2024 : et si Emmanuel Macron abolissait le boutonnage sexué des vêtements ?

chemise

On l’a vu, cette deuxième année du second quinquennat d’Emmanuel Macron aura tout de même été l’occasion de grandes réformes comme celle des retraites (jusqu’à la prochaine…) ou encore celle sur l’immigration… avant son potentiel retoquage par le Conseil constitutionnel en guise d’étrennes du Nouvel An. Il reste encore de grandes choses à accomplir pour notre Président, notamment une loi sur la fin de vie qu’on n’ose pas appeler euthanasie parce que le mot fait peur. Alors, quoi faire d’autre, histoire de relancer un quinquennat qui patine un peu dans la semoule, quelque chose qui pourrait faire consensus et, comme on dit, traverserait les clivages politiques traditionnels ? Vite, les gars (et les filles), une idée ! Tiens, au fait, n’a-t-on pas déclaré « grande cause » de ce quinquennat l’égalité entre les femmes et les hommes ? Oui, et alors ? Alors, voici. Certes, cette « grande cause » fait l’objet d’un vaste plan ambitieux qui « s’organise autour de quatre grands axes principaux », comme nous l’explique savamment le site officiel de l’administration française : lutte contre les violences faites aux femmes, santé des femmes, égalité économique et professionnelle, culture et égalité. Tout cela est juste et bien, mais ce n’est pas assez concret. Faudrait trouver un truc tout simple, qui frappe d’emblée les esprits, une idée à laquelle personne n’a jamais pensé et, si possible, qui ne coûterait pas grand-chose à l’État. Et, donc ?

Marlène Schiappa pourrait faire son retour

Et, donc, proposons tout simplement de supprimer le boutonnage sexué des vêtements. Pourquoi faudrait-il que les femmes soient assignées de toute éternité à porter les boutons de leurs chemisiers à gauche et, par voie de conséquence, les boutonnières à droite ? Pourquoi ça ? Et, inversement, pourquoi les hommes devraient-ils obligatoirement trouver leurs boutons de braguette à droite (la fermeture Éclair™ n’a pas le monopole absolu) et, par la même voie de conséquence, les boutonnières à gauche ? C’est une question bien plus sérieuse qu’on y pense, à bien y réfléchir, et qui mériterait sans doute un comité interministériel, une saisine du Conseil économique, social et environnemental, la création d’un groupe de sages directement rattaché à la présidence et dont Marlène Schiappa pourrait prendre la présidence après une traversée du désert insoutenable pour, au final, déboucher sur un projet de loi ambitieux, par exemple avant l’automne 2024. Pourquoi pas, au reste, une grande convention citoyenne sur le sujet. Ce serait l’occasion, une nouvelle fois, d’illustrer les vertus de la démocratie participative. Olivier Véran, en charge du Renouvellement démocratique, pourrait donner la pleine mesure de ses moyens. Le texte serait porté par Mme Bérangère Couillard, ministre délégué chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, plus connue pour son nom que pour son action, ce qui, il faut bien l’avouer, est profondément injuste et en même temps mérité. À condition, bien entendu, que ladite Couillard ne soit pas de la prochaine charrette du remaniement qui, dit-on, pointe son ombre funeste dans les frimas de janvier. Maintenant, sur le fond, comment pourrait se concrétiser cette égalité boutonnesque ? Là est la question mais, en même temps, ce n’est pas le sujet. D’où la nécessité de ce groupe d’experts.

Puis viendrait le temps du débat parlementaire...

