Aéroports de Paris : le RIP risque bien de déraper
Je rappelle, car l’information citoyenne (voir mon article du 17 juin 2019) fait hautement défaut, obérée par les nombreux événements saturant actuellement les unes et les ondes.
Un référendum d’initiative partagée (RIP) sera lancé - pour la première fois depuis son institution en 2008 - concernant la privatisation d'Aéroports de Paris, pour autant que 10 % des électeurs inscrits apportent leur soutien, soit 4.717.396 personnes.
La chasse aux supporters a débuté en juin 2019 et doit être close le 12 mars prochain. À ce jour, quelque 1.100.000 se sont manifestés sur le site du ministère de l’Intérieur ouvert à cet effet. Pour atteindre l’objectif - constitutionnel ! -, il faudrait que 3.617.396 volontaires se déterminent encore, soit environ 180.870 par jour, y compris les jours fériés, de RTT ou de grève !
Mais, écueil supplémentaire, la date de clôture tombe deux jours avant le premier tour des élections municipales...
Sans être prophète, je doute fort que le quota soit atteint !
Demeurera alors, si le dossier n’est pas oublié comme certains autres, à inventer une procédure exceptionnelle, ou à réduire très inconstitutionnellement le nombre requis à 1 million. C’est ce qui est entendu par certains observateurs au fond des couloirs élyséens. Mais cela devrait, légalement, faire l’objet d’une modification de la Constitution.
À ce propos, le Président prévoyait une réforme de celle-ci, il y a deux ans. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de Paris et noyé le projet !
Et quand bien même la procédure actuelle irait à son terme, le résultat ne satisferait pas nécessairement Bruno Le Maire, initiateur et favorable à la privatisation d’ADP.
Mais en revanche, si le oui était majoritaire, la procédure parlementaire entérinant ce choix prendrait encore quelques mois qui pourraient bien nous amener jusqu’aux prochaines présidentielles...
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