Tristan Mendès France, cet ennemi acharné de Boulevard Voltaire qui voit des complots partout

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Au fond, Tristan Mendès France est un homme simple. Il étiquette et classe les gens dans deux catégories : les gentils qui puisent la bonne nourriture et l'information exacte (Libé, Le Monde ou France Inter en font tout naturellement partie) et qui n'ont rien à voir avec les autres, les méchants, les mal informés, ceux qui véhiculent haine, mensonges et complots.

Des sujets que ce petit-fils de l'ancien président du Conseil Pierre Mendès France maîtrise d'ailleurs à la perfection en qualité de « spécialiste des cultures numériques ». Tout petit, déjà (alors collaborateur parlementaire du sénateur socialiste Michel Dreyfus-Schmidt), et bien ancré à l'extrême gauche lorsqu'il militait à Ras l'front, il s'en prenait aux catholiques traditionalistes de Saint-Nicolas-du-Chardonnet pour réclamer leur expulsion (sans grand succès). Plus tard, il suit un parcours classique : pour l'avortement aux côtés de Caroline Fourest et contre la peine de mort. Mais c'est à partir de 2009 qu'il devient quelqu'un : enseignant « des nouvelles cultures numériques » à la célèbre école de journalisme CELSA, puis « maître de conférences associé » à l'université Paris-Cité et Sorbonne-Nouvelle.

Ce bloggeur essayiste qui se dit « observateur de l'extrême » s'est alors découvert une vraie vocation : éduquer les masses aux médias « afin d'empêcher les gens de s'enfermer dans des bulles haineuses de recherche sur Internet » (RFI, octobre 2020). Hyperactif sur les réseaux sociaux, il dénonce et traque tout ce qu'il considère comme haineux et lié à la sphère complotiste en calculant leur taux d'audience via des algorithmes. Un sujet d'étude immense : antivax, pro-russe, QAnon, assaut du Capitole, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Covid, Pr Raoult... dans lequel il se sent parfaitement à l'aise pour rétablir « sa vérité » grâce au projet Ripost destiné à « pousser des réponses sponsorisées dans les moteurs de recherche » qu'il pilote. Car Tristan Mendès France a compris que « l’écosystème des réseaux sociaux est essentiel [...] enjeu central de la propagande, l'endroit où la fabrique de l'opinion a lieu » et « l'extrême droite en a parfaitement conscience » (rapport parlementaire contre l'extrême droite, audition de Tristan Mendès France). Il collabore activement à la plate-forme Conspiracy Watch (encore un « Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot ») et délivre la bonne parole dans les médias du service public : chez France Inter, où il tient une chronique hebdomadaire (Antidote) et chez France Info (Complorama).

Tristan Mendès France manie l'accusation de complotisme (qu'il voit pointer dans les discours d'un Nicolas Dupont-Aignan ou d'un Jean Lassalle, critiques sur le déroulé d'une campagne présidentielle « déjà pliée ») comme une arme de destruction massive.

Pour lui, complot dans le complot, tous les véhiculeurs de haines sont liés entre eux : « La bascule est évidente, une partie de la “covido-complosphère” est en train de se mélanger avec une autre complosphère pro-Poutine. » Un prix de gros facile pour disqualifier en bloc et, tant qu'à faire, priver de parole.

Il a ses émules, ses abonnés et ses disciples qui n'hésitent pas : « Pour certains, on devrait leur supprimer la TV et les réseaux sociaux pour éviter de diffuser de la propagande. »

Plus que ça : lorsqu'en 2019, l'Assemblée nationale s'intéresse à la « lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France », Tristan Mendès France est auditionné comme « sachant ». Il s'en prend alors directement à Boulevard Voltaire, qu'il accuse d'influence décisive dans le milieu de l'ultra-droite, offrant une plate-forme où les « idées délictueuses sont exprimées » (sic).

La même année, il crée le projet « Stop Hate Money » qui « vise à assécher les financements des discours de haine en ligne ». Rien de très original, Tristan Mendès France ne fait alors que copier les Sleeping Giants (bien connus des lecteurs de Boulevard Voltaire). Il veut détruire l'écosystème des sites qui ne lui plaisent pas. Oubliant, au passage, que les individus sont libres de s'informer là où ils le souhaitent. Plus libres, d'ailleurs, avec Boulevard Voltaire financé spontanément et volontairement par ses lecteurs qu'avec d'autres médias tenus par des actionnaires privés ou publics.

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Petit fils d’un bon président du Conseil, patriote et ouvert… Hélas les qualités ne se transmettent pas automatiquement

  2. Si j’ai bien compris, ce TRISTAN recherche le diable là où il n’est pas ! S’il voit de la haine et des complots partout comment se fait-il qu’il n’aie pas orienter son regard, son bon sens et son « intelligence » du côté des envahisseurs car c’est visiblement « un complot » ça ! A l’allure où ils « s’incrustent », ils vont bientôt être tous là pour nous remplacer. TRISTAN devrait s’y pencher de près pour comprendre ce phénomène qui inquiète toute la GAULE sinon, que lui aussi, change de tisane.

  3. Encore un qui pratique l’art de la projection psychologique en accusant les autres de ses propres travers, comme beaucoup de bourgeois refoulés qui militent à l’extrême gauche.
    Mais comment avoir du bon sens quand on a jamais eu besoin d’en avoir pour gagner sa vie? Ces donneurs de leçons, déconnectés, ne savent que semer le malheur chez les peuples quand ils prennent le pouvoir.

  4. Si ce guignol s’appelait Durand…Dupont ou autre, est ce qu’il serait sur France inter ??
    et se nourrir avec l’argent des contribuables ?? On en a marre des Fils de ……ça pullule dans ce pays République Bananière !

  5. Il n’y a rien de pire qu’un crétin qui se croît intelligent. Je crois que les gens de gauche sont contaminés par un virus qui les rend imperméable à l’analyse et la réflexion

  6. Ceci dit, c’est exact que Dupont Aignan et son compère Philipot sont vraiment complicités au sujet du covid ,

  7. Conspirationniste, c’est bien ce mot inventé par la CIA pour caractériser ceux qui contestaient la version officielle dans l’assassinat de Kennedy.
    Ne pas se tromper ce que condamne ce mot ce n’est pas la possible réponse mais le fait de chercher.

  8. Un de plus qui se croit investi d’une extraordinaire mission, celle de formater les esprits à son idéologie destructive et nocive – qu’il en profite, il ne lui reste plus grand temps pour distiller son venin.

  9. Je ne supporte plus ces gauchos qui croient pouvoir nous dire ce qu’on a le droit de penser ou pas. France inter en a tout un élevage.

  10. « Tristan Mendès France manie l’accusation de complotisme (qu’il voit pointer dans les discours d’un Nicolas Dupont-Aignan ou d’un Jean Lassalle »

    Voilà pourquoi ces deux candidats sont mes préférés : je suis complotiste!

  11. En somme, voilà le nouveau grand inquisiteur, une sorte de Bernard Gui des temps modernes. Il a le devoir d’extirper de nos cerveaux corrompus toute pensée jugée non conforme à la doxa. Il est là pour nous rééduquer. Et s’il n’y arrive pas, tant pis pour nous : c’est le bucher médiatique. Il aurait sans doute fait merveille chez les Khmers rouges ou les adorateurs du petit livre rouge. Souhaitons que ce petit Saint-Just n’accède jamais à une quelconque fonction politique.

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