2023 : l’année du garçon de bain ou du petit baigneur ?

Brasse coulée ? Les garçons de bain se posent encore la question dans les vestiaires.
MACRON

Entre Noël et jour de l’An, c’est l’heure du bilan et, comme souvent, c’est la dernière impression qui compte. Et il faut avouer que les propos d’Emmanuel Macron sur le plateau d'Élisabeth Lemoine, au lendemain du vote de la loi Immigration, donne le la de cette année 2023. « Une manœuvre de garçon de bain » : c’est ainsi qu’est qualifié, par le garant de nos institutions, le vote du Rassemblement national pour le projet de loi Immigration, que du reste le gouvernement aurait très bien pu retirer de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Faut avouer que c’était drôlement gonflé, comme un Zodiac™ prêt à prendre la mer, de la part de celui qui fait du cabotage, depuis qu’il en a été réduit à abandonner le paquebot confortable de la majorité absolue pour le frêle esquif d’une majorité relative, soumise aux vents contraires et obligée d’aller de Charybde en Scylla (nous renvoyons nos chers lecteurs à nos non moins chères pages roses du dictionnaire).

2023, l'année des émeutes

En 2016, lorsqu’enfin Emmanuel Macron vint, on nous avait promis une sorte de nouveau Grand Timonier qui allait conduire notre pays vers de nouveaux horizons dont on n’avait même pas idée. Le capitaine au long cour s’avéra, finalement, comme une sorte de marin d’eau douce, cabotant et cabotinant, cahin-caha, au gré des vents. En 2023, il (lui, le Président) nous avait promis une sorte de nouvel élan, après le vote aux forceps de la loi sur la réforme des retraites. Il se donna cent jours. Mais qui avait donc pu lui souffler cette idée à la coque de noix ? Les Cent Jours… Franchement ! On est consterné par tant d’inculture historique. En guise de nouvel horizon, 2023 aura finalement été l’année des émeutes qui enflammèrent le pays : pas seulement les « quartiers », les « cités », mais aussi des petites villes de notre France péri-urbaine dont « tout le monde » (celui qui vit à l’intérieur du périphérique) se fiche comme de son dernier costume slim. 2023 aura donc été l’année où, parce qu’un petit voyou avait fait un refus d’obtempérer et avait été abattu par un policier dans des circonstances qu’il reste à définir, des mairies, des écoles, des bibliothèques auront été saccagées, vandalisées, brûlées. Tournez ça comme vous voulez, c’est la France de Macron !

Bardella, l'invité de Saint-Denis

Mais un clou chassant l’autre, on passa vite à autre chose. Jusqu’à la prochaine fois. C’est le principe même du cabotage. Notre petit baigneur nous promit alors, au cœur de l’été, une « initiative politique d’ampleur ». On allait voir ce qu’on allait voir à la rentrée. En attendant, salut les filles et bonnes vacances ! Ce furent les Rencontres de Saint-Denis. Une sorte de conclave organisé à la fin de l’été, à l’ombre de la nécropole de nos rois qui firent la France, auquel étaient invités les chefs des partis représentés au Parlement. Si l’on devait retenir un seul fait saillant de cette machine à fabriquer du temps perdu, c’est incontestablement l’émergence de Jordan Bardella, s’imposant comme un interlocuteur crédible et incontournable face à un Président baratineur et pagayant à contre-courant. Impression confirmée par le renouvellement de ces rencontres en novembre, auxquelles les LR décidèrent de ne pas se joindre, ces mêmes LR avec qui, quelques semaines plus tard, le Premier ministre devait discuter en boucle courte lors du vote de la loi Immigration. « Va comprendre, Charles ! », comme disait le regretté André Pousse au non moins regretté Guy Marchand.

Loi Immigration : brasse coulée ?

