De quoi le vote Mélenchon est-il le signe ?

Fort d’une dynamique électorale qui porterait sa candidature à un score encore jamais atteint par l’extrême gauche, M. Mélenchon et ses idolâtres rêvent déjà de second tour face à Marine Le Pen et de la victoire possible qui s’ensuivrait.
Attardons-nous sur les causes de cette percée collectiviste.

Bien entendu, le rejet massif de l’aristocratie politique, dont la tête de gondole de La France insoumise, néanmoins professionnel de la politique depuis plusieurs décennies, a réussi à se démarquer, a joué dans une certaine mesure.

Évidemment, le spectre funeste du quinquennat qui s’achève ankylose la candidature socialiste pourtant incarnée par le populiste utopique M. Hamon et le report des voix de ce dernier, favorable à son quasi alter ego idéologique, n'y est pas étranger.

Pour sûr, le talent indéniable de tribun haranguant les foules et l’effort fait sur l’agressivité chronique du camarade Mélenchon ont contribué à son essor.

Mais, par-dessus tout, ce qui capte tant d’individus dans le giron de son projet, c’est ce besoin irrépressible de tout normaliser, planifier, réglementer, administrer, étatiser. 

Parce que toute initiative privée s'oppose de fait au collectif, donc au bien commun, donc au bien tout court. Parce que toute réussite personnelle est suspecte, donc coupable, donc condamnable. Parce que toute tête qui dépasse doit être coupée par souci d’égalitarisme forcené.

C'est également cette appétence postmoderne d'être materné, infantilisé et déresponsabilisé par l’État-providence dans le but de n'avoir comme seul et unique sujet de préoccupations que de vivre, fêter, rire, profiter et jouir, transgresser partout, tout le temps, jusqu’à la lie, dans ce Disneyland démesuré que sont devenues nos métropoles.

Jouir oui ! Mais pas de tous les plaisirs tel Sade. Uniquement des quelques-uns autorisés par la figure protectrice normative. Transgresser, assurément ! En apparence, du moins. Tel un rebellocrate de pacotille. Un insoumis de façade. Sans jamais trop égratigner le consensus, le vivre ensemble, l’intérêt général, la liberté d’autrui. Franchir la ligne jaune. Jamais la rouge.

Bien entendu, tout écart sera châtié comme il se doit, selon le code établi.

C'est enfin ce reniement de tout héritage, tout patrimoine, toute tradition. L’effacement des aïeux dont nous ne sommes que la morne engeance et qui risqueraient de nous le rappeler.

Ceci achevant de standardiser l’être, de dissoudre le particulier dans la nuée, en s’attaquant à l’aspect culturel, dernier bastion un tant soit peu individualiste.

Toute hétérodoxie, toute hérésie, toute dissidence au dogme mondialiste sera expurgée, excommuniée. Notez à ce sujet comme la sortie de l’Union européenne, initiative phare du programme de « insoumis », vient de se voir démentie.

Tout cela dans l’aveuglement le plus total de l’échec éclatant de toutes les expériences de tels régimes, passés ou présents, qui ont réussi l’exploit de transformer une nation économiquement viable à un pays du tiers-monde rongé par la corruption et les pénuries.

Mao, Ceaușescu par le passé ou récemment Chávez et Maduro. Les maîtres à penser de "l’insoumis" en chef, accessoirement.

Si le capitalisme exacerbé n’est certes pas un paradigme parfaitement désirable, le remède proposé est pire encore.

Jérémie Massart
Jérémie Massart
Ingénieur analyste

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois