Le renouveau politique est engagé

Après les vociférations des meetings de campagne, après le déchaînement haineux des passions partisanes, après l’hystérie médiatique, un curieux retour au calme, après le conte de fées présidentiel, s’est emparé des écrans de télévision et remplit d’étonnement l’esprit des citoyens. C’est le moment de sortir de la tranchée pour donner l’assaut aux réalités persistantes de notre pays. Un double saut d’obstacles nous attend : d’une part l’élection législative qui devra, conformément à la Ve République, procurer une majorité pluraliste et ouverte, non pas pour le confort présidentiel mais pour permettre la prise des décisions, d’autre part le chantier des réformes en vue de retrouver les forces vitales du pays.

La page qui vient de tourner nous renvoie à la relecture de la Constitution de la Ve République. La mort, tant désirée, des partis dits de gouvernement n’a pas été le résultat de manœuvres manipulatrices mais plus simplement l’œuvre de libération du peuple de droite ou de gauche qui a réussi à mettre fin à la guerre picrocholine livrée entre les formations politiciennes pour le plus grand malheur de notre pays, trahi depuis 2002. Nos concitoyens ont bien le droit de s’exalter sur la recomposition quasi révolutionnaire d’une pseudo-union nationale, en fait acquise par la récupération de quelques naufragés de la politique. Il est plus réaliste de retrouver enfin l’esprit de la Ve République, dont la dynamique repose sur une majorité composite et une opposition responsable, en vue de répondre aux priorités de la nation. De Gaulle continuera d’avoir encore plus raison si chaque ministre est obligé de rompre tout lien d’appartenance avec son parti.

Pour faire face, il est bon d’y voir clair. Au début de la Ve République, les rapports Rueff, Armand, Pinay ont éclairé la situation de façon objective. Un tableau général de la nation s’impose aujourd’hui en toute transparence pour faire apparaître les bases économiques, financières, sociales, démographiques. Une telle synthèse, établie par les magistrats indépendants de la Cour des comptes, serait de nature à dicter la feuille de route de la nation, en dehors des commentaires oiseux.

En effet, la réalité nationale, qui n’a pas changé, serait plutôt aggravée. La France, atteinte par de pires maladies pernicieuses, exige en priorité du gouvernement l’attaque frontale de deux menaces mortifères. D’une part, si les Français veulent avoir voix au chapitre en Europe, le salut de la vie économique et financière impose une politique de réduction de la dépense, des déficits publics, de la dette, et la fin du chômage de masse. D’autre part, l’immigration, dont on refuse de voir la gravité en face, est un enjeu majeur pour la cohésion de la nation et la civilisation françaises. De même, une guerre sans relâche doit être menée pour détruire l’incomparable crime contre l’humanité accompli par le terrorisme islamique.

La gestion des affaires publiques n’est pas la seule priorité. La mobilisation du peuple des citoyens appelle l’adhésion sincère des Français réconciliés dans la confiance en l’avenir de la France, et non pas la simple résignation dans une manipulation politique dépassée. À cet égard, la souveraineté nationale n’est pas seulement compatible, mais est essentiellement liée à la refondation de l’Union européenne que la France a le devoir de proposer dans l’esprit des pères fondateurs français de 1950. Une vision stratégique de notre diplomatie pourra conforter la vocation internationale de la France, appelée à inventer de nouvelles perspectives corrigeant la mondialisation matérialiste et le libéralisme à échelle inhumaine.

Souhaitons bonne chance à la France et la volonté exemplaire de servir aux élus délégués du peuple !

Paul Bernard
Paul Bernard
Docteur en droit, préfet de région honoraire, ancien préfet de la région Corse, président d'honneur de l’Association du Corps préfectoral

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