Depuis le 20 janvier, les sondages se succèdent et tentent de prouver la mauvaise performance de Donald Trump. Sa moyenne oscille entre 30 et 35 %.

Certains faits en ressortent :

D’abord, Hillary Clinton est encore plus "impopulaire" que Trump. Ainsi du tout récent sondage Bloomberg cité dans le Guardian du 19 juillet : Trump rassemble 41 % d’opinions favorables, contre 39 % pour Hillary Clinton. Madame Clinton ne représente, ainsi, plus une solution de rechange, d’où le bal des requins démocrates dont les ambitieux utilisent la "trahison russe" pour se positionner vers les prochaines primaires présidentielles de 2020…

Ensuite, plusieurs sondages révèlent depuis trois mois une dure vérité pour le marécage : quand Trump tourne – moyenne basse - à un tiers d’opinions favorables, il surpasse les médias autant que le Congrès, dont les scores se limitent à 25 % d’opinions favorables. Les arroseurs arrosés… Trump a su délégitimer deux institutions élitistes qui prenaient le président de haut, montant contre lui un coup d’État rampant.

Enfin, à l’aune de l’opinion, Trump gagne ses galons. Le dernier sondage du Wall Street Journal illustre l'hiatus entre les besoins de l’opinion et la thématique médiatique. Seulement 6 % des Américains voient la question russe comme une priorité, sujet qui cependant obtient une obsessionnelle couverture médiatique de 76 %. L’économie est la priorité pour 55 % du public. Or, "ça frémit" sur ces fronts, les indicateurs économiques passant au vert.

Mais, depuis le départ du général Flynn, Trump est pris dans une double trappe Néocon/Wall Street. Pire encore : la récusation hâtive de Jeff Sessions, son ministre de la Justice dans "l’enquête russe", a ainsi livré les rouages judiciaires aux employés d’Obama encore en place. Un processus qui met aujourd’hui le président en péril.

In cauda venenum : la nomination d’un procureur spécial, indépendant, au budget illimité, transforme le sujet russe initial en "affaire Trump & Co." Une guerre, officielle, qui va frapper Trump en son cœur : sa famille comme son business. Que font les républicains ? Ils attendent son départ, jouant la montre, misant sur le vice-président Pence. Le président, blessé, tente actuellement de délégitimer le procureur spécial Mueller avant de reprendre les commandes… en jouant de sa seule arme disponible : le peuple.

Car le dernier sondage ABC montre que 82 % des républicains soutiennent toujours Trump. Mais, surtout, CNN révèle que dans toutes les circonscriptions (démocrates ou républicaines) qu’il avait remportées, Trump collecte toujours 50 % ou plus d’opinions favorables. Pas surprenant : les sondeurs qui ne retiennent que les électeurs motivés observent un soutien de l’ordre de 48 % (parfois plus de 50 %) en faveur du président.

Bref, Trump a su diaboliser les médias et désacraliser les républicains du Congrès, cafouilleux dans la réforme du système de santé. Les fait-il exploser (certains disent qu’il veut "reconstruire" un parti), cependant que les démocrates implosent ? Ou est-ce Mueller qui va faire exploser Trump ? Les paris sont ouverts…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:36.

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22 juillet 2017 à 0:51

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