça passerait nickel chrome". L’énumération omet le black qui aurait tabassé un Arabe et inversement. Le Blanc qui frappe un Black est également oublié. Et l’Asiatique qui tabasse un Arabe ? Hein ? Et un Black qui noie un berger allemand ? Dans un prochain numéro de Mediapart, la liste complète des cas qui n’auraient pas attiré l’attention sera publiée. Numéro à retirer au bureau de poste le plus proche. Prévoir Caddie® à roulettes pour le transporter jusqu’à son domicile. Les pages jaunes de l’antiracisme ont trouvé leur inventeur.
Le rédacteur de ce texte réussit - et c’est là son fait d’armes - à voir du racisme dans les agissements violents d’un homme d’origine marocaine promu lieutenant-colonel de réserve, grand manitou de la garde rapprochée du président de la République, presque nommé sous-préfet, canonisé de son vivant par saint Macron. La performance mérite applaudissements.
Aujourd’hui, il faut le dire, Emmanuel Macron tient le remplaçant d’Alexandre Benalla. En la personne de ce chroniqueur il trouvera toute l’honnêteté intellectuelle et la rigueur que requiert ce poste.
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