La presse de ces derniers jours nous apprend que les ONG qui ont pour mission d'apporter une assistance aux migrants ont prévenu les autorités qu’on a décelé de très nombreux cas de gale parmi ceux qui résident actuellement à Paris après avoir été chassés de Calais.

57 cas de la maladie ont été relevés parmi les migrants accueillis dans des établissements. Pour ceux qui vivent dans la rue ou dans des campements de fortune, les chiffres sont beaucoup plus difficiles à estimer. Médecins sans frontières a ouvert une clinique mobile à la porte de la Chapelle pour essayer de diagnostiquer et de traiter ceux qui en sont atteints. Malheureusement, ses capacités d'accueil sont limitées.

La gale est une infestation parasitaire très contagieuse, causée par un acarien. On estime que, dans le monde, environ 300 millions de nouveaux cas se déclarent chaque année (OMS). Tous les milieux socio-économiques sont touchés, mais les plus vulnérables sont, bien sûr, ceux qui vivent dans des logements insalubres, surpeuplés et dans la pauvreté.

La contamination se produit soit par contact direct avec une personne infectée, soit par contact avec des vêtements ou de la literie souillés. Le sarcopte (l'acarien responsable de la gale) s'introduit sous la peau, y pond des œufs et se déplace en formant de petits sillons souvent visibles à l'œil nu. Cette infestation se traduit par un prurit très intense, accentué la nuit, qui peut entraîner des lésions de grattage facilement surinfectées, surtout lorsque les conditions d'hygiène générale ne sont pas respectées.

Il existe un traitement par voie orale et par voie cutanée qui, s’il est bien mené, permet de se débarrasser de ces hôtes indésirables, à condition de pouvoir traiter efficacement la population ou la famille en contact, et de désinfecter tous les vêtements ainsi que la literie. Ce protocole thérapeutique peut être réalisé pour la population vivant dans des centres d'hébergement, mais paraît illusoire pour ceux qui vivent dans la rue, qui vont presque automatiquement se réinfester.

Contrairement aux autres dermatoses, la gale, maladie très contagieuse, pose un véritable problème de santé publique. Même si les traitements peuvent se révéler efficaces pour les malades qui sont hébergés, il est probable que les soignants ne viendront pas à bout de cette maladie pour ceux qui vivent dans la rue ou dans des campements de fortune, et le problème, de médical, devient social et politique.

Les responsables des ONG en charge des migrants ont déclaré à la presse que les autorités publiques avaient été prévenues il y a trois mois, mais que pour l’instant rien n'avait été fait.

Espérons qu’une fois passée la période électorale, le nouveau ministre de la Santé aura suffisamment d'influence sur ses collègues pour faire évoluer une situation qui dépasse largement le cadre médical et s'inscrit plus généralement dans celui des problèmes posés par l'immigration non contrôlée.

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13 juin 2017 à 17:26

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