[TRIBUNE] De Madrid à Chartres, une certaine idée de la France et de l’Europe

Espagne S Rigault

On a beaucoup parlé du « pèlé », cette année. Assurément plus que l’année dernière, et sans doute un peu moins que l’année prochaine. Difficile de faire autrement : près de 20.000 pèlerins, souvent très jeunes, prêts à renoncer à un week-end de trois jours pour marcher de Paris à Chartres sous la pluie, ça ne passe pas inaperçu.

Pendant trois jours, les pèlerins de Chartres, bouffée d’espérance sous le ciel gris de France, ont donc concentré tous les regards – ou presque. Si, chez certains esprits chagrins, ils suscitent encore un peu de méfiance, parfois de la peur (chez les éditorialistes de La Croix, en tout cas), c’est presque toujours la curiosité qui prime chez beaucoup de Français. C’est un peu comme si, pendant trois jours, la longue file formée par les pèlerins avait pris la forme d’un immense point d’interrogation. En marchant vers Chartres, la foule demande à la France, et donc à l’Europe : vers où marches-tu ?

Pourquoi tant de pèlerins ?

Il y a deux réponses, à cette question. La première est psalmodiée depuis cinquante ans par une coterie de technocrates grisâtres, aussi déprimants qu’ils sont ringards. C’est la réponse des moralisateurs et des défaitistes. Ceux-là ne croient pas à la beauté de la civilisation parce qu’ils n’ont jamais cru en rien. Ceux-là conspirent à la faire taire, voudraient qu’elle reste discrète, parfois qu’elle disparaisse, parce qu’elle a fait du multiculturalisme sa planche de salut.

L’autre réponse est plus enthousiasmante. Elle est plus jeune, plus moderne que ceux qui la croient passéiste, C’est la réponse qu’ont à offrir les pèlerins de Chartres (mais pas seulement eux) à ceux qui s’interrogent encore. La réponse d’une jeunesse profondément enracinée, nourrie par son Histoire, par ses traditions, animée par une double aspiration : honorer ses ancêtres, protéger ses descendants.

C’est un défi magnifique, non pas parce qu’il est extraordinaire, mais précisément parce qu’il est banal. Parce qu’il a été le défi de tous les hommes avant nous, et qu’il sera le défi de tous les hommes après nous.

Les jeunesses européennes à Madrid

Ce défi était aussi au cœur du rassemblement des jeunesses européennes à Madrid, organisé ce week-end par le parti espagnol Vox et le groupe ECR. J’ai eu la joie d’y participer. J’ai mesuré la chance qui était la mienne : la chance d’appartenir à une génération désinvolte, peu soucieuse des barrières mentales et des pudeurs de gazelle. Tout entière consacrée au défi de son époque : le refus de la disparition des peuples européens menacés par la submersion, l’islamisation et la déconstruction.

Qu’on me pardonne, en parlant ce langage, de donner raison à Charles Péguy qui écrivait que « tout commence en mystique et finit en politique ». Il est de toute façon habitué à avoir raison : plus de cent ans après, son œuvre n’a rien perdu de sa vigueur et de sa pertinence. La santé du pèlerinage qu’il initia en 1912 le démontre. Un siècle et quelques années plus tard, c’est encore pour suivre ses pas que marchent vers Chartres des chapitres baptisés Sainte-Jeanne-d’Arc, Sainte-Solange ou Saint-Michel - un peu comme si tous les villages de France convergeaient, eux aussi, vers la grande cathédrale.

De la mystique à la politique

Finissons en politique, donc. La France et l’Europe, que Reconquête entend bien incarner au Parlement européen, s’inspirent des pèlerins de Chartres et de la jeunesse de Madrid. Pas pour parodier un passé muséifié ou faire de la gonflette, mais pour faire battre plus fort leur cœur trop longtemps endormi. Je crois que le 9 juin prochain, lors des européennes, cette France et cette Europe là auront l’occasion de marquer des points, peut-être plus sûrement qu’elles ne l’ont fait jusque-là. C’est, en tout cas, mon souhait le plus profond, et celui de Reconquête.

Le temps est en effet venu qu’à la suite des pèlerins de Chartres, la France et l’Europe enfilent leur sac à dos et se saisissent de leur bâton de marche. Le temps est venu que « pour trois jours, [elle] laisse [son] négoce, et la rumeur géante et la ville colosse ».

Le temps est venu qu’elles se regardent à nouveau dans la glace et qu’elles se voient comme elles ont toujours été : belles, fières, vigoureuses, triomphantes. Elles se découvriront alors aimées, profondément enracinées dans le cœur des peuples européens et capable à nouveau du plus grand, du plus beau.

Stanislas Rigault
Stanislas Rigault
Président de Génération Zemmour, 6e de la liste Reconquête! aux élections européennes de 2024

Vos commentaires

11 commentaires

  1. Cette jeunesse, tellement différente de la génération précédente, nous redonne un magnifique espoir. C’en est presque…miraculeux!

  2. Merci Stanislas pour ce beau texte.
    Nous sommes nombreux à partager le même espoir que vous. Au 9 juin !!!!
    Bonne journée

  3. La preuve en est, que rien n’est perdu pour la Frrance. Cette ferveur de la jeunesse en est la preuve. Merci à elle.
    Victorine31

  4. La France se retrouve et se transcende dans lorsqu’elle est attaquée de toute part . Un instinct de survie qui peut se transformer en renaissance . Pas le parti bien sûr ! J’ai l’impression que Macron a utilisé ce mot en opposition à Reconquête mais on ne peut renaitre en s’autodétruisant et en vendant le pays à la découpe !

  5. Tous les marcheurs du pèlerinage de Chartres seraient-ils donc des militants de Reconquête ? Permettez qu’on en doute !

  6. Tous ces contempteurs des pèlerins de Chartres et autres « manifestants » qui marchent vers le « l’Esprit », font ressortir la nullite de leur futurs. Ainsi que la Bruyère, ne pouvant être grands, « ils se jettent et se refugient dans la médiocrité ». Comme leur Guru, Melenchon, qui se dit socialiste alors qu’il a abandonné la défense des masses,sociales et qui éructe : « La République c’est MOI ! » alors qu’il,fait tout pour la détruire et la remplacer par un califat. Heureusement ses outrances ouvrent les yeux de plus en plus de jeunes.

  7.  » Notre jeunesse est l’espoir de l’Europe. Elle est patriote, et a la volonté et le courage d’agir.  » Que cette phrase fait du bien à lire . Et derrière cette jeunesse nous tous pour les soutenir , pour soutenir Marion marechal qui incarne cette jeunesse et qui a à coeur de sauver ce pays pour le bien de ces filles .

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