Wokisme et mal-être psychique sont-ils liés ? La réponse nuancée d’une étude finlandaise

tristesse dépression

Menée par un chercheur de l’université de Turku, Oskari Lathinen, l’étude vient de paraître dans le Scandinavian Journal of Psychology et met en évidence une corrélation entre le fait d’être woke et celui d’être triste, anxieux, voire carrément dépressif. Mais peut-être ce mauvais moral n’est-il lié qu’au fait de se sentir de gauche.

Estimant que le wokisme, né en Amérique et répandu dans tout l’Occident, mérite d’être étudié de façon psychométrique, Oskari Lahtinen voulait avant tout construire une échelle d’évaluation du wokisme. Il est parti du concept défini par Tim Urban de « fondamentalisme en justice sociale », qui « se concentre sur les identités de groupe, avec un style autoritaire ». Cela recoupe plus ou moins tout ce qu’on peut mettre dans le wokisme, terme jugé trop vague par Tim Urban.

Une psychométrie des « attitudes critiques en matière de justice sociale »

Lahtinen a établi vingt-six propositions en lien avec les thèmes woke (races, genres, oppressions, intersectionnalité, postcolonialisme, etc.). Par exemple, « si les Blancs ont en moyenne un niveau de revenu plus élevé que les Noirs, c'est à cause du racisme » ; « Il faut étudier moins d’auteurs européens blancs à l’université » ; « Les femmes trans sont des femmes »« Le racisme de la police est institutionnel » ; « Le féminisme devrait également faire progresser les droits des femmes blanches »… Ces propositions ont été soumises à un panel de professeurs et d’étudiants universitaires, ainsi que d’adultes non universitaires, qui devaient y répondre par oui ou par non. Cela a permis de mesurer les « attitudes critiques en matière de justice sociale » (CSJAS, critical social justice attitudes). Leçon de cette étude n° 1 : les femmes sont deux fois plus « sujettes » au wokisme que les hommes.

L’objet de l’étude n° 2 était d’étudier la corrélation entre les résultats de l’étude n° 1 et « d’autres variables d’intérêt, notamment les variables de bien-être : anxiété, dépression et bonheur ». Cette fois, le panel étudié était constitué de quelque 5.000 Finlandais âgés de 15 à 84 ans et « lecteurs du journal le plus diffusé de Finlande ». Le wokisme étant lié à la gauche politique et le gauchisme étant lié « à une santé mentale plus faible » (chose établie par des tests antérieurs), il s'agissait d'examiner « si le fait d'avoir des attitudes critiques en matière de justice sociale avait un lien avec la santé mentale des participants au-delà de celle du simple fait d'être à gauche », explique Lahtinen.

Être de gauche nuit à la santé mentale

L’étude confirme « qu’être woke est corrélé à la dépression, à l’anxiété et au manque de bonheur, mais pas plus que le fait d’être politiquement de gauche ». Cette précision est importante, car on a lu sur les réseaux sociaux, en commentaire de cette étude finlandaise, que wokisme et dépression ou tristesse sont liés. C'est un raccourci. Dans les faits, répète Lahtinen dans son article, « l’étude 2 a indiqué que ce niveau inférieur de bien-être mental était principalement associé au fait d’être de gauche politique et non spécifiquement à un score CSJAS élevé ».

Interrogé par BV, Oskari Lahtinen nous résume ainsi la démonstration de son étude : « Une mauvaise santé mentale est associée à l’identification politique à gauche, d’autres études antérieures à la mienne l’ont démontré. Être woke est fortement corrélé au fait d’être à gauche. Être woke a une corrélation similaire avec une moins bonne santé mentale, mais une grande partie de cet effet est probablement liée à une vision du monde de gauche et n'est pas nécessairement "woke" en soi. »

L’éternelle question de l’œuf et de la poule

Évidemment, la question qu’on se pose est celle de l’œuf et de la poule. Être gauche et woke - autrement dit négativement critique et agressif - rend-il triste, anxieux, dépressif ? Ou est-ce parce qu’on est d’une humeur morose qu’on glisse vers le gauchisme et le wokisme ? « L'étude était transversale, répond Oskari Lahtinen à BV, donc je ne connais pas le sens de la causalité ni si une troisième variable explique les deux. » Les psychologues ont donc encore du pain sur la planche pour mieux comprendre les mécanismes psychologiques mobilisés dans le gauchisme, y compris dans sa forme aiguë et aux apparences quasi pathologiques qu’on nomme wokisme.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

8 commentaires

  1. C’est bien dommage d’en arriver là, mais pourtant, il y a pas mal de monde pour aider : Des Guérisseurs / Magnétiseurs (Naturel), Psychologues, tout 1 tas d’autres ! Faut d’abord passez par là, avant d’en vouloir à votre corps ou à la Terre entière ! Souvent, du magnésium, ou du Fer pallier le mauvais passage. J’en ai toujours dans ma besace (véhicule). Le Magnétiseur m’a totalement guéris (en plusieurs fois) et sans AUCUN cacheton ! Une reprise en main sur moi même aussi, évidemment (remise en question des priorités notamment) !

  2. Qu’une certaine conscience américaine s’apparente parfois à celle de l’adolescence attardée, nous le savions un peu déjà, non ?

    • Les USA n’ont officiellement que 250 ans (1776)… c’est une immense nation qui s’est formée avec et grâce à des communautés ethniques venant du monde entier. Il est tout à fait normal, logique et légitime que chacun défende sa « place » dans ce pays qui est le sien autant qu’à l’autre puisqu’ils l’ont créée ensemble…

  3. Rien d’étonnant quand on enlève tous les cadres, malmène les identités… Ce qui est étonnant est le manque de réaction de la gauche face à cette étude et qu’elle ait pu être publiée

  4. Une non adaptation aux règles communes , point barre ( aux règles claires et nettes: se lever, se laver, nettoyer ses scories , respecter un horaire , aller bosser, faire son/ses devoir)

  5. Les gauchos sont aigris , envieux et hargneux ça c’est sur , quand aux wokes ce sont de grands malades les faits le prouvent .

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