En tout cas, le Président lancerait le débat à l'occasion d’une allocution solennelle aux Français. Il expliquerait qu’une fois de plus, la France universaliste sera au rendez-vous de l’Histoire, que ce sera une façon très concrète et en même temps tellement symbolique de lutter contre les stéréotypes de genres, de sexes et de tout ça. Une session spéciale des Rencontres de Saint-Denis serait même organisée. Gauche et droite ne pourraient qu’être au rendez-vous et, cette fois-ci, personne n’oserait se déboutonner parce qu’il aurait piscine ou que le Président lui aurait mal parlé. Puis viendrait le temps du débat parlementaire. Le Sénat y mettrait son grain de sel en tant que représentant de nos territoires qu’on aime tant et si attachés à nos traditions séculaires. Du coup, il durcirait le texte du gouvernement. À l’Assemblée nationale, la pauvre Bérangère Couillard (finalement maintenue au gouvernement, vu qu’elle ne fait pas plus de mal qu’une autre) s’avérerait un peu légère face aux oppositions qui, alors qu’on ne s’y attendrait pas sur un projet pourtant aussi consensuel, se ligueraient contre le gouvernement, mais sans être d’accord entre eux, la gauche voulant généraliser le port des boutons à gauche et la droite, sans surprise, le port des boutons à droite. Bruno Le Maire, non pas en tant qu’écrivain de livres érotiques mais comme ministre de l’Économie, viendrait à la rescousse pour éviter de peu la motion de rejet. Au final, Élisabeth Borne actionnerait à la vitesse d’une fermeture Éclair™ un énième 49.3. Parce que la grande cause de l’égalité entre les femmes et les hommes est une question pressante.

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Mon Colonel, avec tout le respect que je vous dois, je me permets toutefois de vous faire remarquer que votre proposition est pour le moins iconoclaste.
    Pourquoi voulez-vous mettre fin à une tradition qui date du XIIIe siècle ?
    À cette époque, les boutons étaient réservés à l’élite de la haute société. Et parce que leur virilité voulait qu’ils s’habillent seuls, les chevaliers, dont le plus grand nombre était droitier, se vêtaient avec des chemises parées de boutons rangés à droite, et donc avec des boutonnières cousues à gauche.
    Quant aux femmes,, elles se faisaient habiller par des servantes, elles aussi pour la plupart droitières. C’est donc tout naturellement, que les boutons de leurs chemises étaient fixés sur la gauche, de manière à ce que les employées de maison se retrouvent face à leur maîtresse lorsqu’elles boutonnaient leur chemisier.
    CQFD

    Remplacer les boutons ?
    La fermeture éclair rappelerait trop la situation des entreprises françaises… Le Velcro semble l’idéal, tu fais, je défais, à l’image de nos lois actuelles après leur passage devant le Conseil constitutionnel.

  2. En voilà une décision stratégique ! Macron ne disposant plus que de la com et de projets ne faisant que nous rabaisser a trouvé celui–là. Pitoyable.

  3. Si Macron a des problèmes de boutons, c’est normal. Ça s’appelle de l’acné juvénile. Vite, Pfizer, vous avez un cobaye pour tester un nouveau traitement!…

  4. Et on choisirait le boutonnage femme pour tout le monde ? Ou homme ? Ou… ? En tous cas merci de nous sortir ainsi de la morosité

  5. En matière de stéréotypes de genre et de sexe, il y a toujours les scènes de lit dans les séries de fin de journée à la télé avec les images dignes des romans photos des années 1950, avec le type qui montre son poitrail et madame qui se cache sous la couette et se cache en se levant de peur que son type la regarde ahahaha. Quand on pense qu’on ne peut plus dire mesdames,messieurs…

  6. Monsieur Michel, sans vouloir vous offusquer, à défaut de vous offenser, ne trouvez-vous pas qu’il y a assez de « désordres » dans ce foutu pays pour enclencher une nouvelle « guerre des boutons » ? Ma blague mise à part, vous avez bien raison, il ne reste plus que des conneries de ce genre au résident de l’Élysée. Trois ans et quelques mois à attendre c’est long et des boutons qui sautent, à défaut de bouchons, il risque bien d’y en avoir à la pelle …..

    • Il ne restera plus qu’à faire sauter tous les boutons, comme dans une certaine dégradation militaire. Vite, Zola et « J’accuse » pour ce gouvernement de corrompus!

  7. Et un autre argument est tout trouvé. En effet, n’est pas une incitation au viol ? L’homme ne changeant pas le sens du déboutonnage du corsage lorsqu’il est en face d’une femme. Maintenant, vous me direz que c’est la même situation si l’on envisage la braguette.

  8. Le plus équitable serait d’alterner les boutons . Un à droite 1 gauche , mais, par lequel commencer ? Et, esthétiquement, quel résultat ? Et pour la commodité, je pense qu’il y en aurait plus d’un qui partirait dans une colère compréhensible, et finirait par abandonner la chemise, ce qui est, malheureusement, de plus en plus rare, et remplacer par des t shirts informes.

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