Emmanuel Macron doit maudire ses prédécesseurs… La France l’attend en effet au tournant. Aéroport ou pas, il va lui falloir réaliser ce qu’aucun avant lui n’a eu le courage de faire : mettre un terme à la chienlit zadiste de Notre-Dame-des-Landes.

C’est un cancer, une peste, un abcès purulent qu’on a laissé grossir depuis le lancement du premier « camp action climat » en 2009. Neuf ans, demain, que d’atermoiements en renoncements on ne cesse de différer, éviter, reporter, tournicoter pour mieux capituler et, surtout, faire durer pour passer la patate chaude au suivant. En cela, le gouvernement de François Hollande aura été le champion, usant de toutes les arguties pour justifier une lâcheté criminelle.

Au fil des années, on a laissé s’implanter là un noyau dur d’activistes d’extrême gauche pour qui l’écologie n’est qu’un prétexte et le projet d’aéroport une occasion. Une réelle zone de non-droit, un État dans l’État.

Dans son édition de mercredi, Le Figaro assure qu’une "cellule interministérielle de crise (CIC) a été activée mardi en mode “anticipation”, Place Beauvau, pour “passer au crible toutes les situations envisageables sur le terrain”". On évalue à 3.000 hommes au moins les troupes nécessaires à l’évacuation d’un site qui est désormais organisé comme un camp militaire du Moyen Âge. Ce terrain, autoproclamé « zone d'autonomie définitive », compte de 150 à 300 occupants dont "un “noyau dur” composé d'altermondialistes, d'écologistes endurcis et d'anarcho-autonomes susceptibles de mobiliser à la moindre alerte des centaines de sympathisants à travers tout le pays, mais aussi en Europe". Sont susceptibles de rappliquer à tout instant des Belges, Italiens, Hollandais, "voire des black blocs allemands", soit autant de « renforts » qu’attend déjà un hébergement sur place !

Ces gens-là ne viennent que pour en découdre avec les forces de l’ordre. Casser et tuer du flic. L’arsenal est prêt : "Outre des lance-pierres géants et un “trébuchet” pour catapulter de lourds objets, les opposants ont rassemblé des pics en bois, des masses d'armes de fortune, des “lance-patates”, aussi appelés “patators”, pour propulser des projectiles par gaz comprimé, ou encore des boules d'acier hérissées de clous."

Face à eux - et c’est le drame -, on ne pourra envoyer que des forces de l’ordre épuisées : entre 30 et 40 unités mobiles seraient prévues, "sachant que les 109 escadrons de gendarmerie et les 60 compagnies républicaines de sécurité sont engagés sur tous les fronts". Comme l’a écrit Bernard Cazeneuve après avoir capitulé en novembre 2016 :

Pour avoir depuis de nombreux mois analysé toutes les hypothèses, je sais que le nombre d'unités de forces mobiles nécessaires à cette opération à haut risque obérerait l'efficacité de notre action sur le front antiterroriste, mais aussi aux frontières.

C’est gentil de les avoir prévenus !

Par lâcheté, par incurie, l’État a abandonné les riverains, les livrant sans défense aux exactions de ceux qui n’hésitent pas à squatter leur domicile et les racketter pour vivre. Ainsi, "les quelques centaines d'occupants qui tiennent les lieux sont devenus le calvaire des riverains, dont plus de 1.000 ont signé une pétition pour crier leur ras-le-bol". Des gens qui, dans leur ensemble, étaient contre la construction de l’aéroport mais soutiennent désormais le projet "dans l'unique espoir de voir la ZAD enfin évacuée". Tous racontent les intimidations, les vols, les dégradations. Ainsi, cet agriculteur qui rapporte au quotidien les intrusions de "quémandeurs [qui] étaient cagoulés, munis de matraques et de boucliers" pour exiger de lui des victuailles.

Voilà le défi qui attend le chef de l’État : l’occasion, pour les Français, de juger si, oui ou non, il est bien ce qu’il prétend être. Car si la décision de construire ou non l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes risque de le fâcher avec l’une ou l’autre partie de la classe politique, sa capitulation devant la chienlit zadiste lui coûterait, c’est sûr, la France entière.

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13 décembre 2017 à 17:08

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