Trump : Reconquista en perspective ?

Trump semble bénéficier d’un meilleur alignement astral : les républicains viennent de gagner cinq élections partielles à la suite.

"Il semble que l’argent n’achète pas l’amour", disait une commentatrice dépitée de CNN, le soir de la (dernière) partielle de Géorgie. Les démocrates en avaient fait un référendum sur le président, injectant des fortunes dans la campagne.

La « résistance » continue, mais avec quelques couacs : licenciement publicisé pour propos haineux de deux professeurs d’université gauchistes, licenciement avec excuses officielles de trois journalistes de CNN pour avoir colporté des fake news sur un proche de Trump, caméra cachée piégeant CNN (un journaliste y reconnaît que la plupart des attaques ne sont que billevesées visant à augmenter les taux d’écoute) et reprise en main par la direction de CNN de la ligne éditoriale…

Puis vient la décision, lundi, de la Cour suprême sur le gel temporaire aux frontières des ressortissants de pays à risque du Proche-Orient. La Cour, unanimement (!), confirme l’autorité présidentielle en matière d’immigration et de politique étrangère, le temps de juger sur le fond en octobre. Dans une autre décision, elle réimpose un financement public à une école pénalisée pour appartenance religieuse…

Mais voici maintenant que Trump renvoie le problème russe sur Obama, suivi par plusieurs démocrates, tous accusant Obama de n’avoir rien fait sur des « ingérences russes » dont il était au courant depuis des lustres, et exigeant plus de transparence de sa part.

Interrogé le 26 juin par Tucker Carlson (Fox News), Victor D. Hanson (de la Hoover Institution, un think tank de l’université Stanford), explique :

On assiste à un déplacement culturel : succès sur le gel aux frontières, progrès enregistrés dans la réforme du système de santé et la réforme fiscale, économie en forme, chômage au plus bas, Bourse dramatiquement haussière, glissement tectonique vers l’indépendance énergétique, réussite des élections partielles… tout cela crée une impression de dynamique qui peut-être calmera les critiques. Mais, surtout, nous avons tous sous-estimé le témoignage au Sénat de James Comey [le directeur du FBI], qui a ouvert une boîte de Pandore, libérant une multitude de démons que nous n’avons pas encore digérés…

Hanson rappelle la bombe Comey sur Loretta Lynch (ministre de la Justice sous Obama), qui réveille le spectre de la rencontre « secrète » entre le ministre et Bill Clinton sur un tarmac d’aéroport… avant l’interview de sa femme par le FBI. Autre bombe : "Comey qui nous dit lui-même avoir fuité une lettre pour provoquer la désignation d’un procureur spécial, son meilleur ami…" Vice de forme ?

Sans oublier l’effet boomerang sur les proches d’Obama : Lynch, Rice (ex-conseillère à la Sécurité nationale), Brennan (ex-CIA) et Power (ex-ambassadrice à l’ONU). Résultat : "Les gens regardent l’affaire russe d’un nouvel œil, revenant à la complaisance chronique d’Obama à l’égard de Poutine, laquelle remonte à 2012 [sa promesse à Medvedev de « flexibilité], comme à celle de Hillary."

Après un inventaire de la « résistance », la conclusion tombe : Trump est un personnage nietzschéen : plus on l’attaque, plus il se renforce. Quand on veut chasser le roi, on le chasse! Ils n’ont pas pu... les gens se fatiguant de ce rituel shakespearien quotidien rejouant le meurtre de Trump.

Comment Trump gérera-t-il la question du procureur spécial?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:35.
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André Archimbaud
Consultant stratégique

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