Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est livré à une séance de pleurniche au Parlement d’Ottawa le 28 novembre dernier. Le tribun a présenté des excuses officielles à des milliers de fonctionnaires canadiens qui ont été lésés en raison de leur orientation sexuelle et auraient été victimes d’une "purge qui a duré des décennies [et] restera à jamais un acte de discrimination tragique de la part du gouvernement envers ses propres citoyens", a-t-il pris la peine d’ajouter. Le bouillant défenseur du communautarisme a fini par éclater en sanglots au beau milieu d’un parterre de parlementaires qui se retenaient afin d’éviter que la Chambre des communes ne soit littéralement inondée par un déferlement de larmes de crocodile.

Justin Trudeau vient de franchir le Rubicon en faisant de la promotion du lobby LGBTQ un véritable acte de foi et en ajoutant sa pierre à l’édifice d’une rectitude politique qui culpabilise toujours plus la majorité silencieuse. Invoquant des purges au sein de la fonction publique et le "rôle qu’a joué le Canada dans l’oppression, la pénalisation et la violence systémique à l’endroit des communautés lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer", le sosie de Macron envisage d’ériger un mémorial à Ottawa en souvenir des "victimes renvoyées de l’armée ou de la police… en raison de leur orientation sexuelle à une certaine époque". Tiens, un autre mémorial afin de sacraliser une certaine lecture de l’Histoire que nul ne pourra, par la suite, questionner ou réinterpréter !

Le gouvernement canadien, profitant du climat de délation actuel, consolide sa doxa multiculturelle au point de sanctuariser la protection des minorités devenues de véritables vaches sacrées. La question de "l’égalité des genres" sera, conséquemment, un des thèmes majeurs du prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement du G7 qui se tiendra en juin 2018 au Québec. Faisant d’une pierre deux coups, le Premier ministre du Canada en a profité pour inviter tous les parlementaires à faire "acte de contrition" dans un contexte où les minorités sont victimes de cette "discrimination systémique" qui ronge la société canadienne en son corps et son âme. C’est fort en café venant de la part du premier citoyen d’un État qui pratique la discrimination positive depuis plusieurs décennies !

Cette mise en scène n’est certainement pas fortuite alors que le gouvernement libéral du Québec mousse le projet de loi 59 qui vise à "prévenir et à lutter contre les discours haineux et les discours incitant à la violence" et dans un contexte où la Commission des droits de la personne se transforme en véritable inquisition 2.0 qui pourra dorénavant utiliser la notion de "propos haineux" pour fermer la gueule aux patriotes récalcitrants. Le gouvernement Macron a fait, lui aussi, de la lutte contre la "discrimination" une priorité incontournable alors que la France s’effondre emportée par un marasme socio-économique inégalé. Moussant la reconnaissance des "minorités sexuelles et culturelles", l’hydre Macron-Trudeau conforte le leadership du lobby LGBTQ et des Frères musulmans tout en culpabilisant les citoyens lambda.

Toute cette agitation est rocambolesque lorsque l’on sait que le gouvernement Trudeau a approuvé, en 2016, une mirobolante vente de blindés canadiens destinés à mater les révoltes populaires en Arabie saoudite. Un royaume qui est réputé pour son traitement humanitaire des minorités…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 16:59.

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02 décembre 2017 à 18:25

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