[Tribune] Il faut s’inquiéter de l’avenir de la France : parole d’élu local

bateau tempête

La période de Noël et du jour de l’An n’est pas un moment heureux pour tous. Alors que notre société a transformé Noël en événement commercial où tous sont incités à consommer et dépenser, les pauvres et les isolés ressentent plus que jamais leur solitude et leurs difficultés matérielles. Dans beaucoup de communes, il est d’usage d’organiser des déjeuners pour nos anciens ou de leur porter des cadeaux. La dureté de la vie s’exprime alors. Dans la pudeur, car ces gens, que l’âge retire peu à peu de la société, ont conservé quelque chose qui les empêche de se plaindre : « Moi, Monsieur, j’ai travaillé toute ma vie. J’étais commerçant. Aujourd’hui j’ai 1.600 euros pour vivre à deux. On tient. » L’agriculteur à la retraite, grand, avec ce port des gens qui sont fiers du travail qu’ils ont accompli des années durant pour nourrir les autres. Il vous retient pour parler, car il est bien seul en son lieu-dit. Il dit son incompréhension devant les complications administratives, l’obligation de faire les démarches de façon dématérialisée, son interrogation quant à la déstructuration d’EDF. Il évoque la dureté des temps mais s’inquiète pour « les jeunes ».

Dans la vie active, voici des gens qui se lèvent tôt, très tôt, pour remplir les rayons d'une grande surface. Ils ne sont pas très bien, ni trop mal, payés. Ils ont « la valeur travail » chevillée au corps. Pour leur famille. Ils interpellent leur directeur, qui se lève aussi tôt qu’eux. Exaspérés, car ils ont entendu une élue parler du « droit à la paresse ». Eux qui savent bien que ce droit n’existe pas et qui ne supportent plus de payer tant de charges sociales pour que certains vivent sans travailler. À l’ouverture du magasin, une petite dame se dirige vers le rayon des combustibles. En voyant le prix du sac de pellets pour son poêle, elle pleure.

Le bureau de l’Organisation internationale du travail de Bruxelles vient de publier sa dernière analyse pour l’Union européenne (15/12/2022) : « La crise affecte le pouvoir d’achat des classes moyennes et frappe de manière particulièrement sévère les ménages à faible revenu. En effet, ces derniers dépensent une grande partie de leur revenu disponible à l’achat de biens et de services essentiels, dont les prix augmentent généralement davantage que ceux des produits non essentiels […] dans l’Union européenne, les salaires mensuels ont diminué de 2,4 % au cours du premier semestre de l’année. »

Dans le même temps, la Ligue des droits de l’homme engage une action judiciaire pour faire ôter une crèche de la mairie de Béziers, avec un remarquable sens des priorités. À Illkirch-Graffenstaden, en Alsace, deux voyous incendient la crèche de Noël. Les groupuscules sectaires qui font de la christianophobie leur occupation principale doivent jubiler. Nous sommes pourtant là en terre concordataire. Ce qui veut dire que l’on y recherche la concorde plutôt que la discorde. À méditer par les « libres penseurs », plus acharnés à lutter contre tout ce qui peut évoquer les racines chrétiennes de la France que contre l’islamisation de celle-ci.

Pour la demi-finale de la Coupe du monde de football, 10.000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés, dont 2.200 pour les Champs-Élysées. La police a opéré « seulement » 167 interpellations en Île-de-France et environ 250 pour la France entière, et certains semblent s’en féliciter, comme s’il était normal de fêter un événement sportif par des heurts et des dégradations ! Pour la finale, c'étaient 14.000 agents des forces de l’ordre qui seront sur le pied de guerre ! C’est ainsi que l’anormal devient, petit à petit, la norme.

Pendant ce temps, l’Union européenne et, à sa suite, la République, bien docile, ne cessent d’accabler les citoyens de normes coûteuses et de contraintes nouvelles, car « il faut sauver la planète » qui ne risque rien car ce n’est pas un être vivant et, donc, elle ne mourra pas, qu’il fasse chaud ou froid. Avoir un réel souci écologique est nécessaire. Tomber dans le fanatisme « climatique » est mortifère. L’oligarchie européenne et onusienne évoque si bien le pharisaïsme de l’Évangile : « Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des gens, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. »

Ainsi va mal la France sous la houlette d’Emmanuel Macron. Entre déconstruction, sécession, restrictions, manifestations et déprédations, les Français subissent. Mais prenons garde à ce que la résignation ne se mue en exaspération puis en confrontation. Comme des somnambules, ceux qui prennent communication pour décision et réglementation pour acte de gouvernement laissent la France dériver comme un bateau ivre. Oui, il est très raisonnable d’être inquiet.

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

37 commentaires

  1. La FRANCE fut jadis le phare culturel et moral d’une grande partie du monde .C’est aujourd’hui une pétaudière ou règne une bacchanale totale , sombrant dans la folie sous les regards béats des Français et l’ensemble de l’europe suit la même voix . Voilà ou nous en sommes … Gand’hi a dit : » La différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination  » . Le problème est que ceux qui  » dirigent » la FRANCE n’ont aucune détermination . La FRANCE se meurt .

  2. Il faut s’inquiéter de l’avenir de la FRANCE ! Tient donc ; mais la FRANCE n’à plus d’avenir a cause des gougnafiers qui nous gouvernent , c’est la catastrophe et c’est un euphémisme . Winston Churchill a dit :  » Un peuple qui oublie son passé se condamne a le revivre  » . Voilà ce qui nous pend au nez ! Quand on fait le bilan de ce que Macron et sa clique ont fait de la FRANCE , il y a vraiment lieu de s’inquiéter pour nous enfants et nos petits enfants . Lui s’en fout il n’en a pas .

  3. L’oligarchie européenne et onusienne évoque si bien le pharisaïsme de l’Évangile : « Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des gens, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. »

    Monsieur Stéphane BUFFETAUT vous avez tout dit dans cette phrase issue de l’Évangile……

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