Méthode d’éducation à la propreté canine : mettre la truffe du jeune chien sur sa crotte mal placée et lui donner une tape sur l’arrière-train pour lui faire comprendre son erreur. C’est brutal, mais ça fonctionne. WikiLeaks est une version 2.0 de cette méthode un peu virile. La publication de certains courriels qui émanent de l’entourage immédiat de Hillary Clinton, candidate auto-proclamée du camp du bien, fait désordre.

Tout y est : les jugements de valeur sur l’Église "dictature du Moyen Âge" et le complot, via la création de mouvements subversifs dans l’Église américaine dans le but d’y susciter des « printemps catholiques », pour l’influencer sur les questions de démocratie, de contraception et de genre (encore ce truc fantôme qui n’existe pas sous forme de théorie).

Ravivons la mémoire de la candidate prétendument démocrate : la dictature de l’Église catholique apostolique et romaine, si c’en est une, est bien antérieure au Moyen Âge : elle date de la période évangélique elle-même, quand le fondateur de cette religion, Jésus, un rabbi juif galiléen, a confié à l’un (et un seul) de ses disciples, Simon, la mission de diriger l’Église. Une fois élu, le successeur de Pierre dispose des pouvoirs les plus étendus pour mener à bien sa mission, mais c’est bien une élection - certes par un collège électoral restreint et qualifié - qui procède à sa désignation. Question : qui imaginerait un instant que l’élection d’un pape donne lieu à un spectacle aussi pitoyable, un consumérisme aussi effréné, une parodie aussi dégradante, un aussi lamentable dévoiement de la démocratie qu’une élection américaine ?

Les structures ad hoc créées comme sous-marins du « camp du progrès » au sein de l’Église américaine survivront-elles à ces révélations ? Un des courriels fuités fait état de leur inefficacité, faute d’une influence réelle et de l’absence de mouvement qui parte de la base pour remonter vers le haut. En gros : de légitimité. À lire les dénégations du patron de l’une d’elles, il est possible d’imaginer qu’ils aient été instrumentalisés « à l’insu de leur plein gré », à moins que cela ne soit qu’une posture. Ils peuvent invoquer le rasoir d'Hanlon pour leur propre cas (ne jamais attribuer à la malveillance ce que la stupidité suffit à expliquer).

Le choix peste contre choléra donne une piètre image de la démocratie, ici comme là-bas. WikiLeaks la sert-il ? En dévoilant les turpides de ceux qui instrumentalisent tout ce qu’ils peuvent pour servir des intérêts (privés et particuliers plus que le bien commun ?), l’ONG use, certes, de méthodes aussi glauques que ceux qu’elle dénonce, mais à tout prendre, tant pis.

Ceux qui s’affichent avec la complaisance de leurs alliés médiatiques comme moralement irréprochables dégagent, dès que l’on gratte un peu, une odeur putride. Comme une déjection canine. Pauvres Américains.

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14 octobre 2016

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