Et puis, vint le 7 octobre. Un conflit séculaire, se déroulant loin de chez nous, vint percuter de plein fouet la barcasse macronienne. Toutes ses paroles comme ses « initiatives » firent « flop » : sa proposition de coalition internationale contre le Hamas, son idée de conférence humanitaire pour Gaza, comme sa tournée proche-orientale. Jamais la sentence de Francis Blanche dans Les Tontons flingueurs ne se sera autant appliquée à notre capitaine : « C’est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases. » On en rigolerait s’il ne s’agissait de la France. Un conflit qui s’invita dans notre France largement islamisée : le terrible assassinat d’un professeur, Dominique Bernard, par un islamiste qui a toute sa place dans notre pays, si l’on en croit les bonnes âmes qui s’opposeront, bec et ongles, quelques semaines plus tard, à la loi Immigration. Et puis, enfin, cette loi vint. Le petit baigneur envoya alors au plongeoir son surveillant de baignade en chef, Gérald Darmanin, coiffé de son petit bonnet réversible (« gentil pour les gentils, méchant pour les méchants »). Un plat magistral, appelé « motion de rejet », une nage à l’indienne ou en crabe quelque peu approximative et laborieuse à l'occasion du vote après le passage en commission mixte paritaire. Brasse coulée pour une Macronie déboussolée ? Les garçons de bain se posent encore la question dans les vestiaires. En attendant 2024, année olympique...

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Quand il m’arrive, par inadvertance, de tomber, à la télé, sur l’image de Macron en train de pérorer doctement, et avant de zapper d’urgence (je ne suis pas sado-maso !) j’ai le temps de remarquer que le personnage jouant le rôle de Président de la France semble… comment dire… creux, vide. Au moins, au début, il avait l’air habité. Par quelle entité malfaisante, je n’ai pas la réponse, mais enfin le personnage avait l’apparence du réel, de la vie. Aujourd’hui j’en viens à me demander si on ne nous présente pas son hologramme.

    • Il y a au moins trois expressions anciennes qui caractérisent le personnage :  » se prendre pour le premier moutardier du Pape,  » qui lui piquerait la peau, il n’en sortirait que du vent  » et enfin  » partir en brouet d’andouille « . Enfin, ce n’est que mon avis !

  2. Les rois ont façonné la France, la république, de Mitterrand à Macron, est en train de la détruire. Ensuite, « la brasse coulée  » pour un président qui ne sait pas nager ça lui va comme … à un petit baigneur (avec ou sans garçon de bains) !

  3. Bravo pour cet article . Bilan 2023 parfaitement résumé . Je dirai qu’en plus d’être un cabotin, pardon, un cabotineur du dimanche , il est aussi un chat noir qui porte la poisse . Vivement qu’on en soit débarrassé et qu’un vrai capitaine vienne prendre la barre .

    • Comment en être débarrassés avant 2027 ? Cela me paraît tellement loin ! Que restera-t-il de la France dans trois ans ?

  4. Les LR sont des gens adorables, ils votent la loi immigration à Paris, et à Bruxelles, comme membre du PPE, ils ont voté la nouvelle loi scélérate sur l’immigrtion, comment font ils pour ne pas se rompre les adducteurs, et surtout cesser de se foutre du monde.

  5. Une fois de plus Macron 1er va faire un discours d’autosatisfaction, de conseils de sachant tout, de voeux à la noix de coco, bref un coup de publicité pour lui et son équipage de pédalos dont il est le commandant AD hoc. Pour ne pas gâcher votre soirée en l’écoutant vous avez la possibilité de zapper ce moment désagréable ou de débrancher pour revenir à vous. Néanmoins la veille, le vendredi à 19h00 nous aurons la joie d’écouter Philippe de Villiers sur CNEWS.
    Ces allocutions ne sont plus familiales est ne passent que chez ceux qui n’ont rien compris et qui encore badent ce sinistre pseudo président d’une république mais pas de la France. Bonnes fêtes à toute  » zetous » .

  6. Fin 2016, ce coucou poli-tocard a été « vendu » comme le « mozart de la finance, de la politique ett « tout le reste » SAUF la vérité de ce qu’il était ! … Tous les « médias » ont fait un tour de « passe passe » au sujet de son passif en effaçant comme par magie tout son passif depuis qu’il était dans la sphère du pouvoir politique ( avec sarko puis hollande ) …

    Malgré son « discourt » où il expliquait son projet, on a continué à l’idolâtrer dans tous les médias … Il ne mérite qu’une chose: la destitution car la totalité de ses actions sont toutes contre la FRANCE ! … La FRANCE est vraiment mal barrée … dans tous les sens du terme ! … 2024 en sera révélatrice alors soyez « vigilants » …

  7. Petit problème d’arithmétique. 500 villes ont été touchées par les émeutes. Le Ministère de l’intérieur nous affirme qu’il y avait un total d’une dizaine de milliers d’émeutiers. Combien d’émeutiers en moyenne par ville ? Résultat, une grossière tentative de minimisation de l’ampleur d’un phénomène autrement plus inquiétant que la parole officielle.

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