Au cœur de la partie orientale de Berlin, sur la célèbre avenue Unter den Linden, l’ancien château, détruit à l’époque du communisme car considéré comme un symbole de la monarchie prussienne, est en reconstruction à l’identique. Pourtant, un débat agite désormais les cercles politiques de la capitale allemande, qui se demandent si une croix doit être placée, comme autrefois, sur le toit de la coupole qui surmonte le bâtiment.

Berlin est une ville qui a connu, au cours du XXe siècle, une histoire mouvementée. Cette cité a traversé l’époque de l’empire des Hohenzollern, de la République de Weimar, du Troisième Reich, a été le symbole de la partition de l’Europe lors de la guerre froide avant de devenir celui de la réunification de l’Allemagne après la chute du communisme.

En 1950, le gouvernement communiste de la République démocratique allemande (RDA) décide de détruire le château de Berlin, qui a été la résidence de la dynastie des Hohenzollern jusqu'à la chute de l'Empire allemand à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1976, la RDA inaugure à cet endroit le Palais de la République, vitrine du régime. Après la réunification, ce bâtiment, qui contient de l’amiante, finit par être détruit. La reconstruction du château commence en 2013.

La fin des travaux (d’un montant de 590 millions d’euros) est prévue pour 2019. Un débat agite, cependant, désormais le Landernau politique berlinois à propos de la croix que doit porter le toit de la coupole du château. Alors que le Parti démocrate-chrétien de la chancelière Angela Merkel, la CDU, défend cet élément, les écologistes et les post-communistes le rejettent car ils estiment que ce bâtiment, financé essentiellement à l’aide de fonds publics, doit rester neutre et ouvert à l’ensemble des cultures du monde, ce qui ne peut être le cas, selon eux, s’il est surmonté d’une croix.

L’exécutif de la ville de Berlin, aux mains d’une coalition rouge-rouge-verte regroupant les sociaux-démocrates du SPD, les post-communistes de Die Linke et les écologistes, a adopté désormais une position et s’oppose à la présence de la croix.

Le débat se poursuit entre les tenants de la reconstruction historique à l’identique et ceux qui estiment que ce bâtiment, qui sera consacré à l’ouverture aux autres cultures et à des expositions à propos de celles-ci, ne peut être surmonté d’une croix, symbole du christianisme.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:41.

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28 mai 2017 à 1:21

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