[Tribune] Coquerel à la présidence de la commission des finances : manœuvres, trahison et déraison

COQUEREL

Grâce aux centristes, aux Républicains et à la majorité présidentielle, la commission des finances, importante s’il en est et non dénuée de pouvoirs, est désormais présidée par le trotskiste Éric Coquerel, de La France insoumise !

Les membres de la majorité présidentielle ayant décidé de ne pas participer au vote, le choix revenait donc aux députés des divers groupes agrégés dans la NUPES, à ceux du RN, des centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, et aux Républicains.

À l’issue du troisième tour, le candidat de LFI a été élu avec 21 voix contre 11 pour Jean-Philippe Tanguy et 9 pour Véronique Louwagie. Charles de Courson, candidat centriste, s’était, quant à lui, retiré de la course dès l’issue du deuxième car il n’aurait pu se faire élire qu’avec les voix du RN.

Ainsi donc, Républicains et centristes ont préféré faire élire un trotskiste, candidat d’ultra-gauche, plutôt que d’élire un candidat du RN ou de faire élire un des leurs avec les voix du RN ! L’affaire est emblématique et les électeurs de M. de Courson ou de Mme Louwagie seront sans doute très heureux de savoir que ces deux honorables parlementaires et leurs amis ont fait élire un trotskiste à la tête d’une des plus importantes commissions de l’Assemblée nationale.

Hélas, il ne faut guère s’en étonner. Le centre et le centre droit, soumis aux injonctions idéologiques de la gauche médiatique et politique, font de la trahison de leur électorat une seconde nature. Or, cette lâcheté n’a même pas l’excuse cynique de l’efficacité. En 2007, l’UMP avait 308 députés ; en 2012, Les Républicains n’en ont plus que 215 ; en 2017, ils tombent à 112 et, en 2022, à 61, tandis que leur candidate à l’élection présidentielle ne recueille que 4,78 % des voix. Brillante démonstration de la pertinence de leur stratégie.

Mais cette attitude pose une vraie question démocratique. Déjà, lors des élections régionales de 1998, Jacques Chirac avait enjoint à ses élus de « refuser » les voix du Front national et avait ainsi offert de très nombreuses régions à la gauche. Y aurait-il donc des suffrages démocratiques indignes ? Et si les élus déclarés par leurs adversaires « hors de l’arc républicain » sont indignes, faut-il que leurs électeurs soient « retranchés de la nation », pour reprendre une expression utilisée par les Jacobins en 1793 pour justifier oppression et massacres ? Cela n’a aucun sens, ou nous en sommes restés au stade primitif des psychopathes de la Terreur.

Le Rassemblement national est un parti légal. Sa candidate à l’élection présidentielle a recueilli 13,2 millions de voix. Y aurait-il 13,2 millions de Français frappés « d’indignité nationale » ? Et les citoyens qui ont élus 89 députés du Rassemblement national seraient-ils des citoyens de seconde zone dont l’expression devrait être négligée, voire contestée ?

La gauche, on le sait, a vivement protesté contre l’élection de deux députés RN parmi les vice-présidents de l’Assemblée nationale, pourtant une simple logique démocratique, pour dénoncer le fait que l’on puisse renvoyer dos à dos la NUPES et le RN au nom du rejet des « extrêmes ». C’est en effet un scandale. Mais pas comme l’entend la gauche.

Le Rassemblement national ne se réclame d’aucune idéologie mortifère. Il se borne a affirmer son attachement à la nation française et considère que le but d’un gouvernement français devrait être de défendre par priorité les intérêts de la France et des Français. Ce qui, après tout, semble assez naturel. Il se penche aussi sur les préoccupations quotidiennes des Français et pose des constats en matière d’insécurité, d’immigration et d’échec de l’intégration et, plus encore, de l’assimilation, de pouvoir d’achat, de perte de souveraineté et propose des solutions que chacun peut accepter ou refuser.

Mais en face, qu’est donc la NUPES, en dehors des débris du PS ? Un agrégat de trotskistes et de néo-marxistes-léninistes de toutes les nuances qui se réclament d’idéologies effroyables dont le nombre de victimes s’établit, dans les estimations les plus basses, à 100 millions de morts. Idéologies qui inspirent encore les grands régimes totalitaires contemporains de Chine, de Corée du Nord, du Vietnam, du Laos, de Cuba, qui privent des libertés élémentaires près de deux milliards d’êtres humains ! Le vrai scandale réside dans cette gauche, qui devrait être honteuse et qui prétend donner des leçons de morale politique. Il réside aussi dans l’attitude de ce centre droit dont la lâcheté munichoise ne semble pas avoir de limites. Hormis le sauve-qui-peut de ses électeurs !

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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

24 commentaires

  1. De Courson, très compétent, a senti le vent tourner… La Pomme de Guillaume Tell..
    Les anti républicains ont visé juste !
    Comprenne qui voudra…

  2. « ou nous en sommes restés au stade primitif des psychopathes de la Terreur. » C’est le cas. La guillotine est interdite, mais soyez sûr qu’elle serait utilisée à foison si ces demeurés en avaient la possibilité. Il n’y a aucune différence entre ces vertueux auto-proclamés et leur maître à penser Robespierre, sinon dans l’intensité de leur maladie mentale.

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