Trouvaille : Écrits de Rome, une jeune revue culturelle et religieuse qui décoiffe !

Une revue de haute tenue mais accessible, qui compte dans ses pages autant de poids lourds que d’écrivains prometteurs.
écrits de rome

Un sommaire où l’on trouve Mathieu Bock-Côté, Laurent Dandrieu, Renaud Camus et Philippe Maxence ; des articles sur Tolkien, Aristote, Boileau et Chesterton ; des réflexions sur l’unité de l’Église, la submersion migratoire, l’Histoire longue de la Bretagne romaine ou encore l’abbaye de Sénanque : ça pourrait être un cauchemar de gauchiste ou le rêve impossible d’un lecteur de BV ! Eh bien, ça existe, c’est le dernier numéro (et déjà le vingtième !) de la revue Écrits de Rome et c’est absolument remarquable. On regarde ?

À l’origine de cette « revue d’idées civilisationnelle, européenne et chrétienne », il y a Louis Furiet, professeur de philosophie et essayiste, entouré d’une poignée de contributeurs fidèles. Leur but ? Faire connaître et aimer, dans la même publication, le message de l’Évangile, la beauté de la civilisation européenne et la culture qui résulte de ce magnifique mariage. On pourrait dire que c’est une revue catholique et identitaire, et cela répondrait aux conclusions de l’excellent ouvrage de Julien Langella (Catholiques et Identitaires, de la Manif pour tous à la reconquête, paru en 2017 chez DMM). Ce serait toutefois un peu réducteur : Écrits de Rome se propose de réveiller les consciences et de tirer les gens vers le haut en leur donnant matière à réflexion et en leur conseillant de bonnes références. C’est tout, et c’est admirable.

Parmi ceux qui ont contribué aux vingt premiers numéros de cette revue, qui était inexplicablement passée sous nos radars, on trouve Rémi Brague ou Marcel Gauchet, qu’on aurait du mal à faire passer pour des skinheads ; Jean Sévillia ou Julien Hervier, que personne ne prendra pour des imbéciles ; on lira aussi des articles de grandes plumes de la droite identitaire (Philippe Conrad, Adriano Scianca), d’ecclésiastiques de combat, quel que soit leur charisme de prédilection (l’abbé Raffray, l’abbé de Tanoüarn, le père Danziec) ou de jeunes penseurs qui incarnent la relève (Antoine Dresse, de la chaîne YouTube Ego Non, David Engels ou Thibaud Gibelin). Bref, il y a du beau monde et, intellectuellement, beaucoup de densité et de clarté. En termes de ligne éditoriale, un cocktail équilibré entre fougue et charité, entre révolte et pédagogie. Une sorte de radicalité miséricordieuse, si on veut.

Du côté de la forme, Écrits de Rome, avec son élégante sobriété, lorgne du côté du Spectacle du Monde, auquel il ajoute la fraîcheur et la jeunesse du style : dans le dernier numéro, on pourra ainsi admirer la perfection classique d’un article qui rend hommage à Boileau… en alexandrins - des alexandrins d’ailleurs très bien ciselés, à cent lieues des petits vers kitsch et bancals de la plupart des mirlitons de notre temps.

Bref, puisque nous sommes un dimanche, et que le dimanche, on a souvent envie de lire son magazine favori, un café à la main, en laissant tranquillement arriver le lundi matin, on ne saurait trop conseiller aux lecteurs de Boulevard Voltaire, après avoir lu leur journal favori, cela va sans dire, de se précipiter sur Écrits de Rome, qui occupe une place singulière et jusqu’ici vacante : celle d’un magazine culturel à la fois engagé et lisible, de haute tenue mais accessible, qui compte dans ses pages autant de poids lourds que d’écrivains prometteurs. Une trouvaille !

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

18 commentaires

    • Ah bon ? Vous avez la preuve irréfutable de sa non existence ? Car s’il n’existait pas, tout le monde serait athée. Et s’il y avait une preuve irréfutable de son existence, alors ça serait une vérité et la terre entière n’aurait qu’une seule religion. Mais justement il s’agit de croyance, alors on adhère. Ou pas, à certains éléments qui permettent de la fonder et après on a la foi, ou pas… Et je vais pencher du côté de Pascal et de son magistral pari… si ça vous parle … ou pas

      • Bon, vous avouez que rien ne permet de prétendre sérieusement qu’il existe un dieu (ou plusieurs) quelque part, merci. Tout le reste n’est que croyances, et moi je suis pastafarien…
        Quant à ce pauvre Pascal, ses silices, son mysticisme et son pari infantile (qui, notez-le bien, fonctionne aussi parfaitement pour le Monstre en Spaghettis Volant [Béni soit son saint nom]), il aurait mieux fait de borner ses activités aux sciences exactes et à sa calculatrice mécanique…

    • Les gens ont besoin de croire. C’est vital. Regardez tous ceux qui ne croient pas , ils croient tout ce que les chaines mainstream leur disent et épouse certaines causes bien plus ridicules que la foi. Le christianisme a élevé en plusieurs siècles, à un niveau jamais atteint, la civilisation occidentale ; le consumérisme et la bienpensance qui l’accompagne en occident, en quelques années, sont en train de tout détruire. Ne croire en rien fait végéter l’Être dans une espèce de néant spirituel et de plaisirs jetables. On ne peut pas se forcer à croire mais on peu s’assimiler à sa culture chrétienne (ou autre religion) comme spiritualité.

  1. On parle beaucoup de papes en ce moment, et léon 13 avait donné libre accès aux archives du vatican, avant de changer d’avis.
    Léon 14, américain, aura-t-il le courage de dévoiler les archives secrètes du Vatican?
    Comme le « Livre de Poitiers », qui contient la vérité sur les origines de la Princesse Jehanne dite d’Arc.
    Fille d’une reine et d’un duc, ce sont deux reines- et non pas une matrone- qui avaient vérifié sa virginité à Poitiers, avant qu’elle ne dévoile en secret , ses origine aux participants…. qui donneront alors leur accord à « l’opération Bergère ».
    On attend Léon 14 sur le terrain de la Vérité historique.
    Mettra-t-il fin à la légende de la bergère en sabots qui parlait le langage de la cour et écrivait aux puissants?
    Ou ne s’occupera-t-il pas plutôt à défendre les biens temporels de l’église?

      • « Mettre fin… » à une légende, c’est rétablir la vérité historique. Jehanne en sortira grandie, magnifiée, et l’église aura montré qu’elle est capable de ne plus mentir pour sauver les meubles.
        « La légende écrase l’histoire et lui survit ». Maxime Ducamp

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