Aux États-Unis, l’immigration, c’est le catholicisme.

Dans son étude réalisée en 2015, le Pew Research Center estime que les immigrants et enfants d’immigrants représentent une part importante des catholiques : 27 % des adultes catholiques sont nés à l’étranger (population générale : 15 %). Les Hispano-Américains représentent ainsi 34 % de l’ensemble catholique, et ce, en croissance (29 % en 2007).
Si 74 % des adultes américains sont nés de deux parents eux-mêmes nés aux États-Unis, ce taux descend à 54 % pour les catholiques. Chez les catholiques plus jeunes (génération Y), les Hispano-Américains représentent 46 %, contre 43 % pour les "Blancs". Géographiquement, ceci se traduit par un glissement du Nord-Est (influence italo-irlandaise) et du Midwest (Polonais, autres Européens) sur l’Ouest et le Sud-Ouest (territoires hispano-mexicains conquis par les américains au XIXe siècle).

Cette Reconquista ne compense cependant pas une réalité : le catholicisme est en déclin aux États-Unis, comme d’ailleurs les religions institutionnelles protestantes. Entre 2007 et 2014, les catholiques sont passés de 23,9 % à 20.8 % de la population, les protestants évangélistes ont mieux résisté (de 26,3 % à 25,4 %), cependant que les autres affiliations protestantes sont également en chute (de 18,1 % à 14,7 %). À noter la montée rapide des protestants non affiliés (de 16,1 % à 22,8 %), comme des non-chrétiens (de 4,7 % à 5,9 %).

Trump vient donc de tendre la perche à François, théologien de l’immigration. En s’invitant chez le Saint-Père lors de sa prochaine visite officielle en Italie. Pour dire quoi ?

L’Empire américain, comme la Rome de la décadence, continue de se modifier de l’intérieur tout en s’enivrant de son agressivité hégémonique. Le chant du cygne ? Quant à Rome, qui n’est plus dans Rome, elle s’inscrit dans la survie, suivant l’évolution démographique, s’occupant des corps plus que des âmes, faisant de la non-violence une soumission, alors qu’elle est pro-vocation. Bref, Rome semble confier "l’âme du monde" à un islam adolescent et en pleine santé, lui-même en guerre contre le matérialisme mondialiste, ses pompes et accessoires. Sans faire dans la dentelle…

L’archevêque de Washington Donald Wuerl a rappelé, le 20 avril, qu’un chrétien est tué pour sa foi chaque heure et chaque jour dans le monde (Archbishop of Washington: "Nearly One Christian Killed Every Hour for Practicing Faith", Breitbart News). Il adosse son argumentation à un rapport récent sur la persécution christianophobe produit par l’université Notre-Dame dans le cadre de son projet "Sous le Glaive de César", et inspiré des travaux du groupe caritatif Aid to the Church in Need (ACN), qui dresse en continu la cartographie des persécutions, dont les plus graves sont en terre musulmane (hors Turquie)… et en Chine. Selon le groupe Open Doors USA, neuf mille chrétiens ont été directement exterminés pour leur religion en 2016 (mais 90.000 sont morts en 2016 dans les récents conflits et guerres civiles - source : CESNUR, Turin). Un autre record, ce sont les chrétiens qui sont les premiers des persécutés religieux de la planète. Près de six cent millions d’entre eux n’ont pu pratiquer leur religion en 2016.

Trump, cornaqué par le "deep state", et le pape, dilué dans le byzantinisme, seront-ils capables, en leur rencontre, de "réincarner" le monde ? Avec l’aide de la troisième Rome, cette fois ?

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21 avril 2017 à 22:28

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