Un capitaine pour les sauver tous

Laissez les servir

Dans un bâtiment délabré de Pierrefitte-sur-Seine, au cœur du 93, un homme âgé d’une cinquantaine d’années s’est donné pour mission de faire aimer la France à des jeunes de banlieue. Nourouddine Abdoulhoussen, plus connu sous le nom de « Capitaine Abdoulhoussen », est un Franco-Malgache d’ascendance indienne au caractère bien trempé. Traînant derrière lui des années de service au sein de la grande muette, fier marsouin et militaire de la tête aux pieds, le Capitaine Abdoulhoussen est un homme sûr de lui, confiant dans son projet et jusqu’au-boutiste dans ses convictions. Émigré en France dans les années 80, celui que « ses jeunes » appellent « le Capitaine » tient un discours à rebours de la bien-pensance contemporaine. Quand ce dernier nous parle de Madagascar, son île natale, il n’hésite pas à affirmer : «Les colons français, c’était 2 coups de fouet pour 3 vaccins et 5 hôpitaux », «il n’y avait pas réellement de racisme entre les Blancs et nous, moi, je voulais être blanc aussi, pas de peau, mais de képi. L’armée française a toujours été un rêve pour moi. Lorsqu’il est devenu réalité, j’ai compris que l’uniforme agrégerait mon destin à celui de la France. » La tradition militaire, voilà ce qui compte pour M. Abdoulhoussen. Comme lui a su et pu la faire sienne pour embrasser la culture française, pourquoi de jeunes banlieusards descendants d’immigrés ne pourraient-ils pas faire de même ?

C’est ainsi qu’il y a une quinzaine d’années, le Capitaine Abdoulhoussen crée son association « Laissez-les servir », le début d’une gigantesque aventure. Aimer la France grâce à l’autorité. Pour le Capitaine, il est un principe fondamental qui fera des jeunes qu’il encadre de vrais patriotes : l’autorité contraignante. Pas de victimisation ni d’insolence avec lui, place à l’obéissance et au respect de la structure hiérarchique. Faire la cuisine, dresser la table, jeter les poubelles, réparer le système électrique du local, servir les invités ; le corpus de règles auquel doivent se plier « les jeunes du Capitaine » est réel et complet. Plus précisément, M. Abdoulhoussem a mis en place deux concepts qui lui sont chers : « la contrainte émancipatrice » et « l’autonomie encadrée », car selon lui, c'est « par ces oxymores que l’on forme au mieux nos jeunes ». Le Capitaine propose donc une école de la vie en plus d’un lieu de rassemblement. Il veut créer de l’adhésion et de la cohésion au sein de son association, et pour ce faire, rien de mieux qu’un cadre bien limité, la transmission de valeurs concrètes et le respect permanent de la figure d’autorité. Ce cocktail serait, selon le Capitaine, la botte secrète pour remettre dans le droit chemin de jeunes banlieusards égarés par les aléas de la vie. Mais pour un adolescent quelconque, l’obéissance et le respect de l’autorité, notamment lorsque cette dernière prend une forme paternaliste comme celle du Capitaine, peuvent s’avérer pour le coup bien contraignantes et pousser les quelques jeunes inscrits chez « Laissez-les servir » à jeter leur uniforme et à tout abandonner... Que nenni ! Face à ma caméra, les quatre jeunes présents répondent à mes questions avec le même dynamisme : si l’uniforme et les ordres du Capitaine ont, dans un premier temps, pu sembler rebutants, l’acceptation de son autorité, l'écoute de ses conseils et le respect de la hiérarchie ont fini par faire partie de leur quotidien. Ainsi les voilà prêts à faire pour certains d’entre eux près de 3 h de transports en commun par jour pour aller retrouver le Capitaine Abdoulhoussen et le local de « Laissez-les servir » à Pierrefitte-sur-Seine.

Il faut savoir que quand le Capitaine n’est pas dans ses locaux avec ses jeunes, il les emmène partout en France pour leur faire découvrir et aimer la culture française. Vézelay et l’étape du pèlerinage de Compostelle, Quarré-les-Tombes et ses sarcophages mérovingiens ou encore Dun-les-Places où 3.000 soldats allemands massacrèrent les habitants en 1944 ; pour M. Abdoulhoussen, « l’Histoire française est si grande que tous peuvent y trouver une place ». Des mots sages à une époque où la confrontation intercommunautaire guette le pays.

Afin de comprendre et de mieux connaître les motivations du Capitaine Abdoulhoussen et de ses dizaines de jeunes devenus amoureux de leur pays, loin du politiquement correct et du culte de la victimisation, retrouvez bientôt sur Boulevard Voltaire un reportage vidéo exclusif.

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Belle initiative mais qui trouvera vite ses limites. Ceux qui rejoignent cette association sont le dessus du panier. Inculquer l’amour de la France et le sentiment patriotique à une pléthore d’individus qui ne se reconnaissent que dans leur communauté d’origine est impossible et non souhaitable. La France est un pays blanc dans lequel de petites minorités sont les bienvenues si elles se plient à notre façon de vivre. Devenir français implique de s’assimiler et d’abandonner son identité d’origine

  2. Cet homme de courage et d’honneur effectue une chose très simple. Il donne une éducation à ces jeunes qui en sont dépourvus. Preuve s’il en est que ce ne sont pas totalement les gamins le problème. Les parents, également, sont responsables.

  3. Une vieille mère de famille nombreuse avait une formule simple : « les enfants ont besoin d’un mur sur lequel rebondir ». Les grands enfants aussi. Merci de diffuser cet exemple admirable.

  4. Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Karikal et Mahé…..de mémoire: il y a, là-bas, des indiens, français, ex-militaires retraités….à ramener ici pour donner des leçons aux hexagonaux ramollis, et former avec ce capitaine que l’on félicite, des cohortes ou légions à parcourir villes et champs……

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