« Trop catho, trop solvable » : un jeune pèlerin verbalisé pour avoir chanté

Soixante euros pour un cantique ! En ce lundi de Pentecôte, la gare Montparnasse a vu débarquer des milliers de pèlerins poussiéreux mais heureux d’avoir relié Paris à Chartres sous la bannière de Notre-Dame de Chrétienté. Et comme chaque année, en guise d’au revoir, ces pèlerins se sont mis à entonner des cantiques dans le hall de la gare. Vers 19h30, à quelques pas des quais, alors que la colonne de jeunes gens se mettaient à chanter Jubilate Deo en guise d’action de grâce, un groupe de pèlerins a été pris à partie par cinq agents de la sécurité ferroviaire, comme le rapporte Jordan Florentin, journaliste de Frontières. « Ils nous ont encerclés et l’un d’eux a verbalisé le plus jeune pour tapage », rapporte un témoin. Le garçon, âgé de 18 ans, se serait en effet vu infliger une amende de 60 euros pour « trouble de la tranquillité des voyageurs par bruit ou tapage », une contravention de 4e classe. Contacté à ce propos, le groupe SNCF, qui n’a pas encore répondu à nos sollicitations, n’a pour l’heure pas confirmé ces faits.
Scandaleux : une participante au pèlerinage de Chartres m’apprend qu’un groupe de pèlerins a été verbalisé dans le train retour pour avoir… chanté dans le wagon ! La honte @GroupeSNCF. Sanctionnez ceux qui pourrissent quotidiennement la vie des voyageurs, pas ces jeunes !
— Jordan Florentin (@JordanFlrtn) June 9, 2025
Une amende qui indigne
Cette verbalisation, certes légale, n’a pas manqué d’indigner de nombreux internautes. Beaucoup regrettent en effet que les agents de la SNCF ne fassent pas preuve du même zèle pour contrôler les autres délinquants et fraudeurs. « Trop blanc, trop catho, trop solvable », écrit ainsi un utilisateur anonyme, sur X, agacé de voir ce jeune homme sanctionné. « Tellement plus facile que d’aligner les délinquants qui sautent les barrières ou qui fument du shit », s’emporte un autre. Et un troisième d’ajouter : « Quand tu vois toutes les racailles qui sautent les portillons, fument dans les rames ou mettent leur rap à fond... Mais là, pas touche... Trop compliqué, trop risqué. Taper les cathos, c'est tellement plus confort ! » L’avocat Frédéric Pichon dénonce, pour sa part, une possible « discrimination vis-à-vis des catholiques ».
D'autres, au contraire, ont salué cette verbalisation. « Si je suis dans le train tranquille et que des p'tits cathos de m**** commencent à chanter, ça rend ouf ! », réagit l'un d'eux. « Ils ont eu 2/3 jours pour chanter non-stop, c’est bon. Qu’ils ne gênent pas les autres. Tout le monde n’est pas fan des chants catho tradi, loin s’en faut », complète un autre internaute.
Des contrôles orientés ?
L’an passé, c’étaient les uniformes scouts qui avaient, semble-t-il, choqué des usagers. Au retour du pèlerinage de Chartres, une militante féministe s’était en effet offusquée de voir « des dizaines de scouts catholiques crier "Alléluia", brandir des croix et chanter des cantiques dans toute la gare Montparnasse ». Pire : ces scouts portaient un drapeau tricolore frappé d’un Sacré-Cœur. « [Ce] n'est pas n'importe quel symbole catholique mais celui arboré par les intégristes et nationalistes qui s'inspirent de Maurras et défilent pour Civitas, dissous l'an passé pour haine contre les musulmans, les Juifs et les LGBT », s’indigne la militante, qui oublie sans doute que le drapeau « Espoir et Salut de la France » fut porté par de nombreux poilus lors de la Première Guerre mondiale… Le maréchal Foch le reprendra même sur l’ex-voto qu'il offrira à Saint-Martin de Tours.
Mais cette affaire vient surtout relancer la récente polémique sur le présumé ciblage établi par les agents de sécurité dans les transports. Comme le révélait Le Journal du dimanche, il y a quelques jours, les contrôleurs de la RATP et de la SNCF semblent cibler davantage les usagers qui, a priori, paieront leur contravention rapidement et sans problème. Les agents ayant des objectifs de verbalisation - et une possible prime à la clef -, ils privilégient d’abord « ceux qui sont susceptibles de payer tout de suite ». Par exemple, « une personne bien habillée, qui a probablement une carte bleue sur elle : on va faire le maximum pour ne pas la lâcher, la faire sortir de ses gonds pour qu’elle paye », expliquait un agent à nos confrères. Quitte, parfois, à verbaliser les plus vulnérables et les usagers de bonne foi… au détriment des autres fraudeurs.
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98 commentaires
Le PCF est intronisé et sanctifié par la SNCF qui est cathophobe. Heureusement pour eux, les juges sont aussi cathophobes et du PCF…tout va bien.
Dans l’administration c’est pareil, mais de manière incidieuse et hypocrite derrière le masque de la tolérance bobo des bureaux, comme il se doit.
On est tous la secte de quelqu’un d’autre!
Face à ces abus trop souvent répétés une seule solution : Boycot de la SNCF !!
Apres la plante verte ! le chant !!! je suis curieuse de savoir quelle sera la décision du Défenseur des droits
(dont la page générale d’accueil)est un vrai poème de WOKISME ; c’est TENDANCE !
Que ce jeune me contacte par l’intermédiaire de B.V si l’amende est maintenue. Moi, je lui donnerai les 60 € pour la payer. Quel scandale et quelle société…