[Tribune] Et la France, dans tout cela ?

Curieuse campagne électorale que celle-ci. Comme évanouie, évanescente. Certes, M. Poutine et un virus qui refait apparition y sont pour quelque chose. Opportunément pour le « jeune leader » qui préside la « start-up nation » et qui se serait bien passé de l’ennuyeuse formalité démocratique que représente l’élection présidentielle. Au demeurant, Jupiter, du haut de son Olympe, dédaigne de débattre avec ces vilains qui osent contester son pouvoir malfaisant. Et semble s’exaspérer lorsque certaines questions deviennent un peu rugueuses, à propos de cabinets de conseil ou d’optimisation fiscale, par exemple.

Emmanuel Macron a consenti à nous infliger le pensum d’une conférence de presse programmatique - peut-être concoctée par McKinsey, qui sait ! - suivie d’un meeting de style « étatsunien » d’auto glorification, car il faut bien faire un peu campagne. Mais dans ce catalogue de mesures technocratiques, on cherchait en vain la France et les Français. Il s’adressait à des catégories socioprofessionnelles un peu abstraites dont il s’agissait de capter les voix, comme on attrape des poissons dans une nasse. Et pour faire bonne mesure, il agite désormais l’épouvantail à moineaux de l’extrême droite qui menacerait la démocratie et la République !

Vieilles recettes électoralistes très datées qui semblent remonter aux années Mitterrand ou Chirac. Ce « jeune » candidat est bien plus ancien monde qu’il n’y paraît. Et persiste à utiliser d’anciennes techniques usées jusqu’à la corde, mais passe à côté de la France et des Français réels. Pas ceux des statistiques et des graphiques. Ceux qui vivent dans une société déstructurée, instable, éclatée. Ceux qui sont confrontés à la violence du quotidien, à une contre-société islamisée et sécessionniste, à l’augmentation du coût de la vie, aux conséquences de la désindustrialisation, aux maquis administratif qui les étouffe, aux difficultés pour accéder aux soins. Ceux qui ne sont pas les « bobos » urbains bénéficiant des miettes tombées du grand banquet de la mondialisation où, en réalité, peu sont réellement invités.

Lui qui a théorisé « les gens qui ne sont rien » en opposition à ceux qui réussissent, lui qui a envie d’emmerder une partie des Français, lui qui considère que la France n’a plus à être souveraine mais n’a d’autre avenir que de se noyer dans un magma européen au nom d’un souveraineté européenne qui n’existe pas, lui qui ne sait pas ce que sont la culture et l’art français est évidemment incapable de s’adresser aux Français pour les toucher au cœur, pour exalter l’âme française.

Or, dans cette élection, c’est bien du destin de la France qu'il s’agit. Le monde est plein des ruines de nations disparues et d’empires évanouis, ce serait une erreur de croire que la France est éternelle. Elle n’a d’avenir que si ceux qui président à sa destinée y croit et entraînent les Français à y croire. Emmanuel Macron n’y croit évidemment pas et Valérie Pécresse peine à nous y faire croire.

Le gouvernement d’une nation ne se réduit pas à la technique administrative et à la soumission à l’idéologie économique du temps. Ne nous y trompons pas, dans quelques jours, c’est du futur de la France qu'il s’agira. Le choix que les Français feront déterminera leur avenir certes, mais aussi celui du pays. C’est le choix entre une société éclatée, simple agrégat d’individus dont la valeur se mesurera à l’aune de leur utilité économique dans la mondialisation, et la France, nation encore capable d’apporter au monde sa contribution civilisatrice dans son irremplaçable originalité.

C’est le choix de la France comme une personne et des Français comme des personnes, non des figures de statistiques. C’est le choix de la France « vouée à une destinée éminente et exceptionnelle » et non pas un triste « État membre d’un grand marché de cinq cents millions de consommateurs ». C’est « une certaine idée de la France ». C’est la France sans Macron.

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Il est normal que le président fasse appel à des cabinets de conseils, parce que  » Macron Mackinsey rien !!!

  2. Il est temps de revenir a la réalité .
    2600 milliards de dettes .
    85 % de nos achats a des pays étrangers.
    Un PIB en chute libre .
    Une immigration exponentielle.
    Des services publics a la dérive
    Un peuple qui ne veut plus travailler .
    La parfaite grenade pour que tout explose .
    Tout sauf Jupiter.

  3. « La France n’est pas une hypothèse de travail  » comme le remarquait il y a très longtemps Pierre Boutang. C’est bien de notre relation charnelle et spirituelle avec notre pays qui est en jeu. Mais devant un Frégoli de l’abstraction échevelée quelle réaction attendre . Tout le monde a compris qu’il ne croit pas au destin de notre pays, mais seulement au sien in, qu’il n’incarne que son propre vide, aurons le sursaut de la liberté, la vraie , celle de de ne pas nous soumettre.

  4. Vous avez parfaitement raison Monsieur Buffetaut, il s’agit effectivement de la pérennité de la France ou de sa disparition en tant que nation souveraine, les LR/LREM tout comme les UMPS sont les dé constructeurs, les fossoyeurs de notre identité, de notre culture en bref de Notre France. Puissent-ils tous finir à la géhenne.

