Chacun connaît la citation de Lord Acton : « Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. » En France, la menace est actuelle et sérieuse. Nous connaissons la dérangeante personnalité du président de la République qui vient d’être réélu. Un homme qui parle de pouvoir « jupitérien », qui se veut « maître du temps et des horloges », a quelque chose d’inquiétant. D’autant plus lorsqu’il avoue avoir « appris à aimer les Français », ce qui suppose qu’il ne les aimait guère. Et l’on pourrait égrener ses citations qui l’attestent et manifestent une forme d’arrogance hautaine à l’égard des « humbles et des sans-grade ».

Le personnage aime à être dans la transgression sociétale, la brutalité verbale, l’attitude méprisante. C’est un destructeur froid, sans empathie. Durant cinq années, il s’est employé à déliter le lien social, à noyer les problèmes dans la phraséologie vaine du « en même temps », à obérer l’avenir des Français par un endettement colossal qui va bien au-delà des actions entreprises pour lutter contre les effets de la crise sanitaire, à accroître le centralisme jacobin dans un enivrement malsain d’emprise sur les gens.

Il est vital pour la France et les Français, pour leur liberté, d’éviter qu’Emmanuel Macron ne dispose de tous les pouvoirs. Pour les législatives, l’attitude des partis et formations de la droite enracinée sera déterminante. Partir en ordre dispersé, présenter des candidatures concurrentes est la plus sûre garantie de l’échec. Afin d’éviter que le Président ne se croie sans limites, il faut impérativement que la part encore gaullienne des Républicains, le Rassemblement national, Reconquête, Debout la France, le Centre national des indépendants et des paysans, VIA, le Parti conservateur et les Patriotes s’unissent afin de peser au sein de l’Assemblée nationale. Justement pour imposer des limites à celui qui se prend pour le roi de l’Olympe.

Il est impératif de priver Macron d’une majorité de « godillots » telle que dans la précédente législature. Nous n’avons que faire d’un « Parlement croupion » transformé en chambre d’enregistrement. La droite enracinée a une responsabilité historique. Va-t-elle rester prisonnière du piège tendu par Mitterrand il y a quarante ans ? Va-t-elle préférer les délices masochistes des querelles de boutique à l’exercice du pouvoir ?

Il faut des accords, des alliances partout où une circonscription est gagnable. La raison le commande comme le sentiment. La raison qui exige de tout faire afin de conserver le maximum de pouvoir et d’influence. Le sentiment d’amour de la patrie, de souci du bien commun des Français.

À l’heure où Mélenchon s’exerce au chant des sirènes pour séduire une gauche désemparée, est-il possible que la droite de réflexion et d’enracinement fasse preuve d’assez d’aveuglement pour laisser le champ libre à la « Macronie » idolâtre, à un parti républicain en état de mort cérébrale, à une gauche dépassée traversée de relents révolutionnaires ?

Les grandes figures de notre Histoire que le peuple français vénère instinctivement sont celles qui combattirent avec et pour l’honneur et ceux qui furent des artisans de réconciliation. Souvent les mêmes, au demeurant. Ainsi Louis XII, le « père du peuple », et Henri IV sont-ils inscrits dans notre mémoire collective et l’on se souvient des paroles du premier comme un exemple de sens du bien supérieur de l’État : « Le roi de France ne venge pas les querelles du duc d’Orléans. »

Les aléas des campagnes électorales conduisent à des excès verbaux, à des propos inutilement blessants, à des erreurs proches de la faute. L’homme politique qui se hausse au niveau d’homme d’État sait jeter un voile sur les outrages passés pour bâtir un avenir partagé, envers et contre tout. Car, à la fin du jour, la seule querelle qui vaille est celle de la France.

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01 mai 2022 à 10:12

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33 commentaires

  1. Sans l’union sacrée des patriotes ce sera impossible. s’ils ne sont pas capables de faire une Union nationale MLP et EZ ne sont pas dignes de la France

  2.  » un exemple de sens du bien supérieur de l’État : « Le roi de France ne venge pas les querelles du duc d’Orléans. » J’aime beaucoup, mais je préfère encore Jean II le Bon (1350-1364) :. « Si la bonne foi était bannie de la terre, elle devrait trouver asile dans le cœur des rois. »

  3. la seule solution est dans une union sans fusion ; que chaque parti de droite soutienne le candidat le plus à même d’être élu, sans se soucier de son étiquette politique ; ainsi dans le Maine et Loire, Reconquête soutien un candidat VIA ; mais évidemment si le RN veut avant tout humilier tous ceux qui ne se soumettent pas à leurs dictats, comme ils l’ont toujours fait, la droite perdra une fois de plus. Décidément, depuis Mitterrand, le pire ennemi de la droite c’est MLP !!

  4. Depuis des années, le rouleau compresseur des médias, de la justice , écrase les idées de droite concernant l’immigration, l’islam et l’insécurité, trois problèmes liés et qu’il convient de minimiser et mieux de nier.
    Lire La démocratie au péril des prétoires , de l’Etat de droit au gouvernement des juges de Jean-Eric Schoettl.

  5. Au petit jeu à deux étages, du voter utile, du voter contre , du faire barrage, on obtient un roi des castors qui ne représente qu’un quart environ des électeurs votant

  6. L’odeur de la gamelle sera-t-elle la plus forte ?
    Nous avons des politiques-décideurs de m*rde, qui, une fois élus, sont prêt à nous donner pour un plat de lentilles avariées.
    Plus aucune éthique, plus aucun patriotisme, plus aucun honneur !
    Le peuple français, dans son ignorance et sa bêtise, a élue ceux qui lui sont nocifs et qui le trahissent.
    Y’aura-t-il un sursaut avant que Macron nous passe autour du cou le collier « Passeport credit social » que veut imposer McKinsey aux européens ?

  7. Pour moi c’est déjà mort et la dictature va se poursuivre tranquillement à cause des 58 % (à vérifier en fait) d’idiots j’ose le dire qui nous en ont remis pour 5 ans (ce qui fera quasiment 15 n’oubliez pas Alsthom etc..) Diviser c’est régner et ça fonctionne de mieux en mieux . Merci les médias à 95% vendus et donc corrompus, à la botte comme le parlement qu’on devrait finalement supprimer pour faire des économies.

  8. Pas sûr que pour la droite des pouvoirs limités au Président changent quelque chose au goût de la potion. En revanche, un Premier ministre LFI pourrait peut-être mettre le pays dans une telle situation économique que l’idée d’un retour des valeurs de la droite s’imposerait d’elle-même. Quand on n’a plus grand-chose à perdre matériellement, quand la France d’en bas rebasculera dans la précarité, tout redeviendra possible. Mais ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.

  9. Si je comprend bien le propos, il s’agit de créer un bloc de droite majoritaire ? Je serais tenté de dire: « la droite combien de divisions ? » Même si le sentiment de droite représente 60% de l’opinion, le problème est qu’il y a beaucoup de chefs qui la jouent en mode personnel.

  10. Ce que vous dites est très bien. Vous seriez plus convainquant si vous nous disiez clairement pour qui vous allez voter . Reconquête! a besoin d’électeurs fiables.

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