Covid : On commence à parler des effets collatéraux

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Dans une récente déclaration, Martin Blachier, médecin bien connu des plateaux de télévision, déclarait sur Twitter, le 8 décembre 2022, qu'il était « difficile d'écarter le lien entre le port du masque prolongé chez les enfants et les épidémies rebond records de toutes les infections respiratoires jusqu'au streptocoque A. »

Y a-t-il, comme le suggère ce médecin épidémiologiste, une corrélation entre le port prolongé du masque chez les enfants et une recrudescence d'infections ORL ou respiratoires ?

On manque de statistiques et d'études sérieuses pour pouvoir l'affirmer ; cependant, on peut se poser la question de savoir quel était l'intérêt de faire porter le masque aux enfants, contre l'avis même de l'OMS qui ne recommandait pas le port du masque pour les moins de 12 ans !

Il faut rappeler que le port du masque ne protège pas celui qui le porte mais est seulement destiné à protéger la personne en face des postillons possiblement contaminés ; on pourrait donc penser que l'obligation du port du masque chez les enfants du primaire, comme ce fut le cas, était plus destinée à rassurer les parents et surtout les enseignants qu'à apporter une véritable protection aux enfants chez qui, de toute manière, la maladie était bénigne.

En revanche, les inconvénients du port du masque chez les enfants, surtout les plus petits, ne sont pas négligeables. Il y a un risque de contamination accrue due au fait de manipuler un masque avec des mains déjà contaminées ; si le masque est humide ou sale, et s'il n'est pas remplacé souvent, il va favoriser la prolifération de micro-organismes responsables d'infections, sans parler des possibles phénomènes allergiques cutanés. Le port du masque, surtout chez les plus jeunes enfants, peut également entraîner des troubles psychologiques et des difficultés de communication, car masquer la moitié du visage d'un interlocuteur n'est pas anodin.

Il faut donc prendre en considération la remarque du docteur Blachier et espérer qu'on pourra effectuer des études sérieuses sur ce sujet pour éviter (si possible) ces erreurs lors d'une prochaine épidémie.

Il n'y a pas que les enfants qui ont dû subir des effets collatéraux de l'épidémie de Covid. Dans une publication de l'ONU le docteur Hans Kluge, directeur de l'OMS pour l'Europe, affirme que « la façon dont la pandémie retarde les soins aux personnes atteintes de cancer et crée des retards accumulés dans les services de santé est une interaction mortelle ».

Ce retard dans le dépistage des cancers, en particulier le cancer du colon ou le cancer du sein, dû à l'encombrement des hôpitaux et à la fermeture de certains services lors du début de la pandémie aura des répercussions catastrophiques dans les mois et années à venir, car il est bien établi maintenant que le dépistage d'un cancer à un stade précoce est le principal élément de réussite du traitement. Par ailleurs, les experts s'accordent pour dire que les patients atteints de cancer sont connus pour être plus fragiles vis-à-vis des infections virales, et le risque d'être hospitalisé ou de décéder chez ces patients est très nettement supérieur à celui de la population générale, particulièrement pour ceux chez qui la chimiothérapie a entraîné une baisse des défenses naturelles par lymphopénie ou neutropénie.

Quant à savoir si la vaccination contre le Covid, dont l'efficacité est de courte durée, il faut bien le reconnaître, entraînera comme l'affirment ses détracteurs des cancers à moyen ou long terme, absolument rien à l'heure actuelle ne permet de l'affirmer.

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Dr. Jacques Michel Lacroix
Médecin - Médecin urgentiste et généraliste

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Concernant les cancers, un diagnostic individuel survient toujours à un stade d’évolution très tardif. Et il est désormais prouvé par plusieurs études que les dépistages systématiques par mammographie (sein) ou Hémocult (colon) ne font pas baisser la mortalité.

    Les « répercussions catastrophiques » en termes de cancer de cette crise sont à chercher ailleurs. Mais certains se couvrent déjà avec des explications ad hoc.

  2. Les moteurs de la crise ne sont pas sanitaires. Alors l’histoire se repetera lors de la prochaine crise sanitaire, certainement déjà étudiée.

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