  5. Le 10 avril 2022 sera un jour marquant l’histoire de France. Un tournant civilisationnel à ne pas louper. La réélection de Macron serait l’euthanasie de la France qui agonise depuis des années. Seul le peuple peut insuffler au pays sa résurrection, sa cohérence nationale pour retrouver les valeurs de notre nation française. Il faut stopper cet usurpateur propulsé par la finance, arrêter cette mondialisation néfaste et sortir de cette U.E. factice.

  6. Merci à l’auteur pour ce magnifique billet.
    Il faut bien reconnaître que Poutine nous a joué un sale tour en déclenchant son offensive à ce moment précis. Ajouté au fait que la France prenait la présidence tournante de l’UE, cela a fourni à Macron une occasion de bomber le torse, de se faire passer pour le chef de guerre qu’il n’est pas, et de se défiler au moment de parler de son bilan.

    • se faire passer pour un chef de guerre et envoyer nos militaires au combat en oubliant qu’il manque juste le principal, les munitions ( nous ne pourrons pas tenir une semaine, bravo chef

  7. Il faut une union des patriotes. Secrète sinon le 1/3 de la gauche qui est susceptible de voter MLP ne le ferait pas. Un accord de gouvernement et de législatives, rendu public après l’élection de MLP. Soyons très très habiles et pas ‘bourrins’ comme d’hab est la droite. La survie de la France en dépend.

  8. Il faudrait déjà cesser d ‘ appeler « Jupiter » un individu qui n ‘ a rien d ‘ un Dieu mais qui représente plutôt l ‘ enfer vu le quinquénnat plus que catastrophique qu ‘ il nous a imposé ;
    Sa réélection n ‘ aurait pour conséquence que la disparition pure et simple de la France dont il se moque ouvertement et sans retenue ;
    Il faut absolument s’ en débarrasser au plus vite , notre pays ne supportera pas 5 ans de plus : après ces élections , il sera trop tard …

    • S’il était réélu, il resterait encore une chance avec les législatives. Mais il faudra vraiment une union des forces qui travaillent pour la nation.

  9. Un candidat gaullo-bonapartiste Z par exemple, peut rassembler sur une ligne populaire, souverainiste et conservatrice. En 58, les opposants à de Gaulle défilaient contre lui avec les pancartes « le fascisme ne passera pas » Aujourd’hui li serait présenté comme « populiste »(un populisme nationaliste haut de gamme). Si le camp progressiste de M. est défait, le visage de la France en serait transformé. Le mur de Maastricht est toujours debout, mais sérieusement fissuré (ça a commencé en 2005)

    • Il faut une union des patriotes. Secrète sinon le 1/3 de la gauche qui est susceptible de voter MLP ne le ferait pas. Un accord de gouvernement et de législatives, rendu public
      après l’élection de MLP. Soyons très très habiles et pas ‘bourrins’ comme d’hab est la droite. La survie de la France en dépend.

  10. Macron a bien un projet pour la France, c’est sa ruine !
    Combien de chèques inflation, carburant, culture, psy ?
    Combien de subventions pour les énergies intermittentes et inutiles, pour l’achat d’un véhicule électrique, pour la rénovation thermique ?
    Et toujours pas un mot sur le retour à la liberté des 15 millions de Français qui n’ont pas fait leur rappel vaccinal et qui sont en partie interdits de soins. C’est une raison suffisante pour ne pas voter Macron !

    • En effet, vous avez raison de souligner et on ne dit pas assez que « les non-vaccinés sont en partie interdits de soins », alors qu’ils payent leurs cotisations. Un vrai scandale et la plupart des médecins restent silencieux, comme sur les terribles effets secondaires du vaccin-poison.

      • Non seulement certains médecins restent silencieux ,mais font du zele.Ainsi,vous pouvez avoir accès à une consultation, mais par suite, si intervention il y a,refus.Merci « d’avoir réglé la consultation,degagez ».

    • Sans compter le scandale les soignants suspendus sans raison médicale valable. Ce dont il s’agit est simple: exclure tous ceux qui ne son pas en accord avec la doxa dominante technocratique et anti-nationale. (Les soignants évincés ont ceci de particulier qu’ils réfléchissent avant de poser un acte médical dicté par des politiciens)

  11. Un grand bravo, monsieur Stéphane Buffetaut, votre article est remarquable et votre conclusion très claire.

  12. Avec cette élection , c’est bien l’avenir de la France qui se dessine .La France de Macron , un France diluée dans l’UE ,on le voit avec le drapeau de l’UE qui flotte seul sous l’arc de triomphe. Macron veut une défense européenne , mais les autres pays achètent Américain, ça part mal .La France de Macron , celle des premiers de cordée et celle de ceux qui ne sont rien. La seconde , vu le coût du carburant ne pourra même plus aller bosser. Jupiter donnera quelques chèques pour calmer les manants

    • Comparer les macronistes aux premiers de cordée c’est faire offense à Roger
      Frison-Roche !

  13. E Renan : « Aimez la France, la géographie l’a faite belle, et l’histoire l’a rendue grande »
    C’est le devoir du Président d’incarner et de défendre cette personne, la France
    Il n’y a rien de réactionnaire à cela, car cette même France s’honore d’avoir accueilli en son temps des réfugiés de toutes origines
    Romain Gary, Compagnon de la Libération : « je n’ai pas une goutte de sang français dans les veines, mais c’est la France qui coule dans mes veines »
    Avis aux rappeurs et autres LGBTQ

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