Adèle Van Reeth, nouvelle patronne de France Inter : un pur produit de la maison

langfr-800px-France_Inter_logo.svg

« Adèle Van Reeth représente tout ce qu’est France Inter […] Adèle Van Reeth est un pur produit de notre maison », explique Sybile Veil, présidente de Radio France qui annonce, dans un entretien accordé au Monde, avoir choisi de la nommer à la tête de France Inter pour remplacer, à la fin de l'été, Laurence Bloch, qui aura soixante-dix ans cette année.

La nomination de cette nouvelle directrice façonnée à Radio France ne devrait donc pas rassurer ceux qui espéraient naïvement que la station bien-pensante tiendrait compte des nombreuses critiques dont elle fait l’objet. La doxa est bien installée. A ceux qui accusent Inter d’être trop à gauche, Sybile Veil répond que « France Inter veille à être pluraliste. Dans un paysage qui se polarise de plus en plus, tenir une ligne d’équilibre est beaucoup plus difficile qu’autrefois. Le propre de ceux qui critiquent la chaîne, c’est de ne pas tolérer qu’il y ait d’autres opinions que les leurs… » Un comble, lorsque l’on offre une tribune aux Sleeping Giants, ces censeurs qui luttent contre « le financement du discours de haine », ou que ses journalistes syndiqués s’indignent d’un entretien avec Marine Le Pen qui risquerait de « banaliser l’extrême droite »...

Qui est Adèle Van Reeth ? D’origine flamande par son grand-père paternel, seule fille d’une fratrie de quatre enfants, elle est aussi la petite fille d’un général quatre étoiles mais se dit « allergique au terme de discipline ». Elle a commencé à la Maison ronde comme stagiaire et a donc habilement gravi les échelons pour se hisser à un poste qui tentait celui qui l’a formée, un certain... Nicolas Demorand, la voix de la matinale. Elle se dit obsédée par l’ordinaire, « la dimension de notre vie qu'on ne pourra jamais changer », au point de lui consacrer un livre (La Vie ordinaire, Éditions Gallimard). Tout l’intéresse, mais elle trouve la vie absurde, alors, pour dire « merde » à cette absurdité, elle dit au Figaro (13/4/2018) qu'elle fume deux cigarettes par jour, « la conscience que ce geste me nuit suffit à me procurer du plaisir ». La journaliste du Figaro Anne Fulda la décrit comme une personne qui « aime visiblement déranger l'ordre établi ». Née en 1982, diplômée de Normale Sup, Adèle Van Reeth étudie à Chicago et se spécialise en philosophie du cinéma. Admissible aux oraux de l’agrégation de philosophie et non admise, elle démarre comme assistante à France Culture. Trois ans plus tard, elle anime aux côtés de Raphaël Enthoven « Les Nouveaux Chemins de la connaissance », une émission philosophique quotidienne, qu’elle rebaptise en 2017 « Les Chemins de la philosophie ». En 2018, elle succède à Jean-Pierre Elkabbach sur Public Sénat dans l’émission « Livres & vous ». Et depuis septembre 2018, elle anime l'émission « d'Art d'Art ! » sur France 2 à la suite de Frédéric Taddeï.

Tandis que Sybile Veil, rappelons-le, énarque issue de la même promotion qu’Emmanuel Macron, loue bien évidemment les qualités de cette « grande professionnelle de la radio » qui « fédère avec des contenus qui questionnent l’époque », elle se garde de préciser ce que tout le monde sait déjà, à savoir que la future très médiatique directrice de France Inter n’est autre que la compagne de Raphaël Enthoven, dont les prises de parole outrancières à l’encontre d’Éric Zemmour ou des personnes non vaccinées, mais aussi de cette gauche qui fustige Emmanuel Macron, le rendent forcément éminemment sympathique aux yeux de notre président de la République. Le prétendu pluralisme de Radio France au service du macronisme ?

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Je l’avais cataloguée quand invitée de l’émission Z&N, elle s’était comportée de manière odieuse et en affichant une mauvaise foi effarante vis à vis d’Éric Zemmour !!!

  2. A la radio d’état , on est dans l’entre soit , même promotion à l’ANE , même idéologie et surtout aussi sectaire , c’est bien à ce ramassis qu’il faudra s’attaquer .

  3. le concours récompense des gens qui ont l’étoffe, le travail n’a pas assez été soutenu pour réussir le concours

  4. 2005, référendum sur la convention européenne, comme à son habitude France Inter enclenchait la grosse artillerie à messages à peine subliminaux afin qu’on vote « oui ». Fallait les entendre leurs sirènes sirupeuses à propos de tous les bienfaits de l’Europe Mastrichienne ripolinée. Résultat de leur manœuvres douteuses, on a quand même voté non, ils se sont assis dessus (« c’est trop technique » disaient-ils tous ces démocrates jurés-crachés), et on a déserté les urnes et je n’écoute plus la Pravda

  5. Il existe  » le comble du comble « . Radio pluraliste, il en a fallu des critiques à leur encontre pour y entendre Zemmour, comme la 2.

    • Oui, ils ont été longs à l’inviter. Mais il faut voir et entendre ce qu’il leur  » a mis « .
      Comme d’habitude et comme partout où qu’il aille, il avait été excellent.

      Un sincère, un authentique comme EZ, ne peut qu’être bon, face à des hypocrites, des partiaux, des bouchés à l’émeri, incapables de penser, abrutis, c…s (J’arrête, je vais être vulgaire)

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois